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Commentaire de ologram

sur Jésus-Judas : on refait le match !


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ologram (---.---.74.74) 19 avril 2006 19:50

>>> Un Dieu (bien humain - réflexe anthropomorphique inquiétant) qui envoie son « fils » se faire torturer et tuer pour sauver nos péchés, hum-hum.

Il faut plutôt voir ça comme ceci : comment Dieu pouvait-il sauver l’humanité sans attenter à la liberté de l’homme ? Etant tout-puissant, il aurait pu, en claquant des doigts, nous « reformater » comme des robots. Mais Dieu est amour ; il veut une relation d’amour avec nous, c’est-à-dire que nous nous réconciliions librement avec lui. Pour cela, il fallait que la faute de l’homme soit réparé par un homme. C’est une partie du sens de l’expression « fils de l’homme ». Il s’est donc abaissé jusqu’à nous.

Puisque la péché consiste en un orgueil qui consiste à refuser d’être subordonné à plus grand que nous, Dieu, par amour, s’est fait aussi petit que nous. L’Incarnation va nous permettre de faire ce que nous faisons plus facilement qu’obéir : imiter. « Imitez-moi comme j’imite le Père ». L’homme imite naturellement, vous l’avez remarqué si vous avez des enfants. Vous aurez beau leur dire de faire ce que vous dites, et pas ce que vous faites, ils se contenteront de vous imiter. Cette imitation se transforme à l’age adulte en désir mimétique, (je désire la bagnole, la femme ou la maison de mon voisin) ce qui occasionne une instabilité sociale, qui cumine dans le meurtre (cf Cain et Abel) ou dans des phénomènes politiques d’expulsion de bouc émissaire qui réconcilient provisoirement la communauté. En proposant aux hommes , avec le Christ, un modèle de pauvreté (né dans la bouse) de douceur, de patience, d’humilité, d’obéissance jusqu’à la mort, Dieu nous fait sortir de ce cycle infernal de désir mimétique, en le concentrant sur lui, « doux et humble de cœur ».

Ce n’est pas pour satisfaire un besoin de vengeance de son Père que Jésus a été torturé. Le christianisme n’est pas un polythéisme : Dieu est un, il n’existe qu’une volonté en lui. Les souffrances du Verbe ne plaisent pas au Père : c’est effctivement anthropomorphique de penser cela. Quand Jésus dit « Mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné », il ne récrimine pas contre son Père : il cite le début du prophétique psaume 22, que les spectateurs de la crucifixion connaissaient par cœur, afin de leur permettre d’interpréter ce qui se passait.


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