@Michel Maugis, il y a ici ( Cette révolution syrienne qui n’existe pas… ) un bon article sur la genèse de cette révolution syrienne et se que l’on apprend les USA n’était pas à son premier coup d’essai.
-
Time Magazine rapporta que deux
groupes djihadistes, qui allaient plus tard jouer des rôles de premier
plan dans l’insurrection, Jabhat al-Nusra et Ahrar al-Sham, étaient déjà
en activité à la veille des émeutes alors que seulement trois mois
auparavant des dirigeants des Frères Musulmans avaient exprimé « leur
espoir d’une révolte civile en Syrie ». Les Frères Musulmans, qui
avaient plusieurs décennies plus tôt déclaré la guerre au Parti Ba’as au
pouvoir en Syrie par rejet du laïcisme du parti, étaient enferrés dans
une lutte à mort avec les nationalistes arabes depuis les années 1960,
et s’étaient engagés dans des bagarres de rue avec des partisans du
Parti Ba’as depuis les années 1940. (dans l’une de ces bagarres Hafez
al-Assad, père du Président actuel qui allait lui-même servir comme
Président de 1970 à 2000, fut poignardé par un adversaire Frère
Musulman.) Les dirigeants des Frères Musulmans ont fréquemment
rencontré, à partir de 2007, des représentants du State Department US et
du Conseil National de Sécurité US, ainsi que de la Middle East
Partnership Initiative financée par le gouvernement US, qui endossait
ouvertement le rôle de financement d’organisations putschistes à
l’étranger – une tâche que la CIA avait jusqu’alors rempli
clandestinement.
Washington avait conspiré pour purger la
Syrie de l’influence nationaliste arabe dès le milieu des années 1950
quand Kermit Roosevelt Jr, qui avait été le maître d’œuvre de l’éviction
du Premier Ministre Mohammad Mossadegh en Iran, renversé pour avoir
nationalisé l’industrie pétrolière de son pays, ourdit avec les
renseignements britanniques d’exciter les Frères Musulmans pour
renverser un triumvirat de dirigeants nationalistes arabes et
communistes de Damas, considérés par Washington et Damas comme nuisibles
pour les intérêts économiques occidentaux dans le Moyen-Orient.)