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Commentaire de Mélusine Enfayite

sur L'abattage massif de canards, une des (nombreuses) conséquences désastreuses de l'élevage industriel


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Mélusine Enfayite Mélusine Enfayite 20 janvier 2017 00:19

@JL
Je vous remercie du compliment, ce qui était un peu facile.
C’est l’élevage concentrationnaire et l’affaiblissement immunitaire qui sont les éléments favorisants des épizooties.
Comme le Canard Enchainé l’explique, les 800 mille abattages ne concernent que les canards qui sont élevés en batterie et trimballés d’un lieu à l’autre, des hangars de milliers d’individus distants parfois de plusieurs centaines de kilomètres par camions, du début à la fin de leur parcours de naissance, de grossissement, de gavage et d’abattage assisté de divers traitements antibiotiques.
Les collectes et le transport se font généralement de nuit, pour éviter une mortalité trop importante due au stress, les canards comme les volailles d’ailleurs, sont entassés dans des caisses en plastique à claire-voie qui se promènent sur les routes de France. Ce sont des réservoirs potentiels à virus roulants.
Encore une fois, les élevages traditionnels, le bio ne change rien à l’affaire, tels qu’on peut les voir en visitant le Sud-Ouest, qui sont généralement sur pâture en parcours libre, au même endroit du début à la fin de l’élevage et ne concernant que les petits élevages, sont épargnés par cet abattage, les oiseaux ayant une réponse immunitaire naturellement plus élevée favorisée par l’élevage extensif.
Mais comme c’est une filière sensible qui touche pas mal de monde en campagne, de la semence puis de la culture du maïs gourmand en eau qui a accouché d’un Sivens jusqu’à l’export de produits transformés « made in france », la FNSEA pousse au cul de la productivité et l’Etat laisse faire en connaissant les risques sanitaires et gustatifs de la junkfood, comme tous les deux ont fait avec la filière porcine en Bretagne, ou les poulets en plastique pour les marchés de la mondialisation.
Et à ce jeu, on sera toujours perdants, on trouvera toujours des gens prêts à en faire plus que nous pour en retirer moins, comme les Bulgares ou les Hongrois pour le foie gras ou les Brésiliens pour les bœufs dans des marchés de plus en plus concurentiels.
Peut-être que l’explication ne vous a pas convaincu, je suis désolé de ne pouvoir faire plus.
Cette enquête du Canard, bien que ne cassant pas trois pattes, ne me parait pas boiteuse.


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