Vous avez une expérience « de terrain » des sdf que je n’ai pas, et pourtant je trouve que vous oubliez un truc fondamental :
« Des SDF, il en existe de toutes sortes » ce qui m’interpelle dans cette phrase, c’est que vous parlez comme s’il n’y avait pas de passerelle entre les différents « statuts » de sdf. On ne peut pas dire : il y a ceux qui tentent de faire bonne figure, qui se disciplinent, bref, les « propres sur eux » d’un côté, et il y a ceux dans la déchéance totale de l’autre.
Celui qui est aujourd’hui un sdf dans la déchéance totale a probablement commencé comme sdf propre sur lui. La rue vous ronge petit à petit. On ne devient pas délabré du jour au lendemain, et personne n’est, par nature, délabré. Pourquoi, dans ce cas, si les gens étaient sensibles à sa condition de sdf à l’époque où il « présentait bien », a-t-il petit à petit fait cette descente aux enfers ? Pourquoi ne l’a-t-on pas aidé, sorti de la misère, quand il en était encore temps ?
A l’inverse, celui qui est propre sur lui aujourd’hui finira très probablement dans la déchéance totale après x années de rue, si rien est fait pour le sortir de là avant qu’il ne s’effondre complètement.
En dehors de cela, ce que vous dites, quand vous affirmez que les gens sont en général plus sensibles à la détresse sociale d’un sdf qui « présente bien », c’est à dire quelqu’un qui leur ressemble, et donc auquel ils peuvent s’identifier (ça pourrait être moi ! se disent-ils... donc on se sent un minimum concerné... par contre, le sdf délabré, ah non, ça pourra jamais être eux...) est cruellement vrai.
Cela dit, en dehors du fait qu’on cherche à interpeler les gens, ce qui donc part d’un bon sentiment, je pense que le reportage cherche aussi à ne pas trop montrer que oui, il existe bel et bien en France des gens qui sont au dernier stade de la déchéance. On cache le plus possible la réalité, on édulcore. Alors qu’il suffit d’avoir des yeux pour la voir, la réalité.
Par contre, lorsqu’il s’agit de critiquer les pays étrangers, quitte même à faire exprès de grossir et exagérer une situation, alors là, ça y va de bon coeur.
Je ne sais pas si TV5 Monde a déjà diffusé ce reportage et si je l’ai raté, mais une chose est sûre, s’il passe, je le regarderai.
Bonjour Rosemar.
Voilà, c’est tout, je voulais juste vous dire bonjour 
