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Commentaire de Harry Stotte

sur Libre circulation des personnes : un marché de dupes pour la Suisse


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Harry Stotte Harry Stotte 25 janvier 2017 18:30

@Buzzcocks



« 
C’est même un suisse qui l’avoue franchement. »

 

En lisant cette phrase, je me suis demandé à qui vous pouviez bien vous référer, et je tombe sur l’inénarrable Ziegler promu par l’objectifissime Monde diplomatique - que je connais bien, je l’achète tous les mois.

 

Alors, voyez-vous, moi, ça je ne fais pas. Aller chercher des arguments dans sa famille politique et dans des publications du même tonneau est l’ultime recours de ceux sont à cours de réfutation. Je ne vais pas donc pas citer "Faut-il brûler la Suisse  ?", d’Edgar Fasel (Julliard, L’Age d’homme), qui est une réponse argumentée et détaillée à Ziegler, où on lit dès la préface que le sociologue genevois "ment à propos des faits, des chiffres, des événements, des situations, des déductions légitimes, des conclusions raisonnables, et cela constamment, systématiquement, pour ainsi officiellement."

 

Ce n’est pas en m’en prenant à votre auteur et vous au mien, que nous aboutirons à un échange fructueux. Alors, à Ziegler qui accuse l’Occident en général et la Suisse en particulier d’être la cause de tous les maux du tiers monde, j’oppose Jean Daniel, un homme ce gauche, ce que vous contesterez peut-être :

« - Ma génération* a eu cette candeur déconcertante de croire que l’Occident, usé et exténué par des guerres fratricides et des idéologies meurtrières, réduit à une civilisation de bien-être matériel, recevrait une illumination régénératrice de ces populations fraîchement libérées (…) On a cru à une renaissance de la morale universelle et prophétique. Le désenchantement, pour utiliser le terme du sociologue Max Weber, a été violent. C’était le désenchantement des hommes de progrès qui espéraient un salut des « peuples vierges », ou, comme disait Senghor, des « peuples souffrants ». Ces peuples pleins de promesses se sont occidentalisés dans la déchéance et la corruption ou se sont orientalisés dans le despotisme ». "Cet étranger qui me ressemble", entretiens avec Martine de Rabaudy, Grasset, 2004.

Je ne nie certes pas le rôle néfaste de la finance, des multinationales, des anciennes puissances coloniales dans le naufrage africain, mais si on ne dit pas que l’oligarchie a trouvé là-bas le plus fertile des terreaux pour la plus effrénée des corruptions, et bien on est effectivement un malhonnête homme. D’autant plus que Ziegler en a fréquenté et défendu de ces corrompus, l’essentiel étant semble-t-il, pour lui, qu’ils ne soient pas blancs

* Bien que séparés par 14 années, je pense qu’on peut que les deux hommes sont de la même génération. En 1960, Daniel avait 40 ans, Ziegler 26, et on les retrouvait dans les mêmes combats.


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