Bonjour,
Wesson et capobianco
Je suis
beaucoup plus circonspect que vous sur les sondages. A toutes fins utiles,
voici un commentaire que j’ai adressé en réponse à PiXels il y a 2 jours sur les
sondages prétendument « auto-réalisateurs » :
« Désolé, mais cette croyance largement
répandue ne tient pas la route. Il suffit pour s’en convaincre de regarder
trois scrutins dans le rétroviseur :
2005 : 6 mois avant le référendum, le projet de traité constitutionnel
européen était soutenu par tous les grands médias, par tous les grands partis,
et le OUI était très largement en tête dans les sondages. Puis les choses ont
évolué progressivement, et en février-mars, la courbe s’est inversée, donnant
le NON vainqueur, ce qui a été vérifié quelques semaines plus tard dans les
urnes.
2007 : 6 mois avant l’élection, Royal était donnée gagnante. Puis les
courbes ont évolué jusqu’à s’inverser au mois de janvier, et au final Sarkozy
l’a emporté.
2012 : 6 mois avant la présidentielle, Hollande était donné largement
vainqueur. Puis Sarkozy a progressivement refait son retard jusqu’à talonner la
candidat du PS, un resserrement qui a été confirmé par le scrutin, gagné de
manière relativement étriquée par le candidat du PS.
Voilà trois cas - mais il y en a de nombreux autres - qui démontrent
que les sondages réalisés 6 mois avant n’ont pas été « auto-réalisateurs ». La réalité est que les
instituts mesurent de manière assez fidèle des opinions qui évoluent, y compris
parfois quand elles sont matraquées à sens unique comme cela a été le cas en
2005.
Le problème est qu’il est confortable de désigner les instituts
comme boucs émissaires lorsque les résultats ne vont pas dans le sens que
l’on souhaite. Or, ils ne sont que des thermomètres qui mesurent la température.
Rien d’autre. Et les électeurs qui évoluent dans un sens ou un autre sont
suffisamment adultes pour ne pas se laisser dicter leur choix. »
Intéressant,
non ?