@Layly Victor
« En réalité, le collège électoral est un vestige
antidémocratique de l’esclavage et de l’influence que les
propriétaires d’esclaves sudistes exerçaient sur le gouvernement
au cours de la période de fondation des États-Unis. Une élection
directe du président par les propriétaires blancs disposant du
droit de vote aurait alors favorisé le Nord, disposant d’une
population plus importante ayant le droit de vote et réduit
l’influence de la classe dominante sudiste. Ainsi, chaque État se
voit attribuer un nombre de grands électeurs basé sur le nombre de
ses représentants au Congrès qui sont fonction de la population. En
1787, les planteurs du Sud avaient déjà gagné le droit de compter
chaque esclave comme trois cinquièmes d’une personne, obtenant
ainsi une représentation plus importante au Congrès…
C’est un tel système archaïque, engendré par l’esclavage et
le racisme institutionnel, qui est toujours en place aujourd’hui.
Le droit des Afro-Américains d’être comptés pleinement est le
résultat du mouvement pour les droits civiques, qui a gagné en 1965
en obtenant la Loi sur le droit de vote (Voting Rights Act), qui
visait à protéger leur droit de vote. Lors de l’élection qui
vient d’avoir lieu, alors que la Cour suprême a annulé un bon
nombre d’aspects protecteurs de cette loi, le droit de vote des
Noirs a été menacé par l’exigence d’identification, la
révision des listes électorales et la suppression de 800 bureaux de
vote rendant ce droit inaccessible aux pauvres ne disposant pas de
moyens de transport. Dans les rues, au cours des manifestations
anti-Trump, les pancartes demandant la fin du système de collège
électoral et l’élection directe ont fait leur apparition. »