Je ne sais si le
film est du toc et, à vrai dire, je m’en bats un peu le coquillard :
on lui fait une publicité démente mais, après tout, c’est le rôle
des distributeurs de vendre la mariée la plus belle possible.
En outre, on
imagine difficilement que ce genre de film pût avoir une carrière
cinéphilique, si j’ose le barbarisme, d’autant que son objectif
est uniquement de faire du fric et sûrement pas de caresser le goût
de l’esthétique de ceux qui veulent à tout prix trouver un sens
profond dans les créations « artistiques ».
Au demeurant, le toc
a bonne presse parce que c’est du toc justement et Macron en est un
parfait exemple.
Macron représente
le nec plus ultra de la mondialisation triomphante : libéral au
niveau de la société et archi-libéral au niveau de l’économie,
il concentre en une seule et même personne les deux faces du mot, la
face claire qui rend tout démocrate sensible aux beautés du
libéralisme philosophique et la face obscure et laissée dans
l’obscurité qui structure son programme dont on nous répète que
l’ancien ministre n’en a toujours pas livré le contenu comme
s’il y avait grand mystère la-dedans…
C’est le candidat
idéal – maintenant que Fillon a du plomb dans l’aile, celle de
la rigueur et de l’éthique revendiquée qui lui a permis de capter
les suffrages des électeurs de la primaire et que son image de père
La Pudeur ou de Monsieur Propre n’était en fait qu’une posture
devenue imposture .
Reste donc Macron
qui enrobera la rigueur économique fillonesque dans le gant de
velours de la concorde nationale et qui devrait, si rien de
malveillant ou de malsonnant ne vient entraver sa marche en avant, ne
faire qu’une bouchée de ceux qui tablent sur la discorde et la
division ethnique pour capter les suffrages des laissés-pour-compte
qui ne doivent leur état qu’à eux-mêmes mais aiment en bons
petits blancs se disculper de leurs insuffisances en tapant sur les
autres, ceux qui ne sont pas comme eux qu’ils dévalorisent pour
oublier leur propre déchéance