@Pierre Yves
Deux deux choses l’une : soit un constat réaliste conduit à baisser les bras, soit il engage les volontés.
Personnellement je ne vois pas la nécessité d’une productivité agricole accrue par le génie génétique. La démographie me parait bien plus problématique de ce point de vue. Nous n’avons dans la plupart des cas aucune donnée à court et long terme sur les impacts ; au contraire de nombreuses informations nous alerte sur ce que nous pouvons appeler l’anthropocène (effets d’une technologie au service de la production). Il faut faire preuve d’humilité dans ce domaine.
Sur le deuxième point, j’ai bien plus l’impression que c’est le génie génétique qui entend vouloir modifier la nature de homo. On ne se débarrasse pas si facilement de ses propres mythes.
Pour compléter, mes voyages à l’étranger m’ont montré une autre réalité qu’il nous arrive parfois (et pas assez souvent) d’évoquer : des structures sociales et culturelles existent qui permettent de vivre sans dette environnementale - et de bien vivre. La pauvreté économique est une notion occidentale qui n’a pas forcément de sens ailleurs. Ces structures sont par contre très violemment secouées - voire détruites - par les nouvelles agressivités économiques.
Il ne s’agit pourtant pas d’individus appartenant à une autre espèce. Et si je comprends votre humour un peu cynique, je voudrais vous dire cependant que ces individus sont différents par le fait même de leur culture et de leur société. Les deux clés de la rupture nécessaire. Et pour parler d’anthropologie, je crois que c’est précisément l’homme nouveau, mythe de la société post-industrielle, qui le dénature profondément, via des structures inadéquates.
Par ailleurs, quand je parle d’une prise de conscience dans ce domaine, c’est qu’elle existe dans la jeune génération. C’est un constat. Beaucoup plus de jeunes couples aujourd’hui préfère s’installer à la campagne et vivre de manière relativement autonome que dans ma génération. C’est un mouvement qui doit être soutenu.