Bonjour Fergus,
Le ton de votre article semble un peu désabusé. C’est vrai que JLM a un temps pu caresser l’espoir d’être qualifié pour le 2ème tour. Cet espoir est mort.
Qu’est-ce donc que cette UGP que vous appelez de vos vœux ? Un avatar de la « gauche unie », de la « gauche plurielle », du « programme commun de gouvernement » ?
Malheureusement (ou heureusement) cette époque est passée, ou plutôt est en train de disparaître. Je parle de l’époque des programmes et des idéologies. Ces programmes type « 100 (ou plus) propositions, pour la France, pour le socialisme, ou pour ce que vous voulez ».
Ces beaux programmes, jamais appliqués et toujours trahis ou abandonnés au nom du « réalisme », qui y croit encore ?
Macron incarne le tournant vers une nouvelle époque. On lui reproche de ne pas avoir de programme, de faire des déclarations contradictoires. C’est une perte de temps de s’en indigner ou de vouloir lui répondre.
L’opinion se moque des contradictions, comme elle se moque des programmes.
27% pour MLP. Le FN a un programme. Combien de ses électeurs le connaissent ?
Un candidat ne gagne plus l’opinion avec sa rationalité, ses valeurs, mais avec des incantations, des postures. Les mots ne comptent plus pour ce qu’ils signifient vraiment, mais pour une sorte de plus-que-réel. Comme un sens caché qui ne parle pas à la raison, mais à l’inconscient, à l’émotif.
« Je veux être Président. Je vous aime. Je vous ai compris ». C’est du vide bien sur. Mais là-dessus chacun construit son rêve et sa « narrative ».
Macron est une bulle, certes mais elle enfle parce que son appel à fusionner avec lui, à l’aimer comme il nous aime, remplit mieux cette bulle que n’importe quel programme de l’ « union des progressistes ».
Triste constat ? Oui.