@microf
J’ai l’impression que vous avez une connaissance de l’histoire un peu lacunaire, faite d’images d’Epinal très bien-pensantes. Je ne suis pas sûr que l’Algérie (qui n’existait pas en tant que pays à l’époque : c’était un simple agglomérat de vilayets ottomans) aurait été colonisée en 1830 si l’Europe n’avait pas eu à pâtir durant des siècles les agissement des pirates barbaresques au large de ses côtes. Le coup de chasse-mouches du Dey d’Alger au diplomate français, c’est la goutte qui aura fait déborder le vase. Le prétexte pour un casus belli était un peu fallacieux, mais dans l’histoire, les choses se passent souvent ainsi.
L’Algérie, qui était sous la domination des Ottomans avait été plus anciennement, dans l’antiquité, une province romaine. Tout comme la Gaule conquise par Jules. Du reste, et à y regarder de près, nous n’avons pas trop à le regretter ! L’Algérie n’aura donc jamais été indépendante, sauf après 62. Les peuples qui la composaient, surtout les Berbères, auront eu à souffrir d’une arabisation et d’une islamisation qui ne les avaient guère enchantés. Depuis l’indépendance, on ne peut pas vraiment dire que ce soit, là-bas, le bonheur et la liberté. Les islamistes, dont la violence aura été atroce dans les années 90, ont échoué dans leur entreprise,mais des vieilles momies du FLN on ne saurait dire qu’elles se seront beaucoup souciées du bonheur des peuples : la rente pétrolière n’arrose vraiment que les suppôts du régime.
Que vous soyez catholique, c’est votre affaire et je n’y vois aucune espèce d’inconvénient, mais je n’ai aucun goût, personnellement, pour le masochisme chrétien, et si je reçois une baffe, ce sera oeil pour oeil et dent pour dent : je ne tendrai jamais l’autre joue.
C’est là un choix particulier, individuel, et qu’on peut évidemment discuter. Un individu peut bien être masochiste si ça l’amuse. En revanche, une nation ne le peut jamais. Le masochisme en politique, c’est la mort assurée. De Gaulle allait à la messe, lui aussi ; s’il avait agi en catholique le 18 juin, il n’aurait pas été De Gaulle, mais Pétain, et le Maréchal était pourtant beaucoup moins catholique que l’autre. Cela ne l’aura pas empêché, ce vieux débris, de battre sa coulpe : la France a été faible, elle s’est adonnée à ses passions de divertissement quand des états plus sérieux (fascistes !) travaillaient à augmenter leur puissance. Ce qui nous arrive, nous l’avons bien mérité. L’Allemand nous a donné une sacrée baffe, certes, eh bien tendons l’autre joue, cela nous permettra d’expier.
Bref, votre propos est celui de l’éternel défaitisme. Maréchal, nous voilà !