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Commentaire de Christian Labrune

sur Des croix de feu au FN


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Christian Labrune Christian Labrune 16 mars 2017 10:22

Il est important de noter l’ambiguïté de sa position pendant la seconde guerre car il insiste à la fois sur son loyalisme à l’égard du maréchal Pétain, mais aussi sur sa réserve à l’égard du gouvernement de Vichy. (allez comprendre….)

à l’auteur,
« Allez comprendre ... », dites-vous. Pour comprendre, il suffirait de lire un peu les historiens. Je n’ai pas étudié l’histoire à l’université et ma culture dans ce domaine est beaucoup trop lacunaire pour que je me risque jamais à écrire sur les ligues avant la guerre ; par ailleurs, je n’ai aucune sympathie pour l’extrême droite. De La Roque était effectivement un homme d’une droite qu’on peut dire extrême, mais en faire le prototype d’un certain fascisme français, c’est se mettre le doigt dans l’oeil jusqu’au coude, et tous les historiens spécialistes de la période, dont Paxton, vous démentiront.

L’attitude de De La Roque vis-à-vis de Vichy était loin d’être aussi ambiguë que vous le dites. Il a exprimé les plus grandes réserves à l’égard de Pétain et je doute (il faudrait vérifier) que les gens de sa mouvance, à la différence des socialistes, aient voté les pleins pouvoir à la vielle ganache en juillet 40. Il aura refusé très explicitement la politique de collaboration et se sera opposé très fermement, et sans la moindre ambiguïté, à la politique antisémite des collabos. Son comportement devient très vite celui d’un résistant ; il sera arrêté en 42 par la police allemande et tâtera de diverses prisons en France, puis des camps d’internement du Reich.

Il n’y a aucune comparaison possible entre le comportement de De La Roque pendant cette période abominable et celle d’un Doriot (ancien communiste), fondateur du PPF ou celle d’un Marcel Déat, ancien député SFIO (celui qui ne voulait pas « mourir pourDantzig"), dont le Rassemblement National Populaire fut une vraie calamité. Eux sont de véritables suppôts du nazisme, et si vous voulez trouver en France l’existence d’un véritable « fascisme français », selon la thèse encore très discutée de Zeev Sternhell, c’est plutôt le parcours de ces deux-là que vous auriez dû examiner.

Bref, du début à la fin, vous faites complètement fausse route. De la Roque était un républicain ; il l’aura prouvé en refusant d’adopter avec l’Action française, laquelle ne cessera de dénoncer « la gueuse », une stratégie putschiste. Au reste, il me semble bien que tous les gouvernements, depuis la guerre, se seront attachés à corriger des jugements aussi tendancieux et mal fondés que celui dont cet article paraît encore se faire l’écho.

Je ne m’attendais pas à devoir me faire ce matin l’avocat du Colonel De la Roque, mais j’espère que des lecteurs un peu plus compétents que moi rétabliront ici la vérité historique.


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