@bicychavez
Je vous ai très bien compris. Vous assimiler le type de
droite nationaliste qu’incarne de La Rocque au Front national, et c’est
un amalgame des plus insoutenables.
Milza, l’historien des
fascismes, considère que le FN n’est pas à proprement parler un parti
nazi, surtout depuis que la fille en a pris la direction, mais il
reconnaît que l’idéologie du FN procède entièrement des choix
idéologiques du gouvernement de Vichy. Ses fondateurs et pas mal de ses
cadres en sont encore des nostalgiques. On ne peut donc pas faire du FN
un parti « nationaliste ». Drôle de nationalisme, vous le reconnaîtrez,
que celui des collabos couchés devant l’occupant Allemand quand il
existe déjà, dès le lendemain de l’armistice, une résistance à Londres !
De
la Rocque n’était pas non plus antisémite. Ce qui n’est évidemment pas
le cas de bien des cadres du FN et d’une très grande partie de son
électorat. Il faudrait quand même vous rappeler les plaisanteries
infectes du père sur le « détail » et même sur les fours crématoires. Le
FN a beau essayer de masquer ça, et aussi la très fâcheuse présence de
la fille à un bal donné à Vienne le jour anniversaire de la libération
du camp d’Auschwitz, où se retrouvaient tous les néo-fascistes
européens, il n’y a que les naïfs pour n’être pas capables d’en tirer
des conséquences.
Le FN est donc un parti authentiquement
fascisant, ce que n’était nullement le cas du personnage que vous
évoquez. Le nationalisme, lorsqu’il s’appuie sur la définition que Renan
donnait de la nation n’a rien à voir avec le fascisme. De Gaulle, que
personne aujourd’hui ne critique plus guère, était un nationaliste, d’où
sa Résistance obstinée à l’occupant nazi.
Je le répète : si vous
voulez parler d’un fascisme français, évoquez Doriot, évoquez Déat, et
l’infecte milice de Darnand. Mais pas de La Rocque.