@Taverne
« Non, je vais attendre la branlée de la Le Pen au second tour et fêter ça au champagne. »
Ça ne me surprend pas. C’est la façon commune de réagir des gens simples. Pour ma part, il y a longtemps déjà que j’ai compris que les événements ne sont rien, et que c’est à leurs conséquences qu’on les apprécie (au sens de « mesurer quantitativement »).
Le 21 avril 2002, j’ai tout de suite douché l’enthousiasme de ma femme, en lui disant qu’il était inutile de pavoiser, qu’on pouvait se marrer de l’effondrement psychologique des socialistes, mais que, pour le reste, ça n’aurait aucune conséquence sur la politique française ultérieure. Sur le plan des conséquences, le bravache corrézien nous à même privé du traditionnel débat d’entre-deux-guerres, qui ne l’aurait pas forcément vu à son avantage...
S’agissant de l’élection à venir, je ne préjuge en rien de son résultat, parce que, du point de vue des conséquences, à la différence de 2002, on ne peut absolument rien prévoir.
Alors vaut-il mieux être élue présidente de la République, avec les tous les problèmes qui se poseront ensuite ?
Ou vaut-il mieux être battue à la présidentielle,et se retrouver à l’Assemblée avec un bloc compact de 80-100 députés, contre le patchwork macronien, un PS laminé et une droite courbe déchirée entre gamelle et convictions ?
Voilà pourquoi, au soir du 7 mai, quel que soit le résultat, il n’y aura chez nous, ni larmes ni champagne, puisque nous savons tous, désormais, que seules les conséquences importent, tandis qu’une heure après, l’événement appartient déjà à l’histoire.