• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Christian Labrune

sur Macron - Le Pen : Et maintenant, que fait-on ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 26 avril 2017 10:37

Avec Madame Le Pen on sait que les défenseurs de la république exécuteront avec joie les ordres légaux qu’elle leur donnera ...

@eric

Je ne parle pas des électeurs de Le Pen et je ne leur jetterai pas la pierre : ils pâtissent de politiques mises en oeuvre aussi bien par la droite que par la gauche qui les auront mis dans une situation économique des plus préoccupantes. Ils ne savent donc plus, comme on dit, à quel saint se vouer, et comme les promesses du FN sont alléchantes puisque demain on rasera gratis, pourquoi pas le FN ?

Il reste que ces citoyens-là, dont il aurait fallu depuis longtemps entendre les revendications tout à fait légitimes, ne sont pas l’élite cultivée du pays. Ils ignorent l’histoire, et particulièrement celle des idéologies. Ils croient voir dans le FN un parti nationaliste (et je n’ai rien contre un nationalisme à la Renan) quand ils ont affaire, avec les fondateurs du FN, à des nostalgiques de la collaboration avec l’Allemagne nazie - drôle de nationalisme !-. Ces gens-là ne seront jamais, sauf le temps d’une campagne électorale, où on peut se prendre pour Jeanne d’Arc ou pour De Gaulle, des « défenseurs » d’une République qui, pour eux, comme dans les années 30, reste « la gueuse ». Une gueuse qui consent, bonne fille publique, à se faire baiser par les « métèques ». Si leur opposition à l’islam, qui est aussi la mienne, était la conséquence d’un développement du totalitarisme islamique, cela serait tout à fait acceptable, mais leur racisme, qui était celui de l’OAS, est bien antérieur à cette situation explosive : leur xénophobie haineuse est celle des ligues des années 30, et l’islamisme actuel devient un excellent prétexte pour lui donner libre cours.

La cécité des citoyens français est quelque chose d’assez consternant. Aujourd’hui, de l’extrême gauche à l’autre bord en passant par tous les centres, on se réclame volontiers de De Gaulle, mais je suis assez vieux pour me souvenir d’une époque où les âmes sensibles n’hésitaient pas à le considérer comme une sorte de Franco ou de Salazar ; bref, comme un fasciste. C’était idiot parce qu’il suffisait d’avoir lu ses essais des annnées 30. Ce procès d’intention aura pourtant perduré, même parmi ses anciens soutiens, tel Paul Reynaud ou encore un Mendès-France dont il suffit de revoir les discours ridicules au stade Charléty. De Gaulle a toujours été un général républicain. Le cas de Mendès-France est particulièrement affligeant puisqu’aussi bien il contribuera puissamment à faire arriver au pouvoir un Mitterrand décoré de la francisque -pour faits de résistance ?", copain encore de l’ancien chef de la police de Vichy, très bien disposé à mobiliser en faveur du maquignon PS une certaine presse qu’il pouvait aisément contrôler.

Bref, on voit aisément le fascisme là où il n’a jamais été, mais là où il est et où sa présence crève les yeux, on ne le voit pas, pas plus qu’on ne voit la récupération décomplexée par l’extrême gauche des thèmes antisémites les plus crapuleux hérités des années 30, que l’extrême droite frontiste n’ose plus mettre en vitrine tout en continuant à les astiquer à l’envi dans son arrière-boutique.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès