@JL
Qu’on puisse déplorer le revirement de Doriot, comme celui de tant de communistes aujourd’hui, cela ne doit pas en faire « un arriviste sans repères ».
Doriot, dit le « Grand Jacques » était une haute figure du PCF. Maire de St Denis, il jouissait d’une très forte popularité dans sa ville et au sein de son parti. Ses discours étaient les plus remarqués de l’époque, aucun tribun ne l’égalait. C’était, avec le style de l’époque, une sorte de Mélenchon, un virtuose du verbe.
Sa popularité au PC faisait de lui un possible successeur à Thorez, sauf que...Doriot acceptait de moins en moins le diktat de Moscou dont il avait perçu peu à peu la nature totalitaire. En quittant le PCF, il a emmené la plupart de ses partisans et le PPF est vite devenu l’une des plus grosses formations politiques, rivale du PSF, radicalement opposé sur les questions de l’antisémitisme et des principes républicains.
La guerre installée, Doriot a glissé vers la cause de l’Europe nouvelle prônée par Hitler. Il l’a payé de sa vie. Pourquoi en rajouter en le traitant d’arriviste ? Qui l’obligeait, chef d’un puissant parti, à endosser l’uniforme pour rejoindre l’enfer du Front de l’Est en tant que combattant, pas dans un bureau. ?
Parmi les collaborationnistes, il y a eu de pures canailles comme l’inspecteur Bonni, comme Bousquet, comme Hersant...ou comme Céline, tant aimé des intellos de gauche, qu’on a retrouvé caché dans un placard en Suède, après avoir suivi les fuyards à Sigmaringen.
L’ADVERSITE NE DOIT PAS TORDRE LA VERITE OU ALORS ELLE SE MUE EN HAINE SANS RETENUE
Puisque mon article parle de De Gaulle. Quand Darnand, le chef de la Milice et dernier patron de la police du régime de Vichy, a été condamné à mort, sa grâce a été demandée à De Gaulle par son ami résistant le RP Brückberger. De Gaulle a refusé mais a confié au père dominicain, ex corps franc ayant combattu sous les ordres de Darnand, le message suivant (en substance) :
« Cher Darnand, les circonstances rendent impossible que je vous accorde ma grâce. Mais de soldat à soldat, sachez que je vous conserve toute mon estime, toute mon admiration. etc. »