• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de babelouest

sur Molière a avalé sa langue ou le recul du français dans le monde


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

babelouest babelouest 16 mai 2017 08:28

@Abdelkarim Chankou
Un gros dilemme se pose.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le français était la langue culturelle par excellence en Europe. C’est pour cette raison qu’elle était devenue celle de la diplomatie, au point que le traité de Vienne de 1815, où la France battue n’était pas présente, a été rédigé en français, langue que tous les protagonistes connaissaient.

Désormais l’anglais a pris le pas : or, cela présente un gros inconvénient. Autant ce langage a su se constituer des mots précis pour tout ce qui concerne le commerce et surtout la finance, autant sur d’autres volets il est imprécis, susceptible de multiples interprétations différentes, ce qui ne manque pas d’être dangereux.

On notera aussi qu’entre le français et l’anglais, des mots apparemment identiques ont des sens pratiquement opposés. Je pense à la convention de Vienne de 1969 : la délégation française n’a pu signer certains des articles, dont l’imprécision pouvait amener à des résultats très différents. Chaque langue est supportée par une culture, et en est en même temps un élément de sa charpente. Quand les concepts de base même ne sont pas les mêmes, on ne peut pas s’entendre.

Je pense par exemple à deux notions qui peuvent paraître proches : le droit d’auteur à la française, et le copyright à l’anglo-saxonne. d’un côté c’est adossé à une création intellectuelle, de l’autre à de simples droits à payer. L’esprit même en est complètement différent, même si sans doute un étatsunien n’y verra aucune ambiguïté. Entre le « tout s’achète, tout se vend », et le droit à dire non à l’utilisation de quelque chose pour des raisons idéologiques ou sentimentales, ou autres encore, le hiatus existe.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès