@Bernard Dugué
En matière électorale, il y a quant
même des constantes.
Éliminons d’abord les sondages qui ne
veulent pas dire grand’ chose à un mois d’un scrutin mais deviennent
exacts quelques jours avant, car les instituts de sondage jouent
alors leur crédibilité.
Aux élections présidentielles, ce qui
prime ce sont les chances des candidats de l’emporter (les électeurs
ont bien compris qu’elles se jouent au premier tour) et leur grande
tendance politique telle qu’elle est perçue. Viennent ensuite leur
campagne et leur image (au sens star system). Le parti politique
compte assez peu.
Aux élections législatives,
l’investiture des partis politiques reste très importante. Viennent
ensuite la notoriété et l’image politique locale. Les soutiens
locaux, notamment municipaux, et les services rendus ne sont pas non
plus sans influence.
Cela fait trois fois que l’élection
législative suit immédiatement l’élection présidentielle et
toujours au profit d’un des deux partis dominants : 2 fois pour
l’UMP et une fois pour le PS.
Il s’en dégage certes une tendance à
donner une majorité au parti du président élu. Mais il faut
regarder cela avec précaution.
On n’a jamais vu le cas d’un président
non rattaché à un parti dominant, et encore moins d’un président
tentant de pêcher des voix des deux côtés.Les déplacements de
voix entre partis aux législatives sont assez limités. En nombre
d’élus, par contre, les différences sont énormes en raison du
scrutin majoritaire.Les partis de candidats non élus mais
ayant fait beaucoup de voix aux présidentielles (M. Mélechon, M.
Bayrou, les Le Pen père et fille) ne récupèrent qu’une partie,
souvent faible, de ces voix.
La stratégie de M. Macron ne me semble
pas être de donner un rôle essentiel à son nouveau parti. Je pense
qu’il ne s’agissait que d’un outil pour les présidentielles, mais il
fallait bien récompenser...
Ce que les grands financiers qui
dominent le monde veulent, c’est un seul parti dominant qui leur soit
totalement inféodé, un parti Bruxelles-Bildenberg, comme en
Allemagne. Il s’agit de rassembler l’UMP, amputée de ce qu lui reste
de gaullisme et de catholicisme (car gaullisme et catholicisme
entrent en conflit avec la domination absolue des profits mondiaux),
et PS affairiste, amputé de ce qui lui reste de
gauche. Quant aux autres partis, leur division garantira leur
impuissance, tout en donnant l’illusion de la démocratie.
Le contrôle des opinions publiques par
les media, la possibilité de contrôler ceux qui comptent grâce au
big data (chantages) rendent malheureusement ce schéma assez
réaliste.