@zak5
« Le judaïsme est l’inventeur de ce Dieu des religions » Je dirai plutôt découvreur qu’inventeur. La spécificité du Judaïsme est justement d’avoir découvert un Dieu qui lui était étranger et cette découverte s’est produite sur de nombreuses années avec une évolution de la manière de comprendre Dieu au cours des siècles.
« Je pense personnellement que les juifs ont collé aux arabes, puis donc aux musulmans, le « complexe d’Abraham ». »
C’est vrai et faux. Au 6ème siècle, il y avait deux sectes juives principales. La première est le mouvement rabbanite, issu des pharisiens et qui fondera le judaïsme actuel. La deuxième est le mouvement judéonazaréen, qui croyait en Jésus ni mort ni ressuscité, qui devait revenir fonder un royaume de Dieu sur Terre. Cette secte à disparu au 8ème siècle, absorbée par l’Islam. Lors de la conquête de Jérusalem par les perses en 614, seuls les rabbanites ont été admis à revenir à Jérusalem. Les Judéonazaréens ont décidé de reprendre Jérusalem par les armes et pour cela ont décidé d’embaucher les arabes, nettement meilleurs au maniement des armes. En inventant cette descendance d’Ismaël, on rendait les arabes, qui n’en demandaient pas tant, un peu Juifs et suffisamment purs pour s’investir dans Jérusalem. Les arabes ont bien repris Jérusalem vers 638 et les Judéonazaréens se sont précipités sur le mont du Temple pour reconstruire ce temple (en bois à cause de l’urgence) et ont attendu le retour de Jésus qui n’est pas venu. Les arabes avaient le pouvoir et ont compris le rôle de la religion pour unir une bande de guerriers disparates. Ils ont donc repris l’essentiel de la foi Judéonazaréenne, mais l’ont transformé pour l’éloigner de ses sources juives et chrétiennes. Cette transformation a commencé vers 685 avec un Coran définitif vers 850. Une bonne partie des versets incompréhensibles provient de cette transformation.
« Les trois religions monothéistes veulent nous faire croire qu’elles sont unies, alors que dans les faits elles sont en confrontation permanente »
La divergence entre les Juifs et les Chrétiens a commencé à la résurrection du Christ auquel les Juifs n’ont pas adhéré, mais les relations se sont largement réchauffées depuis Vatican II. Les Juifs et les Chrétiens partagent le « livre des Psaumes » qui est un sommet de la spiritualité et nous pouvons affirmer que jusque là, Dieu est bien le même. Bien évidement pour un Chrétien, le Christ est Dieu, ce qui fait donc une différence notable et pour les Juifs, l’écriture des Talmuds entre le 3ème et le 5ème siècle a amplifié la différence par une amplification de la « loi ». Le Christ a détruit la loi en passant toute les règles au niveau spirituel et en plaçant l’amour au dessus de la loi. L’amour va beaucoup plus loin que la loi. Agir par amour ou par obéissance n’est pas la même chose.
Le Dieu est Musulmans est lui assez franchement différent du Dieu des Juifs et des Chrétiens. Allah ne se révèle pas vraiment dans le Coran qui n’apporte par ailleurs aucune nouvelle révélation. Allah ne peut être considéré comme un Père par les Musulmans et le mot « Miséricorde » ne signifie que l’arbitraire d’Allah et il n’est jamais question d’un Dieu d’amour. Le retour à la foi d’Abraham n’est qu’un artifice dialectique qui permet d’opposer les Juifs et les Chrétiens, mais il manque pour les Musulmans dans la foi d’Abraham la reconnaissance de la miséricorde de Dieu. Obéir à un Dieu qui pardonne ou à un Dieu qui exige l’obéissance n’est pas du tout la même chose. L’accusation de falsification des textes antérieurs par les Musulmans reste toujours a démontrer.
« figurez-vous que même Mohammed ne parlaient d’ Islam que d’une religion pour les arabes »
Muḥammad n’a jamais connu l’Islam, car il est mort en 634 et l’Islam n’ a vraiment commencé qu’après 684. Il ne s’est d’ailleurs jamais reconnu comme prophète. Cette reconnaissance a commencé avec le calife ʿAbd Allah ibn Al-Zubayr dans une période de scission de l’empire. Les premières citations de Muḥammad date de cette époque. L’idée a été reprise et développée lorsque les Omeyyades ont repris le pouvoir en 692 (par le calife ʿAbd Al-Malik). La finalisation du Coran date des califes abbassides après 750 dont le centre du pouvoir était à Bagdad et l’éloignement des sources a encore augmenté la confusion. C’est à cette époque que l’Islam a défendu l’universalité de son message.