Bernie doit aussi se moquer des ouvriers qui se plaignent : t’as qu’à
voir en Chine, les employés dorment dans leur usine alors te plains
pas !
@pipiou
A Paris avant la guerre de 14, je me rappelle très bien que les Auvergnats qui montaient à Paris, avant d’y devenir des limonadiers fortunés, commençaient souvent, dans les brasseries où j’allais souvent corriger des copies, par être garçons de café. Les établissements fermaient très tard, et le garçon dépliait alors une paillasse derrière le zinc, où il pouvait dormir quelques heures.
Quand j’étais prof et qu’en fin de trimestre, après quelquefois six heures de cours (qui ne sont pas l’équivalent de six heures de bureau !) les conseils de classe ou les absurdes réunions avec des parents d’élèves se prolongeaient quelquefois jusqu’à vingt heures, j’avais souvent proposé qu’on installât une manière de cage dans chaque classe, au bas du tableau, pour le professeur qui serait ainsi plus à même d’exercer son métier sans temps mort. Protégé par des barreaux d’acier qui ne seraient vraiment pas de trop dans certains établissements de la banlieue, ce fonctionnaire aurait pu fonctionner plus efficacement. Le versement par l’état d’un traitement mensuel deviendrait totalement inutile, on ferait seulement obligation à chaque élève d’apporter quelque chose pour le maintenir en vie : une barre chocolatée, quelques cacahuètes, une banane ou quelques cerises à la saison des pommes. Rien pendant le ramadan, cela va sans dire.