@taktak
Puisque vous parlez de la CGT, financée par la CES.
Comment écrivez vous « indépendance » taktak ?
Côté CGT, le processus de ralliement à la CES a débuté en 1995, avec la désaffiliation de la FSM. C’est finalement en 1999 que la confédération rejoignit la CES, peu après l’arrivée de Bernard Thibault au secrétariat général. Cette adhésion se fit malgré de fortes oppositions internes, tant il était évident qu’elle était inséparable de l’accentuation du cours « réformiste » de la centrale – à commencer par l’acceptation du cadre de l’Union européenne. Encore aujourd’hui, l’appartenance de la CGT à la CES pose problème en son sein.
Il n’en demeure pas moins que la direction confédérale CGT a désormais pris toute sa place dans la CES. Un représentant cégétiste, Joël Decaillon, fut longtemps secrétaire général adjoint de la CES. A ce titre il fut étroitement associé à l’élaboration du Traité constitutionnel (2003) et un de ses ardents défenseurs dans l’appareil (on se souvient que cette position fut finalement désavouée par la Confédération, après un vif débat interne). Quant à la FSU [Fédération syndicale unitaire – enseignement], elle a officialisé aussi sa demande d’adhésion (2011).
En résumé, on voit qu’en France aussi, dans le mouvement syndical, la question de la CES prend la forme d’un important marqueur politique sanctionnant et amplifiant en même temps les évolutions en cours.