Cette hypothèse du mate guarding est étayée par l’âge des
femmes tuées par des hommes : elles sont le plus souvent jeunes. Or la
jeunesse est un indice important de la valeur reproductive d’une femme,
on s’attend donc à ce que les hommes surveillent plus les femmes jeunes.
Des enquêtes
portant sur un panel de 8385 femmes ont montré que les conjoints
faisant le plus de demandes visant à restreindre l’autonomie de leurs
femmes étaient aussi ceux produisant le plus de violence ou menaces de
violence.
Les meurtres d’hommes réalisés par des femmes.
Les homicides de femmes sur des hommes concernent 8% de tous les
homicides. Il serait possible de dire que ces meurtres suivent la même
logique que les meurtres d’hommes sur femmes, c’est à dire qu’il s’agit
de comportements de garde de partenaires qui ont mal tourné. Mais en pratique, ces meurtres sont le plus souvent le résultat de comportements d’autodéfense face à un partenaire masculin violent,
ou la seule manière qu’une femme soumise à de la violence prolongée a
trouvée pour sortir de l’emprise de son mari. L’idée que les meurtres de
femmes sur hommes reflètent des comportements de mate guarding est
aussi repoussée par deux autres arguments :
- les hommes sont environ 20 % plus grands et plus forts que les
femmes et ont la possibilité de répliquer en cas d’attaque, ce qui
rendrait ce comportement très coûteux pour les femmes
- les femmes n’ont pas le problème des hommes de l’assurance de la
paternité (elles sont quasiment sûres d’être la mère biologique de
l’enfant qu’elles élèvent). Le besoin de fidélité sexuelle de leur
compagnon est donc moindre.