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Commentaire de minijack

sur Pourquoi moi, homme de gauche, je vais voter Bayrou


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minijack minijack 13 mars 2007 05:20

Je partage tout-à-fait l’analyse de Talleyrand (devenu TALL - aurais-tu égaré ton appendice ?) et n’en suis pas autrement surpris. Sa brave « belgitude » lui assure un recul salutaire pour juger des agitations épidermiques des spadassins et propagandistes de tous poils.

Je reviens un instant sur le sondage d’Agoravox, qui n’est pas « bidon » par une quelconque volonté cachée mais tout simplement faussé parce que la nature même du support qu’est AV privilégie l’expression de gens recherchant la discussion, pas nécessairement le consensus mais au contraire la cohabitation dans une même basse-cour de la carpe et le lapin, afin d’entretenir les polémiques. Et pour revenir à l’article lui-même, c’est tout à fait à quoi me fait penser Bayrou : l’alliance de la carpe et du lapin.

La carpe, parce qu’on ne l’a pas entendu beaucoup développer « son programme ». La plupart des observateurs s’accordent pour lui reconnaître de très nombreuses familiarités avec celui de Ségolène, mais en moins osées, ou dites moins franchement. Car Ségolène en a un de programme, contrairement à toutes les stupidités répandues par les ultra-libéraux à son sujet. Et ce programme est une synthèse de celui des français.

Le lapin, parce que parce que c’est un produit d’élevage par comparaison au lièvre qu’est Sarkozy. Il est couvert d’un poil très similaire mais a beaucoup moins d’entregent, il saute moins loin, et a de moins grandes oreilles quoi qu’on dise (aucune allusion au physique de Bayrou bien sûr, je parlais des RG et du Ministre de l’Intérieur).

Rien de vraiment révolutionnaire chez ce chrétien-là, et c’est sans doute dû à ses racines cathares. Les seules choses qu’il en a conservées seraient plutôt l’austérité et la foi du charbonnier, espérant, par son attitude de résistant martyr du système, finir par gagner le Saint-Graal (sacrée timbale !). Ca peut attirer la sympathie, et j’en éprouve pour le « bonhomme », mais à l’évidence il se trompe et l’histoire lui donnera tort comme à ses prédécesseurs de Montségur. Et tous les français qui ont un faible pour lui se trompent avec lui. On ne gagne pas une guerre par la seule résistance, aussi héroïque soit-elle. Elle est utile, et même indispensable, mais insuffisante. Pour gagner la guerre il faut des attaquants, une armée, et un chef !

Si je vois bien le rôle de chef qu’il souhaite assumer, je discerne mal le casque à sa mesure et encore moins l’armée qu’il pourrait diriger.

Or il se trouve en concurrence avec une nouvelle Jeanne d’Arc, lorraine comme l’autre, fille de militaire et provinciale ayant les pieds bien sur terre, qui monte aux créneaux avec SA méthode originale et bien à elle (elle a été suffisamment contestée pour ses « dérives droitières »), mais en s’appuyant sur une armée conquise de haute lutte dans un premier temps, qui a l’avantage d’exister.

Certes, il y a bien quelques récalcitrants dans cette armée, des La Trémoille de pacotille, aspirants chefaillons qui auraient voulu la commander à la place de l’élue inspirée. Mais c’est bien Elle, et c’est bien SON programme à Elle qu’elle appliquera, ne reprenant du programme PS que ce qui complète harmonieusement le sien. La véritable révolution est celle des « cercles vertueux », le contraire des oppositions de tribuns, fussent-elles sanctifiées par le martyre du héros isolé.

Quoi qu’on puisse faire dire aux sondages, la France aspire à un réel changement. Les réformes institutionnelles, la résorption de la dette, la réforme du fonctionnement et du train de vie de l’Etat, la véritable politique économique de terrain au ras du sol en facilitant la paperasse des TPE, l’abrogation de DADVSI, tout cela ce n’est pas le consensus mou de Bayrou qui peut l’incarner. Avec quels appuis mettrait-il ces réformes en route ?

Une femme par contre... avec le côté « économe » des ménagères, est parfaitement en phase avec l’anti-gaspi et la nécessité de préserver l’avenir écologique autant qu’économique et social.
Les femmes sont toujours plus prévoyantes que les hommes dès qu’il s’agit de protéger la famille. (et dans le cas de Ségolène le mot consensus n’est évidemment pas adapté ! smiley)

Au contraire de l’auteur de l’article, je ne suis pas un homme de gauche et je n’ai jamais voté à gauche, mais je me prépare cette fois à voter Ségolène, parce qu’Elle est beaucoup plus proche d’un Gaullisme social que d’un socialisme mitterandien, c’est Elle qui représente la véritable révolution douce de la société française.


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