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Commentaire de O Coquinos

sur Sur François Asselineau, l'UPR, l'abstention et les trumpolâtres (1/2)


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O Coquinos O Coquinos 8 juillet 2017 15:32

@JMBerniolles

Je n’ai pas pris en mauvaise part votre commentaire, sinon je vous aurais répondu d’une tout autre manière. Et puis, j’admets la critique et la contradiction lorsqu’elles sont argumentées et respectueuses de celui ou celle à qui elles s’adressent. C’était votre cas.

Que les services secrets britanniques soient historiquement implantés au Moyen-Orient et au Levant, et qu’ils y soient très actifs ne fait aucun doute. Il en va certainement de même des services secrets français. Mais il n’existe pas de raison objective, selon moi, pour qu’ils servent à présent une politique étrangère britannique indépendante, voire opposée selon Meyssan, à celle des Etats-Unis. Dans ses grandes lignes, la politique extérieure de Trump ne diffère pas fondamentalement de celles d’Obama ou de Bush : ce sont les médias qui tentent de créer des différences artificielles. Globalement, Trump sert les intérêts des fabricants de matériel militaire et l’impérialisme de son pays exactement comme ses prédécesseurs, en se montrant ça et là, envers l’Iran et la Chine parmi d’autres, plus agressif encore. Rien n’a changé ni ne changera sur ce plan. L’Otan « obsolète » n’est pas près de se dissoudre, ses exercices militaires près de la frontière russe se poursuivent, les tensions croissent en mer de Chine, les frictions se maintiennent avec la Corée du Nord, le soutien des USA aux rebelles continue en Syrie, de même, plus que jamais, que leur soutien au régime sioniste et à l’Arabie saoudite. Dans tout cela, je ne vois pas que la configuration classique du camp occidental emmené par Washington ait beaucoup évolué. On peut émettre quantité d’hypothèses sur ce qu’il se passe actuellement sur la scène internationale, comme on dit, mais à condition tout de même de tenir compte de certaines constantes incontournables dont l’actualité se vérifie chaque jour ou presque.

Quant au rejet du wahhabisme ou à la « soif de laïcité » dont parlait Thierry Meyssan (il évoquait aussi un « souffle de liberté »), il s’agissait de celle des gouvernements du monde arabe dont les représentants ont assisté au discours de Trump à Riyad, le 21 mai 2017, lequel aurait été par la seule puissance de son verbe l’élément déclencheur d’une prise de conscience générale de l’abomination que constitue le terrorisme : pour transformer le loup en agneau, il suffisait d’expliquer au roi d’Arabie saoudite (puisque c’est principalement ce pays qui est en cause) et aux princes de son entourage que le terrorisme, c’est pas beau. Ils l’ignoraient parce que jamais personne ne le leur avait dit. Comme l’a écrit Meyssan, ce fut un « électrochoc » ! Je suppose avec vous qu’au moins une partie de la population saoudienne défavorisée doit naturellement être opposée à l’intégrisme religieux impitoyable qui la fait souffrir, mais le gouvernement saoudien dont l’autorité s’est fondée dessus, non ! Je pense qu’il s’agit là d’une grossière manoeuvre d’inversion des rôles, comme à l’accoutumée, afin d’effacer les ardoises, mise au point par l’administration Trump : l’Arabie saoudite, pilier du terrorisme islamiste, devient tout à coup fréquentable et estimable aux yeux d’une opinion publique occidentale peu regardante, les USA se refont une virginité en un clin d’oeil aux dépens d’un sous-fifre, le Royaume-Uni, et d’un ennemi de longue date, l’Iran théocratique... et la CIA fiche désormais la paix à Thierry Meyssan qui appuie l’opération par ses écrits depuis Damas, gage d’authenticité (là, j’en rajoute un peu...).

Je tiens compte de ce qu’écrit Meyssan, puisque je lis à peu près chacun de ses articles, et c’est parce que je considère l’utilité du Réseau Voltaire ou l’apport remarquable de son fondateur dans l’affaire du 11-Septembre que je m’autorise une certaine ironie à son égard depuis que ses analyses me paraissent se déconnecter de la réalité, du moins de celle qui émane de nombreux autres analystes qui eux aussi sont en prise directe avec le terrain. Le fait d’être seul contre tous ne signifie pas qu’on ait raison, y compris s’il est possible que Meyssan ait eu raison le premier, seul contre tous, au sujet de l’attentat du 11/9 contre le Pentagone.

Le Saker... comment vous dire ? J’en ai parlé dans mon précédent article, juste avant d’égratigner Asselineau preuves à l’appui. Franchement, ce n’est pas ma tasse de thé. Pour moi, il s’est complètement discrédité en soutenant à bout de bras le candidat Trump, puis en vomissant (avec raison de mon point de vue) sur le président que ce dernier était devenu. Et puis son recours fréquent à un langage relâché me déplaît, non parce que je suis vieux jeu et facilement offusqué (j’étais conducteur de travaux il n’y a pas si longtemps), mais parce qu’il me semble que lorsque l’on traite de sujets aussi graves que la politique et la géopolitique et qu’on s’adresse à des milliers d’inconnus sur Internet on se doit d’utiliser un vocabulaire correct, si possible choisi, d’abord par respect pour le lectorat, ensuite par égard pour les problèmes souvent dramatiques dont on traite et pour les populations impliquées, et enfin par amour-propre. En revanche, d’autres auteurs dont les textes sont traduits et repris sur Le Saker francophone retiennent toute mon attention. Le Saker francophone est l’un de ces médias hors système que j’évoquais dans un autre commentaire et qu’il faut lire régulièrement en faisant le tri (vérifiez, mais il me semble que Le Saker n’est pas Américain, mais originaire d’Europe).

« La démocratie directe est une catastrophe comme viennent de le montrer nos élections. » Je pense que votre langue a fourché. Notre démocratie représentative n’a rien à voir avec la démocratie directe, ni de près ni de loin (voir la note de fin n°25 de mon article).

D’accord à 200 % avec votre conclusion.

Merci de votre attention et de votre réactivité.

Bonne journée.


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