Sur François Asselineau, l’UPR, l’abstention et les trumpolâtres (1/2)
Cet article en deux parties fait suite à ma réponse aux deux commentaires que JBL1960 a postés le 17 avril dernier à propos de ma précédente (et première) contribution à Agora vox intitulée Crise de foi chez les trumpolâtres. J’y explique les raisons qui m’ont incité à voter en faveur des candidats de l’UPR aux premiers tours des élections présidentielle et législatives françaises de 2017 — bien que le chef de ce parti soit un chaud partisan de la Constitution gaullienne de 1958 tandis que je suis un fervent tenant de la démocratie directe à tous les niveaux — et celles qui m’ont poussé à m’abstenir aux seconds tours.

Dans mon article antérieur[1], je ne pouvais tacler tous les trumpolâtres existant, il m’a fallu faire un choix et j'ai opté pour plusieurs chroniqueurs antimondialistes qui me paraissaient avoir un impact certain sur les internautes. La plupart de ces commentateurs, en majorité professionnels, et notamment parmi eux plusieurs universitaires et historiens, ont selon moi délibérément tenté de fourvoyer leur public, quitte ensuite à pousser des plaintes de crocodile devant l'infamie avérée de Donald Trump qui était également la leur, lamentations hypocrites qu’ils ont fait entendre non tant par soucis d'honnêteté intellectuelle et de dignité personnelle que pour préserver leur crédibilité auprès des personnes qui les lisent et contribuent indirectement à les faire vivre. La politique conduite par le président US faite de brusquerie et de fanfaronnade, de mensonge éhonté et de souverain mépris, et par-dessus tout de cynisme absolu est si brouillonne, si démagogique, si éloignée de ce que ses ouailles avaient cru déceler en lui durant sa campagne que la flamme qui brûlait dans leur cœur paraît s’être éteinte pour de bon, sauf exception notable : seul contre tous, Thierry Meyssan a entretemps remis sa veste à l’endroit si l’on en juge par son article du 18 avril publié sur Voltairenet.org, dont la seconde partie du titre lui allait comme un gant : deux pas en avant, un pas en arrière[2], reprenant après une courte pause sa déambulation dans la lande géopolitique avec un bandeau sur les yeux. Certains tels Jacques Sapir ou Jean Lévy[3] (le second plus prudent que le premier) eussent mérité d'être traités en vedettes, tant ils ont déliré après le succès (technique et non populaire) de leur idole le 8 novembre dernier et, si j’avais disposé du temps nécessaire, je leur aurais volontiers rendu les honneurs[4].
Au cours de la campagne présidentielle états-unienne, les propagandistes trumpistes firent exactement ce que leurs homologues du camp d'en face, les mondialistes, faisaient en faveur de Killary : promouvoir coûte que coûte l’un des sinistres candidats de l'oligarchie en le parant des vertus censées séduire l'électorat ciblé, sachant très bien à quoi s'en tenir sur sa véritable et peu ragoûtante personnalité. Ce fut le cas, en France, des journalistes du Monde diplomatique[5] et de l'un de leurs confrères de La Tribune[6] au bénéfice d’Alexis Tsipras avant, pendant et encore après les législatives anticipées grecques de janvier 2015, et même après le fameux référendum du 5 juillet suivant, sachant pertinemment que le jeune dirigeant de Syriza avait donné au cours de ses pérégrinations à l’étranger[7], avant que de devenir premier ministre, tous les gages nécessaires à l'oligarchie atlantiste de sa complète soumission future aux diktats de la troïka (ultérieurement, le cirque médiatique de et autour de son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, et la fausse combativité du gouvernement grec n'eurent d'autre but que de donner le change afin d’entretenir l’Espoir et de mieux faire passer auprès d’une opinion publique de plus en plus rétive les nouveaux trains de réformes antisociales décrétés par les prêteurs de la République hellénique en essayant de faire accroire aux populations hellène et européennes que des efforts surhumains étaient déployés pour mettre en œuvre une portion aussi minuscule fût-elle du mythique « programme de Thessalonique »[8]). Je suis persuadé que l'important pour l'État profond américain, pour la classe dirigeante peu ou invisible des États-Unis d’Amérique si vous préférez, était que l'un ou l'autre des deux candidats hypermédiatisés remportât l'élection (schématiquement : médiatisation positive ou favorable pour Hillary Clinton et négative ou défavorable pour Donald Trump ; les sanctions et le brouhaha antirusses actuels, ainsi que les menaces de destitution visant le ploutocrate new-yorkais ont pour effet de rejeter dans l’ombre sa politique intérieure antiprolétarienne qui satisfait, au fond, les deux parties). Du reste, les autres candidats, les petits, n'ayant aucune chance de gagner (aux USA peut-être plus encore qu’en France les petits candidats ne se présentent que pour peupler la toile de fond, pour donner aux spectateurs-électeurs le sentiment de la diversité de l’offre politique), le suspens (j'écris à la française les mots d'origine française lorsque cela n’entraîne pas une modification du sens) était bien mince. L'affrontement riche en rebondissements quoique très bas de gamme entre la démocrate et le républicain, tous deux à égalité fondamentalement antidémocrates et antirépublicains, qui entretint l’illusion du débat démocratique eut aussi pour fonction d'essayer d’intéresser à l’élection les foules désabusées afin de les inciter à se rendre aux urnes dans le but, in fine, de conférer un air de légitimité au futur président ou à la future chef de l’État fédéral. On badigeonnait ainsi la campagne présidentielle d'un vernis de démocratie, bien que le résultat fût couru d'avance : la victoire dans tous les cas d'un valet de l'oligarchie.
On voit la même chose se produire dans la plupart des démocraties représentatives (dictatures ploutocratiques travesties ou démocratures[9]) qui sont l'inverse de la démocratie, non moins dans leur principe fondamental de domination et d’exploitation du peuple laborieux que les dictatures militaires, les régimes totalitaires communistes (ces derniers n'ayant pas grand-chose à voir avec la démocratie marxiste[10]), les théocraties, les monarchies absolues ou constitutionnelles, les empires, etc. Pour reprendre l’exemple grec, c’est ainsi que dans un pays encore plus ravagé que les USA par la crise économique bien que beaucoup moins endetté qu’eux proportionnellement à sa population, triompha Alexis Tsipras à l’orée de l’année 2015 en conséquence du matraquage incessant qui pendant de longs mois avait fait de lui dans l’imaginaire collectif l’ami du peuple et le pourfendeur acharné de la troïka — ce qu’il ne fut jamais, ni l’un ni l’autre —, face à un Adonis Samaras et à sa mafia de la Nouvelle Démocratie pourtant décrits comme plus estimables et plus capables. En France, dès longtemps, la très haute bourgeoisie qui tire les ficelles a adapté sa stratégie de contrôle des élections majeures à la singularité du scrutin à deux tours : on y a à nouveau surexposé en le diabolisant l’épouvantail Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle avec pour objectif de lui permettre de franchir le premier tour sans être toutefois en mesure de vaincre au second, tactique dont on use à chaque échéance électorale décisive pour faire gagner à l’issue de la compétition, grâce au stratagème du front républicain, l’adversaire prétendu de l’extrême droite et le chouchou du Cac 40 et du Medef, coup qui a réussi à merveille le 7 mai dernier comme en 2002[11]. Emmanuel Macron, cette baudruche fabriquée par les banquiers comme chacun devrait le savoir, faisant bide sur bide[12] (quand il ne les annulait pas[13]) dans ses métingues de campagne, tout au moins auprès du public non tarifé par ses généreux sponsors, et recourant à des méthodes de démarchage commercial fort onéreuses pour ratisser un électorat qui lui montrait peu d’enthousiasme (j’ai reçu quelques jours avant le début du scrutin, sur mon répondeur téléphonique, un message automatique avec la voix du futur président de la République me demandant de voter pour lui ! Lisez le commentaire déposé le 25 avril dernier par JBL1960 sur Réseau international[14]), fut présenté comme le gendre idéal par les médias de grande diffusion, comme un phénix d’une valeur et d’une intelligence hors du commun, véritable don de Dieu fait à la France. François Fillon plaisait moins à ces puissants qui décident dans les coulisses de qui fera quoi sur le devant de la scène républicaine ; il fut sacqué (probablement à juste titre) par leurs médias, les tribunaux sur les talons. Vraisemblablement, l’ancien premier ministre ectoplasmique du vibrionnant Sarkozy (mis en examen depuis) n’avait pas l’échine suffisamment ramollie par cinq ans de vile états-unolâtrie et de reptation devant Sa Majesté l’Argent : se déclarer gaulliste, même par autodérision, et montrer de la considération envers Vladimir Poutine n’étaient pas le plus sûr moyen de se faire bien voir à Bruxelles comme à Washington. Par ailleurs, la simple présence d’un candidat du frexit — un vrai, apparemment —, François Asselineau, suffit pour mettre en émoi l’establissement ; soudainement, à partir de la seconde quinzaine du mois de mars, les instituts de sondage et les grands médias mirent encore plus en avant Jean-Luc Mélenchon[15] afin que les déçus du PS et de son piètre candidat, à défaut d’opter pour En marche ! ralliassent La France insoumise plutôt que de s’égailler dans le camp de l’abstention et du bulletin blanc ou, horreur ! soutenir Asselineau.
Pour ma part, je n’étais et ne suis pas du tout opposé au succès de l’opiniâtre séditieux anti-UE (ni à celui de son parti, l’UPR), bien que je l'aie légèrement égratigné dans mon précédent article ; ce ne sont pas les quelques centaines de vues que réunissait alors Crise de foi (un peu plus de deux mille quatre cents à l’heure actuelle) qui lui auront porté grave préjudice, y compris si cette contribution a été relayée par certains. Il est vrai que les antijournalistes Cohen, Galzi, Bourrus, Legrand, Aphatie, Albertini, Elkrief et consorts qui sévissent au plus haut niveau, si l’on peut s’exprimer ainsi à leur propos, de notre audiovisuel et de notre presse écrite dans le secteur de l’analyse politique (ou plus exactement dans celui du bourrage de crâne) prirent l'habitude durant la campagne présidentielle, réutilisant, tous, les mêmes éléments de langage, de l'attaquer sur ce qui le concernant n’étaient qu’évidentes calomnies (conspirationnisme, isolationnisme, antiaméricanisme primaire, etc.) et que sa mise en cause publique (la mienne, de très faible retentissement, je vous l’accorde) pour une faute authentiquement commise par lui à des fins à mon avis électoralistes était une critique qui, s’il en avait pris connaissance par hasard, lui aurait semblé nouvelle (c’est présomptueux de ma part, mais je soupçonne les UPRiens — pour reprendre la désignation de JBL1960 —, dont la police sur Internet est bien faite et intervient d’ordinaire au moindre mot prononcé contre le Chef, de ne pas avoir commenté mon article pour ne pas lui donner de relief à l’approche du premier tour de la présidentielle, alors que leurs espérances étaient à leur comble). Contrairement aux abstentionnistes radicaux, je ne refuse pas de participer aux élections nationales lorsqu'il se présente un candidat comme François Asselineau dont on pouvait raisonnablement penser qu’il se distinguait du lot de ses rivaux dans la course au titre suprême par une certaine indépendance d'esprit, l'originalité et la sincérité de son engagement (le frexit), le soucis de vérifiabilité de la plupart de ses écrits et déclarations, l’attention portée à l’aspect juridique des questions politiques et, donc, une nette tendance à ramer à contre-courant (certes, il n’est clairement pas un activiste révolutionnaire au vu de sa formation de grand serviteur de l’État, des fonctions qu’il remplit à l’Inspection générale des finances et de son parcours politique antérieur). Notre histoire nationale peut s'enorgueillir de personnalités qui, exceptionnellement, à différentes époques et sans être idéales à bien des égards, ont bravé la tendance générale, ont défié le quasi-consensus au sein de la classe politique, ont osé s’opposer à la volonté d’une grande partie de l’oligarchie française, parfois au péril de leur vie, étant quasiment seules au départ à le faire (Charles de Gaulle, que tout désignait pour se soumettre au « vainqueur de Verdun » — origine sociale, environnement familial, carrière militaire, sensibilité politique, appartenance au cercle Pétain dans les années 1920[16], etc. — ou Maximilien de Robespierre, modeste avocat de province, qui s'opposa en faveur de la plèbe — au sens non péjoratif du terme — à la révolution bourgeoise des Sieyès, des Mirabeau et des Danton, le paya de sa tête et fut diffamé constamment par la suite, jusqu’à nos jours, en tant que dictateur responsable de la Terreur[17]). Monsieur Asselineau est-il de cette trempe ? Impossible d’en jurer pour l’instant puisqu’il a été recalé.
Il existe différentes catégories d’abstentionnistes. N’étant point spécialiste en la matière, je distingue les sous-espèces suivantes :
— les je-m’en-fichistes,
— les indolents,
— les blasés,
— les dégoutés,
— les indécis perpétuels,
— les insatisfaits intransigeants qui ne refusent pas de voter, mais pour aucun des candidats déclarés,
— les partisans de l’abstention politique déterminée par la volonté de désavouer l’ensemble du système antidémocratique qui régit notre république et dont l’un des rouages essentiels est l’élection de représentants sur qui le peuple n’a plus de prise à la seconde où le scrutin est clôt, lesquels possèdent des prérogatives exorbitantes : choix du premier ministre et du gouvernement sur proposition du premier ministre, définition des missions de nos armées, signature des traités, prise des décrets, élaboration, vote et promulgation des lois, en lieu et place du peuple et en favorisant toujours les intérêts des banques et des capitalistes qui financent leur carrière et le parti marchepied qu’ils se sont choisi, leur trouvent de quoi remplir leurs poches dans les périodes d’étiage durant lesquelles ils n’assument aucun mandat, et leur offrent après qu’ils ont quitté la vie politique de fortes récompenses pour les bons et loyaux services qu’ils ont rendus à l’amicale des milliardaires atlantistes au cours de leur passage aux affaires, quel que soit le pays occidental dans lequel ils ont sévi[18].
Je ne pense pas beaucoup me tromper en affirmant que JBL1960 appartient à la dernière catégorie. Je crois comprendre très bien, pour en être également moi-même, les raisons qui font que les citoyens (en l’espèce, les citoyennes) dans son genre s’abstiennent de glisser un bulletin dans l’urne : quitte à me répéter, dans la fausse démocratie qui est la nôtre, voter, c'est en temps normal donner sa voix à l’un des affidés du parti oligarchique du fait du principe même de la représentation dénuée de contrôle populaire permanent, de l’emprise que les banques et les médias dominants exercent sur des responsables politiques et des élus professionnels, et de la similarité de candidats qu’à peu près rien ne distingue les uns des autres, surtout sur le plan idéologique, sinon des différences de surface, langagières, tactiques, comportementales ou esthétiques (rattachement à un système de pensée politico-économique quelconque qui ne peut être que fictif dans le cadre d’une UE acceptée ou faussement rejetée, en dehors du néolibéralisme, seule doctrine implicitement autorisée par les traités européens et appliquée par la Commission de Bruxelles qui veille au grain ; et, outre cela : dialectique, esprit de repartie, qualité du vocabulaire, élocution, bagou, timbre de voix, prestance, traits de caractère, identité et orientation sexuelles, vie sentimentale et vie de couple… Pour bon nombre de nos concitoyens, la question fondamentale qui détermine leur prédilection est : tel candidat m’est-il plus sympathique que les autres ou me l’est-il moins ? et tout est fait pour qu’ils ne s’en posent pas d’autres plus élaborées). Au-delà de la rhétorique grossière dont ils usent dans des joutes oratoires dignes de marchands de tapis, une Nathalie Arthaud est semblable sur le plan politique à un Philippe Poutou, un Philippe Poutou n'est pas tellement différent d'un Jean-Luc Mélenchon, qui n'est lui-même guère éloigné d'un Benoît Hamon, ce dernier étant assez proche d’un Emmanuel Macron, qui à son tour... et ainsi de suite, puisqu'à la base, François Asselineau mis à part, ils sont tous européistes et auraient tous mis en œuvre les Gopé[19] en cas de victoire — comme notre nouveau président s’apprête à le faire dare-dare —, non sans avoir auparavant fait semblant de s'y opposer avec vigueur pour les plus extrémistes d'entre eux, en vitupérant le cas échéant contre l'Allemagne (spécialité mélenchonienne). Mes compatriotes ne tarderont pas à vérifier la validité de cette prédiction en ce qui concerne monsieur Macron, j’en donne sans courir grand risque ma main à couper ! (Illégitime mais légalement élu avec moins de quarante-quatre pourcents des inscrits[20], il devrait être très rapidement démasqué par cette frange de Français crédules qui a sincèrement ajouté foi à son discours lénifiant, victime de la manipulation médiatique, la majorité de ses électeurs l’ayant toutefois préféré à Marine Le Pen dans le seul but de contrecarrer le dessein supposé de celle-ci — s’emparer du pouvoir — ou, quant aux plus aisés d’entre eux, pour des raisons d’intérêt de classe bien compris.)
Il y a des années que je ne votais plus, comme JBL1960, depuis que j’avais quitté le Parti de gauche comme des milliers d’autres, écœuré par cette structure stalinienne dirigée depuis le début par l’inamovible garde prétorienne de Jean-Luc Mélenchon issue de Pour la République sociale et, dans une moindre mesure, de Maintenant à gauche (avec en prime quelques seconds couteaux chipés au NPA et aux Verts), structure dans laquelle la démocratie interne, l’éducation populaire et le respect des statuts ne sont que vues de l’esprit et les congrès, que mascarades (le « parti-creuset » est devenu le parti creusé… par la fuite de ses adhérents : il n’en reste qu’environ huit mille à présent, même pas le tiers des effectifs de l’UPR ! Heureusement, le Parti de gauche a su faire peau neuve en même temps que le PS : La France insoumise est sortie de sa chrysalide il y a un peu plus d’un an et hop ! un petit coup de baguette magique et déjà cinq cent mille « adhérents » dans sa besace, selon Wikipédia[21], mieux que La République en marche ! Il suffit d’une adresse électronique, d’un code postal et de quelques clics pour « rejoindre la France insoumise[22] » ; pas de doute, c’est comme cela que se construira la puissante force prolétarienne qui instaurera la « République sociale ». Quelle pitié !). Mais en définitive, la différence entre une participation stérile à une élection biaisée et une superbe posture d’abstentionniste non moins stérile — sauf à s’investir dans diverses activités de résistance à l’ordre établi comme le fait JBL1960 en animant bénévolement, avec talent, un blog[23] sous-titré « Non c’est non ! », régulièrement actualisé et riche en informations de toute nature, sacerdoce qui n’est cependant pas envisageable pour l’immense majorité des prolétaires — n'a de réalité que sous l’angle de l’amour-propre. Pour le système, cela ne change pas grand-chose. Sur le blog de JBL1960, il est écrit[24] : « l'avenir de l'humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l'idéologie et de l'action coloniales, se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour instaurer l'harmonie de la société des sociétés sur terre. » Une majorité de la population mondiale tombera immédiatement d'accord avec cette vision idéaliste d'une société humaine transnationale, universellement solidaire, qui est aussi la mienne. Mais, malheureusement, ce n’est pour longtemps encore qu'un vœu pieux : l'émancipation évoquée, pas plus que la révolution socialiste ou l’instauration de la démocratie sous sa forme la plus pure[25] auxquelles j’aspire, ne se décrète. Il s’agit de processus extrêmement difficiles à impulser ou à relancer, qui nécessitent de la part du peuple un haut niveau de conscience politique (et donc un énorme travail d’éducation populaire en amont) et ne trouveront un commencement de concrétisation pérenne que sur le très long terme (pour ce qui a trait à la révolution socialiste lato sensu, les tentatives de réalisation qui se sont succédé en France depuis 1793, qui ne furent qu’une suite d’ébauches plus ou moins avancées entrecoupées de nombreux coups d’arrêt, voire de retours en arrière, se sont étalées sur plus de deux siècles et nous n’y sommes toujours pas ! Pour abattre la monarchie, il aura fallu plus d’un millénaire…). JBL1960 ajoute, dans un autre de ses billets[26] : « Voter pour quiconque issu du système, avec les règles du système, [revient à voter] pour que celui-ci continue ; Boycotter c’est délégitimer les élus et les experts, ne plus donner sa voix mais reprendre partout la parole ! Asselineau propose de sortir de l’UE, de l’Otan, de l’euro, mais nullement d’ignorer le système ! » Tout à fait d’accord avec elle, sauf qu’on ne doit pas perdre de vue, non plus, qu’ignorer le système en ne votant pas, par stratégie politique, en toute occasion et quels que soient les candidats, est indolore pour ce dernier et n’a jamais encore apporté la moindre amélioration sensible aux populations humaines qui en demeurent prisonnières. Refuser en toutes les circonstances toute participation aux quasi-simulacres électoraux de la démocratie représentative, c’eût été, en France, se priver vers le mitan des années 1930 et durant les Trente Glorieuses, de la mise en place de gouvernements et d’assemblées nationales très majoritairement bourgeois qui, sous la pression ouvrière, par crainte de la montée en puissance du communisme ou devant la nécessité de relever un pays meurtri par la guerre et d’y relancer l’activité économique, édictèrent des lois qui améliorèrent tangiblement l’existence des prolétaires (à défaut d’adoucir le sort des autochtones dans les colonies). Au XXIe siècle, comment le prolétariat français pourrait-il s’extraire du piège européiste qui vise à l’asservir davantage encore que dans le cadre national, s’il se cantonne éternellement dans une attitude de pur mépris envers l’UE, quelque magnifique qu’elle soit (l’attitude, pas l’UE) ?
Aucun seuil de participation n’étant requis dans notre Constitution pour ce qui a trait à l’élection présidentielle (voir son article 7[27]), l’abstention systématique est certainement un motif de satisfaction personnelle pour les abstentionnistes qui ne sont pas dupes des artifices démocratiques de nos institutions ; elle flatte leur orgueil et apaise leur conscience, mais elle n’est nullement une entrave au pouvoir sans partage des oligarques, à l’efficacité redoutable de leurs groupes de pression, à l’incommensurable capacité de nuisance de leurs cercles de réflexion et de leurs médias qui ont si bien instillé la pensée unique parmi les classes laborieuses que celles-ci ont fini par voir le monde avec les yeux de leurs oppresseurs, par adopter les valeurs et les dogmes de ces derniers (la mondialisation est inévitable, l’UE c’est la paix, l’euro nous protège, l’Otan nous défend, la flexibilité du travail est bonne pour l’emploi, la baisse des cotisations sociales patronales réduit le chômage en améliorant la compétitivité des entreprises, etc.). Ignorez superbement leur système de domination, ils vous ignoreront royalement en retour dans un haussement d’épaules. Dans l’absolu, l’abstention ne pourrait leur poser problème que si la totalité des électeurs inscrits (quarante-sept millions et demi en France, tout de même) se donnait le mot pour ne pas se rendre aux urnes lors d’une élection présidentielle, car en théorie un seul suffrage exprimé dans toute la France suffit à ce que celle-ci soit validée ! (Cela nous renseigne une fois encore sur le caractère démocratique de la Constitution de 1958 et sur le haut degré de souveraineté que la Ve République accorde au peuple.) Les poules auront des dents de sabre lorsque le taux d’abstention atteindra dans notre pays un sommet suffisamment élevé pour indisposer l’État profond. Et encore, même dans le cas d’une abstention massive qui engendrerait une crise politique majeure susceptible de déstabiliser le régime en place (ce qui n’adviendra pas sous la présidence Macron, car ce jeune loup eût été tout aussi ravi d’être élu par moins d’un pourcent des inscrits), l’oligarchie n’étant jamais à court d’idées trouverait instantanément une parade en lançant par exemple une révolution de couleur ou un printemps français, un coup d’État militaire, une guerre extérieure intérieurement fédératrice ou tout autre biais lui garantissant de conserver fermement le timon entre ses mains par la diversion, la manipulation de masse, la pression économique, le coup monté ou l’usage de la force armée.
L’épineuse question de l’abstentionnisme radical mérite d’être discutée et rediscutée : il y a du pour et du contre et ce n’est évidemment pas dans ces lignes qu’elle sera tranchée, ayant dû naître le jour même auquel la démocratie élective était enfantée. Quant à moi, je la résous de la manière suivante, moitié figue, moitié raisin, insatisfaisante mais commode : l’abstention libertaire, acte incivique mûrement réfléchi, s’inscrit dans la (très) longue période, par opposition à un système oligarchique et étatique considéré comme irréformable, qui impose la loi du plus fort et la dépendance des faibles ; en revanche, le vote opportuniste supposé utile[28], en faveur d’un candidat aux hypothétiques convictions anti-impérialistes partagées par une partie grandissante du peuple, s’inscrit dans la brève échéance, dans l’instantanéité (à l’échelle de l’histoire), et se justifie par le fait que les mécanismes politiques en principe bien contrôlés par le « petit nombre » de Voltaire[29], y compris les élections au suffrage universel, produisent parfois, lorsqu’un grain de sable s’est immiscé dedans (par exemple, le caillou Étienne Chouard lors des débats sur le référendum de 2005 qui fit boule de neige sur Internet et contribua à gripper une manœuvre pourtant peaufinée de longue date), des effets contraires à ceux qui sont attendus par la classe dirigeante. En conséquence de quoi, je vote quelquefois et m’abstiens le reste du temps.
À suivre.
Achevé le 28 juin 2017 et soumis le surlendemain à la modération d’Agora vox.
Sigles : BCE : Banque centrale européenne – Cac 40 : Cotation assistée en continu (indice boursier établi sur le cours des quarante plus importantes entreprises négociées au premier marché de la Bourse de Paris) – CADTM : Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde (renommé Comité pour l'abolition des dettes illégitimes) – FMI : Front monétaire international – FN : Front national – Gopé : grandes orientations des politiques économiques – Medef : Mouvement des entreprises de France – NPA : Nouveau Parti anticapitaliste – OMC : Organisation mondiale du commerce – Otan : Organisation du traité de l’Atlantique nord – UE : Union européenne – UPR : Union populaire républicaine – URSS : Union des républiques socialistes soviétiques – USA : United States of America (États-Unis d’Amérique ; US : états-unien, états-unienne) – WSWS : World Socialist Web Site (Site socialiste mondial).
Frexit : contraction de l’anglais « french exit », sortie de la France de l’UE.
Troïka : mot d’origine russe, désignant ici le trio d’institutions supra et internationales formé des Commission européenne, Banque centrale européenne et Front monétaire international qui ont entrepris de sauver la Grèce de la noyade en lui appuyant sur la tête (augmentée de l’eurogroupe, c’est entretemps devenu un quatuor).
US Army : United States Army (Armée [de terre] des États-Unis).
Vouli : chambre des députés (Βουλή των Ελλήνων [Conseil des Grecs]) dans le régime parlementaire monocaméral grec.
[1] O COQUINOS (pseudonyme), Crise de foi chez les trumpolâtres, Agora vox, 17 avril 2017.
[2] MEYSSAN Thierry, Trump : deux pas en avant, un pas en arrière, Réseau Voltaire, 18 avril 2017, initialement publié dans Al-Watan (Syrie). Le deuxième des pas en avant de Thierry Meyssan à l’endroit de Donald Trump, succédant au pas en arrière que j’ai relaté dans Crise de foi (note 15 : 12 avril 2017 : le monde bascule à nouveau dans la guerre) fut cet article : MEYSSAN Thierry, Pourquoi Trump a-t-il bombardé Cheyrat ?, Réseau Voltaire, 2 mai 2017, original in Al-Watan (Syrie). Il en a depuis accompli un troisième, de géant celui-là et dans la même direction (le soutien inconditionnel à Donald Trump), en reprenant sa fable de l’éradication du djihadisme qui aurait été décidée par le maître de la Maison Blanche en dépit des positions officieusement proterroristes de deux des plus fidèles vassaux des États-Unis d’Amérique que sont le Royaume-Uni et l’Arabie saoudite… MEYSSAN Thierry, Donald Trump contre le djihadisme, Réseau Voltaire, 23 mai 2017, paru d’abord dans Al-Watan (Syrie). Le géopoliticien subversif y a affirmé : « le discours de Donald Trump aux dirigeants du monde musulman marque un changement radical de la politique militaire US. Désormais l’ennemi n’est plus la République arabe syrienne, mais le djihadisme », demeurant muet comme une carpe ou fort discret sur plusieurs aspects très significatifs du laïus prononcé par le milliardaire président au cours de sa visite à Riyad le 21 mai : Donald Trump y a réitéré ses accusations infondées d’utilisation d’armes chimiques par Bachar el-Assad contre son propre peuple, s’en est pris au Hezbollah libanais en remerciant les monarchies sunnites du Conseil de coopération du Golfe de l’avoir proclamé organisation terroriste en 2016 et a désigné l’Iran comme principal soutien et bailleur de fonds du terrorisme (il lui fallait être immunisé contre le ridicule pour survivre à la profération d’une pareille énormité devant un parterre réunissant les financeurs sunnites d’État islamique ! BERLAND Raphaël, Trump en Arabie saoudite : extrait d’un discours très préoccupant, Cercle des volontaires, 21 mai 2017, de 6’46’’ à 10’16’’ [avec une vidéo, doublage en français]), incriminant donc deux des alliés majeurs de la Syrie en plus du chef de l’État syrien. Mis à part ces menus détails et quelques frappes aériennes supplémentaires perpétrées par la coalition occidentale contre les civils syriens et les troupes au sol loyalistes (BECHET-GOLOVKO Karine, Syrie : la coalition américaine bombarde les alliés d’Assad luttant contre Daech, Russie politics, 19 mai 2017, SHILTON Jordan, Frappe aérienne américaine sur les forces pro-Assad en Syrie, WSWS, 20 mai 2017, ANONYME, Damas veut la fin du massacre des civils par la coalition américaine, PressTV, 28 mai 2017, ANONYME, Damas : la coalition commet autant de crimes que Daech, PressTV, 4 juin 2017, ANONYME, La coalition menée par Washington frappe des forces pro-Assad dans une zone de désescalade, RT en français, 6 juin 2017, VAN AUKEN Bill, Les forces soutenues par les États-Unis entrent dans la ville syrienne de Raqqa, WSWS, 8 juin 2017, original en anglais publié la veille sur le même site, VAN AUKEN Bill, Les crimes de guerre de Washington en Syrie, WSWS, 16 juin 2017, original en anglais publié la veille sur le même site, ANONYME, Syrie : l’aviation US est intervenue contre un bombardier syrien pour protéger un convoi très spécial de Daech, Strategika 51, 19 juin 2017, ANONYME, La coalition américaine abat un drone armé des forces gouvernementales syriennes, RT en français, 20 juin 2017, FISK Robert, Les États-Unis semblent plus soucieux de bombarder la Syrie d'Assad que de détruire État islamique, Le-Blog-Sam-La-Touch.over-blog.com, 23 Juin 2017, original en anglais publié trois jours plus tôt par The Independent et ANONYME, Une quarantaine de personnes auraient perdu la vie dans des frappes de la coalition en Syrie, RT en français, 28 juin 2017), monsieur Meyssan avait raison d’affirmer avec une rare lucidité : « l’ennemi n’est plus la République arabe syrienne ». Au contraire d’Oscar Fortin qui a dans deux récents et excellents articles confirmé qu’il n’était plus la dupe du magnat militariste régnant à Washington (FORTIN Oscar, La Troisième Guerre mondiale s’annonce inévitable. Les neurones contre les gros bras, Humanisme.blogspot.fr, 28 mai 2017 et Id. , Celui qui croyait qu’avec l’argent il pouvait tout faire. Il est devenu la girouette du pouvoir profond de l’État, Humanisme.blogspot.fr, 18 juin 2017), Thierry Meyssan s’enfonce toujours plus avant dans le déni, la désinformation caractérisée et le grotesque. Comparez la pauvreté du contenu de son Donald Trump contre le djihadisme avec la robustesse mêlée de sagesse et la hauteur de vue du discours portant sur le même sujet prononcé le 25 mai suivant par le chef du Hezbollah : HASAN Sayed, Hassan Nasrallah sur la visite de Donald Trump en Arabie saoudite, Sayed7asan.blogspot.fr, 26 mai 2017, original en arabe paru le même jour in Almanar.com.lb (avec deux enregistrements vidéographiques, sous-titrage en français) ; avec ce billet de blog roboratif : DEVERS Gilles, Les US, meilleurs alliés (involontaires ?) de l’Iran, Actualités du droit, 6 juin 2017 ; cette analyse incisive glanée sur Moon of Alabama : ANONYME, Syrie – La fin de la guerre se profile, Arrêt sur info, 15 juin 2017, original en anglais paru l’avant-veille in Moon of Alabama ; ou cet article perspicace et rigoureux écrit par Youssef Hindi : HINDI Youssef, Vers une nouvelle donne géopolitique au Proche-Orient ? Les dessous de la crise saoudo-qatarie, Geopolintel, 18 juin 2017.
Dans son antépénultième article (à l’heure où j’écris) paru le 13 de ce mois sur Voltairenet.org (MEYSSAN Thierry, Un vent de laïcité souffle sur le monde musulman, Réseau Voltaire, 13 juin 2017), l’analyste en exil paraît avoir définitivement chaussé les bottes de sept lieues de la trumpomanie. L’on croit rêver en le lisant. À déguster à petites bouchées, en gourmet. En voici le résumé : « Le discours de Donald Trump à Riyad a suscité une vague de prises de position contre le terrorisme et contre l’islam politique. Le monde arabe exprime sa soif de laïcité au moment où celle-ci est dénaturée en Europe et utilisée contre les religions. Face à ce souffle de liberté, les Britanniques organisent le camp de l’islam politique autour du Qatar, de l’Iran, de la Turquie et des Frères musulmans. » Et plus loin, dans le corps du texte, on savoure : « Actuellement une alliance cléricale est en cours de formation, avec l’aide du Royaume-Uni. Elle pourrait constituer un bloc comprenant l’Iran, le Qatar, la Turquie, Idleb au nord-ouest de la Syrie, et Gaza. Cet ensemble deviendrait le protecteur des Frères musulmans et par conséquent le défenseur de l’usage du terrorisme. » Dans cette nouvelle vision de la situation internationale aux Proche et au Moyen-Orient, grâce à l’« électrochoc » produit par le discours du président Trump le 21 mai, l’Arabie saoudite se serait donc dissociée du grand méchant loup, le Royaume-Uni, et, dans « sa soif de laïcité », bataillerait désormais contre le cléricalisme islamique placé sous l’égide de Londres et dont l’Iran et la Turquie seraient les fers de lance : comme il l’écrit lui-même de manière autoprémonitoire en conclusion de son dernier article (MEYSSAN Thierry, Islam et cléricalisme au Moyen-Orient élargi, Réseau Voltaire, 27 juin 2017), « À force de se mentir, on perd contact avec la réalité. » On préférera de très loin lire ceci : BENJELLOUN Badia, Un coin de brouillard se lève sur le Qatar, Comité Valmy, 18 juin 2017, ou ceci : Le dangereux plan de Washington au Moyen-Orient, entretien avec William F. Engdahl, Le Saker francophone, 27 juin 2017, original en anglais paru le 17 juin de la même année in New Eastern Outlook.
Depuis le 30 mai de l’année en cours, le fondateur du Réseau Voltaire ne mentionne plus comme source de ses articles le quotidien syrien Al-Watan (mais indique toujours Damas comme lieu de rédaction) : aurait-il coupé les ponts avec cet organe proche du pouvoir local (propriété de Rami Makhlouf, cousin du président Bachar el-Assad) à la suite de son recrutement par… The Trump Organization ?
[3] SAPIR Jacques, Trump président, RussEurope, 9 novembre 2016 et LÉVY Jean, USA : Wall Street et le Pentagone — et leurs chiens de garde en France — en deuil : Donald Trump élu Président des États-Unis, Comité Valmy, 17 novembre 2016.
[4] JBL1960, le WSWS et Global Research ont bien fait de rappeler quelle fut et quelle est (puisqu'il y a eu des changements de personnes) la composition de l’équipe de transition, puis du gouvernement de monsieur Trump (BUSTA LALLY Jo, Donald a Trumpé tout le monde… enfin presque…, JBL1960blog, 10 novembre 2016, MAZELIS Fred, Trump remplit son équipe de transition d’ultraconservateurs et de membres de sa famille, WSWS, 14 novembre 2016, original en anglais paru deux jours plus tôt sur le même site, ELEY Tom, Trump nomme le fasciste Bannon comme premier conseiller et confirme vouloir déporter des millions d’immigrants, WSWS, 16 novembre 2016, original en anglais paru l’avant-veille sur idem, MARTIN Patrick, Trump commence à nommer les membres d’un gouvernement d’ultra-droite, WSWS, 24 novembre 2016, original en anglais paru cinq jours avant sur idem, KOENIG Peter, Le président-élu Donald Trump et l’État profond : votes truqués des deux côtés… Nominations-clés, Les Grosses Orchades, les amples thalamèges, 24 novembre 2016, original en anglais paru le quinze du même mois in Global Research, LONDON Eric, Un cabinet de généraux : Trump nomme John Kelly pour diriger le département de la Sécurité intérieure, WSWS, 9 décembre 2016, original en anglais paru la veille sur le même site et MARTIN Patrick, Des Nazis à la Maison Blanche de Trump, WSWS, 14 février 2017, original en anglais publié la veille sur idem [titre quelque peu provocateur]). Les propagandistes trumpistes, soutenant toujours mordicus The Donald lors de l’officialisation de son cabinet gouvernemental le 20 janvier passé (je ne les confonds pas avec les trumpophiles lambda qu'ils ont leurrés), ne pouvaient ignorer que la nouvelle administration fût oligarchique, belliqueuse, xénophobe et fascisante. Ce fut une faute de la part de François Asselineau comme de la part de tous ceux qui s’en félicitèrent que de se réjouir précipitamment de la victoire en Trump-l'œil (celle-là, d'autres ont dû la faire avant moi) d’un fils à papa joueur de Monopoly devenu président par le miracle des urnes et des machines à voter, et surtout par la grâce du suffrage universel indirect.
Parmi les trumpolâtres que JBL1960 m’a signalés dans son premier commentaire du 17 avril (15h14), le cas d’Ariane Walter semble effectivement relever d’une libido pathologique (WALTER Ariane, Trump, la couronne des sans-dents !, Agora vox, 9 novembre 2016). J’avais évoqué Israël Shamir, que je ne prise guère, dans la note de fin n°26 de mon article. Quant à Serge Charbonneau dont je ne partage pas toujours les analyses, je lui reconnais le courage de signer ses articles de son propre nom et en affichant sa trombine en médaillon, ce que je ne puis personnellement me permettre. Idem en ce qui concerne Oscar Fortin dont les textes sont souvent plus intéressants que ceux de Charbonneau. Pepe Escobar, dont j'ai du mal d'ordinaire à lire les œuvres jusqu'au bout quand j'en lis, faute de clarté du propos (du fait de la traduction ?), apporte néanmoins de l'information, parfois de première main, et alimente la réflexion de celles et ceux qui le lisent.
[5] TSIPRAS Alexis, Le laboratoire grec. Notre solution pour l’Europe, Le Monde diplomatique, février 2013, pages 1 et 11, HALIMI Serge, De Paris à Athènes, choisir ses combats. La gauche grecque peut-elle changer l’Europe ?, Le Monde diplomatique, février 2015, pages 4 et 5 et Id, Contre l’austérité à perpétuité. Soutenir la Grèce, Le Monde diplomatique, mars 2015, pages 1 et 6.
À partir du mois de juin 2015, le Diplo, dont le lectorat est en général informé et instruit, ne pouvait plus faire comme si la gauche radicale grecque associée aux Grecs indépendants (indépendants… dans le cadre de l’UE et de l’Otan !) allait tenir ses engagements électoraux. Le journal demeura nonobstant fort pudique à l’égard des nouvelles souffrances infligées aux habitants du « berceau de notre civilisation » par la gauche radicale et l’extrême droite nationaliste unies au pouvoir. Dans un papier de Stelios Kouloglou (KOULOGLOU Stelios, Une asphyxie financière programmée. Grèce, le coup d’État silencieux, Le Monde diplomatique, juin 2015, page 7), on pouvait lire : « Inexpérimentée, ne s’attendant pas à de pareilles manœuvres, l’équipe de M. Tsipras avait donné son accord [NDR : au transfert vers le Luxembourg de 1,9 milliard d’euros que la BCE devait à la Grèce] sans exiger de garanties… » Comment ne pas être saisi de miséricorde devant tant d’ineffable candeur ? Puis en septembre, cet autre : DERICQUEBOURG Baptiste, Comment le gouvernement grec a renoncé à ses engagements. Syriza et les chausse-trapes du pouvoir, Le Monde diplomatique, septembre 2015, page 18, dont voici un court extrait : « le parti (Syriza) a manqué des compétences techniques qui auraient pu lui permettre de passer des axes généraux de son programme à des mesures concrètes ». Compétences qu’il n’a toujours pas acquises deux ans après... Sans plus de commentaire. On voit que le mensuel du groupe Le Monde (périodique qui aime lui aussi clamer à tue-tête son indépendance, à l’intérieur d’un vaste ensemble de presse contrôlé par un trio d’oligarques) fit ce qu’il put pour conforter son public dans l’illusion d’une possible inflexion de la politique de l’Union, grâce à l’entrée en jeu à Athènes de la gauche radicale, en faveur d’une amélioration du sort réservé aux couches populaires grecques, puis s’efforça devant l’évidence du contraire de dédouaner l’exécutif syrizo-nationaliste en taisant sa collaboration étroite avec la dictature de Bruxelles (ainsi qu’avec le pendant militaire de celle-ci, l’Otan) et sa part de responsabilité écrasante dans les ignobles méfaits qui en avaient découlé, reportant l’entièreté de la faute sur des institutions européennes désireuses, toujours selon le Diplo, d’humilier un gouvernement national entré en résistance (LAMBERTS Philippe, Les leçons du plan d’ajustement imposé à la Grèce par l’Union européenne. La thérapie de choc exige l’opacité, Le Monde diplomatique, octobre 2015, page 12). Ultérieurement à la signature du troisième mémorandum, le 14 août 2015, qui culbuta définitivement la Grèce dans le piège de la dette irremboursable accrue par les sauveurs de la République hellénique, jamais le journal ne fit part de ses remords d’avoir pris fait et cause pour les exécuteurs locaux des basses œuvres de la troïka. Il persista au contraire à ouvrir tout grand ses colonnes, toute honte bue, à ces guillotineurs de l’avenir d’une nation entière (VAROUFAKIS Yanis, Le révélateur grec. Leur seul objectif était de nous humilier. Récit de l’ex-ministre des Finances grec, Le Monde diplomatique, août 2015, pages 1, 18 et 19), promouvant de plus belle, jusqu’à ce mois-ci inclus, toutes sortes de succédanés tsiprassomorphes tels que Jeremy Corbyn, Bernie Sanders et Pablo Iglesias comme si l’expérience de la Grèce ne nous avait rien enseigné sur la perfidie inhérente à leur mouvance politique. Ce qui s’est passé chez les Hellènes avec la pseudogauche alliée aux pseudopatriotes soi-disant indépendants ne fut en somme pour les fils spirituels d’Ernesto Laclau et de Chantal Mouffe qu’un négligeable incident de parcours : Mélenchon, Iglesias, Sanders et Corbyn, eux, une fois parvenus au pouvoir, ne commettront pas les mêmes erreurs… Puisqu’on vous le dit !
Il fallut attendre juin 2016, soit presque un an et demi après l’accession d’Alexis Tsipras aux fonctions de chef de gouvernement, pour que Serge Halimi, le directeur de la rédaction du journal, se fendît dans son éditorial d’un paragraphe, d’un seul, décrivant fort succinctement le supplice auquel la Grèce était soumise (HALIMI Serge, Le cabinet du Dr Folamour, Le Monde diplomatique, juin 2016, page 1) : « C’est cependant en raison de statistiques opaques de cet acabit que la Grèce ne cesse d’être punie par les autorités européennes. Elles lui ont imposé le vote d’une loi budgétaire de sept mille pages, trois hausses massives de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la privatisation d’aéroports à des prix bradés, le report à soixante-sept ans de l’âge de la retraite, l’augmentation des cotisations maladie, la fin des protections accordées aux petits propriétaires incapables de payer leurs emprunts… En échange, Athènes vient d’obtenir un prêt principalement destiné à lui permettre de rembourser les intérêts de sa dette extérieure. Le Fonds monétaire international a beau concéder que celle-ci est insoutenable, l’Allemagne refuse qu’elle soit amputée. » Monsieur Halimi incriminait les « autorités européennes » et « l’Allemagne », sous-entendu le gouvernement allemand, mais ne mettait nullement en cause Tsipras et sa clique qui suivaient pourtant à la lettre les injonctions troïkanes (et continuent de le faire : VASSILOPOULOS John, Le gouvernement grec de Syriza accepte de nouvelles mesures d'austérité draconiennes, WSWS, 9 mai 2017, original en anglais paru trois jours plus tôt sur le même site, LANTIER Alexandre, Les travailleurs grecs font grève contre le nouveau projet d'austérité de l'UE, WSWS, 18 mai 2017 et GRIGORIOU Panayotis, Neuropa, billet de blog, Greek Crisis, 16 juin 2017), promulguant avec la régularité d’un métronome toutes les lois scélérates exigées par les créanciers de la Grèce et concoctées par les technocrates européens. « Athènes vient d’obtenir… », comme si l’Autre gauche grecque en dehors de ses annonces claironnées dans les médias s’était battue pour obtenir quoi que ce soit de profitable aux prolétaires du coin ! Halimi tapait résolument sur la Kommandantur, comme tout le monde, mais demeurait très indulgent à l’égard des collabos. Il est vrai que Serge Halimi n’est ni Grec, ni ouvrier.
[6] GODIN Romaric, Projet de réformes en Grèce : un adieu à la logique de la troïka, La Tribune.fr, 25 février 2015, Id., Grèce : ce que révèle le refus de Bruxelles de traiter l'urgence humanitaire, La Tribune.fr, 18 mars 2015, Id., Grèce : le gouvernement Tsipras a-t-il vraiment refusé de réformer ?, La Tribune.fr, 9 juillet 2015 et Id., La Grèce entre en résistance, La Tribune.fr, 20 septembre 2015. Romaric Godin, à l’époque rédacteur en chef adjoint de La Tribune, porté aux nues par les anciens adorateurs de Tsipras, a constamment plaidé en faveur de la gauche radicale grecque qui luttait désespérément, selon lui, pour appliquer son programme, atténuant de façon systématique les fautes et les renoncements multiples de cette dernière et usant de doux euphémismes pour caractériser Les Grecs indépendants qu’il qualifiait au plus de « parti eurosceptique très à droite » sans jamais insister sur ses caractères xénophobe, militariste, otanien, clérical et néolibéral.
[7] DREIER Christoph, Syriza resserre ses liens avec l’Union européenne alors que l’austérité s’intensifie en Grèce, WSWS, 6 octobre 2012, AC (initiales ?), Tsipras rassure les dirigeants du FMI à Washington : Je ne suis pas dangereux : Syriza gardera la Grèce dans la zone euro, Solidarité internationale PCF, 8 février 2013 et Les Grecs vont maintenant pouvoir constater que Syriza est un parti-leurre, communiqué de presse, UPR, 26 janvier 2015.
[8] Syriza. The Thessaloniki Programme, programme de Syriza (en anglais), septembre 2014, dit programme de Thessalonique, dévoilé par Alexis Tsipras le 15 septembre 2014 lors d’une Foire internationale qui eut lieu dans cette ville : il ne pouvait rêver meilleure occasion pour accomplir sa prestation de bateleur. Traduction en français : Programme de gouvernement grec. Ce qu'un gouvernement Syriza va faire, Transform !, 18 décembre 2014. C’était un bric-à-brac de promesses révolutionnaires dont il est difficile de dire s’il était plus mensonger que le programme de François Hollande en 2012 ou celui de Jean-Luc Mélenchon, grand camarade d’Alexis Tsipras et de Yanis Varoufakis, en 2017. Baroufakis (il mérite amplement que la majuscule initiale grecque de son patronyme soit conservée dans la translittération française de son nom) s’empressa dès le 23 février 2015 de liquider le programme de Thessalonique : JBC (pseudonyme), Poursuite de l’austérité et libéralisation en Grèce : traduction de la lettre de Varoufakis à la troïka/Eurogroupe, communiqué du KKE, Initiative communiste, s.d., original en anglais paru dans Ekathimerini.com le 24 février 2015 (traduction in extenso en français de la lettre adressée à l’Eurogroupe par le ministre des Finances Yanis Varoufakis comportant le projet de réformes structurelles proposé par la Grèce. Une analyse critique en a été faite par Solidarité internationale PCF : AC (initiales ?), Les 25 réformes structurelles que le gouvernement grec a promis à Bruxelles, Solidarité internationale PCF, 26 février 2015. Ledit programme de Thessalonique prévoyait entre autres fariboles, dans son premier « pilier » intitulé Faire face à la crise humanitaire, de consacrer 1,882 milliard d’euros aux bonnes œuvres pour mieux appâter le client en vue des élections législatives qui s’annonçaient.
Lors de la récente présidentielle française, monsieur Varoufakis a accordé comme de bien entendu son soutien à Emmanuel Macron en voulant nous faire croire, sans rire, que celui-ci avait été un opposant farouche aux agissements de la troïka et un valeureux ami de la Grèce ! AFP, Présidentielle : Yanis Varoufakis apporte son soutien à Macron, le seul qui a tout fait pour aider la Grèce, 20 minutes, 3 mai 2017. Dire qu’il existe encore des âmes assez simples pour acheter les bouquins de ce parfait imposteur politique et parangon du faux rebelle, formé et ayant enseigné en terre anglo-saxonne, comme son remplaçant au ministère grec des Finances, Euclide Tsakalotos, comme Serge Halimi, Giorgos Papandréou et tant d’autres progressistes notoires, car il est bien connu que le Royaume-Uni et les États-Unis d’Amérique, dont les directeurs d’université ont les idées larges, accueillent à bras ouverts les adversaires du libéralisme !
[9] Dictocratie, démocrature, Toupictionnaire : le dictionnaire de politique, La Toupie, s.d.
[10] RUBEL Maximilien, Le concept de démocratie chez Marx, Critique sociale, 1er décembre 2010.
[11] Le rôle secret du Front National, vidéo, UPR, 1er mai 2014 et ANONYME, Front National : un monstre utile au libéralisme, Anticons, 20 mai 2017. Visionner aussi : MAO-TSÉ-TOUNG (pseudonyme), Remarquable analyse de Michel Onfray de l’élection de Macron ; est-elle pour autant exhaustive ?, Agora vox, 15 mai 2017, de 2’45’’ à 3’42’’ et de 14’34’’ à 14’54’’ (le philosophe normand proudhonien s’est bien gardé de reconnaître sa dette envers François Asselineau dont il reprend l’une des analyses les plus coutumières sans mentionner son nom.)
Lorsque le croquemitaine du FN est éjecté à l’issue du premier tour de la présidentielle malgré sa surmédiatisation comme par exemple en 2007 et 2012, on voit s’affronter en phase finale les candidats républicain et socialiste (ou désormais macroniste ou marcheur), soient les deux côtés d’une même pièce. Leurs partisans appellent alors de façon solennelle l’électorat à faire front contre la droite ou front contre la gauche, le seul vrai front existant dans ce genre d’affaire étant au demeurant celui du peuple sur lequel de formidables cornes ne tardent pas à pousser.
Si par accident Marine Le Pen avait été élue le 7 mai, cela n’aurait pas déplu à l’hyperclasse qui ne place pas tous ses œufs dans le même panier — pas folle la guêpe ! —, notamment aux propriétaires des médias de grande diffusion qui la promeuvent à outrance lors de chaque nouvelle édition des élections européennes, depuis 2004, pour qu’elle puisse être élue et aller se régaler au râtelier du Parlement européen à n’y quasiment rien faire, comme son papa qui s’y prélasse depuis plus de trente ans (quinze mille euros mensuels, tous frais payés, ASSELINEAU François, L’Europe, c’est la pai€ !, vidéo, UPR, 26 janvier 2012, de 30’26’’ à 33’29’’) ! Combien de millions d’euros nets d’impôt encaissés par ces patriotes désintéressés qui ont quasiment fait don de leur personne à la France et aux Français ? Qu’en pense monsieur Mélenchon qui s’est nourrit à la même mangeoire pendant presque huit années consécutives ? (Je sais qu’il est mesquin et même trivial de reprocher aux défenseurs labellisés du pauvre peuple l’argent qu’ils gagnent, mais que voulez-vous, c’est plus fort que moi : je ne crois à la sincérité des progressistes que lorsqu’elle est indépendante de leur tiroir-caisse. Je préfère le moindre des acteurs sociaux anonymes — éducateurs spécialisés dans les services de prévention, assistantes sociales, bénévoles des Restos du cœur et du Secours populaire, compagnons-chiffonniers d’Emmaüs, etc. — à tous ces porte-voix professionnels du prolétariat, autodésignés, qui n’ont pour la plupart jamais mis les mains dans le cambouis, vivent à l’abri du besoin parmi les ors de la République, dans l’atmosphère feutrée des institutions européennes ou bien au chaud à l’intérieur de leurs confortables salle de rédaction, structure de recherche du CNRS ou établissement d’enseignement supérieur. Ils se font mousser sur le dos des travailleurs en produisant des films, des discours, des dissertations savantes et en organisant des fiestas place de la République pour censément leur donner la parole, mais en neutralisant, en réalité, leur volonté d’action et de réaction, les entraînant dans des voies sans issue sans jamais aborder LE problème de fond qui est la reconstruction patiente, pierre par pierre et par les prolétaires eux-mêmes, du militantisme ouvrier (partisan, syndical et associatif) actuellement en ruines. C’est sans doute injurieux de ma part à l’égard de tous ces meneurs opportunistes de l’écosocialisme ou de l’anticapitalisme de bazar, indispensables auxiliaires du néolibéralisme, et d’aucuns diront même ringard, anachronique, réducteur, manichéen, simpliste et tout ce qu’ils voudront, mais c’est ainsi. Prière de m’excuser de ne pas même éprouver de honte à l’écrire.)
[12] Par exemple : CAMBIER Claire, Vidéo - L'étrange meeting d'Emmanuel Macron dans une salle à moitié vide à la Réunion, LCI, 25 mars 2017.
[13] Par exemple : DOUMERGUE Raphaël, Emmanuel Macron ne vient plus à Charleville-Mézières, Francetvinfo.fr, 14 avril 2017.
[14] Commentaire daté du 25 avril 2017 par JBL1960 à propos de l’article suivant : DELAWARDE Dominique, 2e tour et législatives : le feuilleton électoral continue, Réseau international, 25 avril 2017.
[15] La grande presse titrait : « percée spectaculaire », « impressionnante » et « progression fulgurante », quand cette dernière, favorisée justement par ce même battage médiatique, ne résultait que du basculement semi-automatique en faveur de Jean-Luc Mélenchon de l’électorat vaguement socialisant du PS, à mesure que s’effondrait la cote d’un Benoît Hamon chargé de hâter le sabordage de son parti. ANONYME, Progression fulgurante de Jean-Luc Mélenchon dans un nouveau sondage, Les Inrocks, 30 mars 2017, DUHAMEL Alain, La percée de Jean-Luc Mélenchon est à la fois explicable, spectaculaire, et presque poétique, vidéo, L'Édito d'Alain Duhamel, RTL, 3 avril 2017, ROUSSET Alexandre, Sondage quotidien : percée impressionnante de Mélenchon, Les Échos.fr, 10 avril 2017, COURTOIS Gérard, Mélenchon, les ressorts d’une percée spectaculaire, Le Monde.fr, 19 avril 2017 et Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2017, Wikipédia, dernière modification le 29 mai 2017 à 0h17.
[16] EDITHPIAF (pseudonyme), La trajectoire de Charles de Gaulle (1890-1958), lente et brève conquête, enregistrement sonore d’une conférence donnée par Henri Guillemin à une date non précisée (début des années 1980 ?), première partie mise en ligne le 27 juin 2015.
[17] Henri Guillemin a donné une explication convaincante des causes profondes de la Grande Terreur de juin et juillet 1794 : AUTREMENT-VUE (pseudonyme), Henri Guillemin explique Robespierre et la Révolution Française, enregistrement sonore d’une conférence non datée mis en ligne sur YouTube le 24 novembre 2013. Lire également : CARVIN Maxime, Deux siècles de calomnies. Robespierre sans masque, Le Monde diplomatique, novembre 2015, page 3.
[18] Du genre :
— conférences rémunérées plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de dollars — voir Barack Obama, Bill et Hillary Clinton, Tony Blair, Nicolas Sarkozy, Yanis Varoufakis et bien d’autres : ANONYME, Cannes. Clinton, Blair, DSK, Sarkozy... combien touchent-ils pour donner des conférences ?, Nice-Matin.com, 27 septembre 2013, LORENZO Sandra, La conférence très privée donnée par Nicolas Sarkozy à New-York, Huffpost, 10 octobre 2012, ANONYME, WikiLeaks, John Podesta et Hillary Clinton : les cinq révélations choc à retenir, RT en français, 14 octobre 2016, GRUMBERG Jean-Patrick, Coup de tonnerre : mise en accusation probable d’Hillary Clinton concernant les indélicatesses de la fondation Clinton, Dreuz.info, 3 novembre 2016, WALSH David, Les discours à 400 000 $ d’Obama : sans complexe, éhontés, provocateurs, WSWS, 16 mai 2017, original en anglais publié le 29 avril de la même année sur le même site et DURDEN Tyler , Obama prend un jet privé, un convoi de 14 voitures… pour un discours sur le changement climatique de 3,2 millions de dollars, Le Saker francophone, 17 mai 2017, original en anglais paru une semaine auparavant in ZeroHedge (on a du mal à croire que le montant de cette rémunération soit authentique, tant il est extravagant) ;
— entretien télévisé de vingt-deux minutes payé 24 000 euros — voir à nouveau Varoufakis : CHARREL Marie, Yanis Varoufakis a touché 24 000 euros pour une émission sur la Rai, Le Monde.fr, 29 octobre 2015 ;
— emplois très copieusement rétribués dans un grand groupe médiatique — voir José Maria Aznar —, industriel — voir Felipe González, Gerhard Schröder, Wim Kok —, ou financier de type Carlyle, Goldmann Sachs ou Dexia — voir John Major, Anders Fogh Rasmussen, Jean-Luc Dehaene ou José Manuel Barroso : Complexe militaro-industriel états-unien. Le Carlyle Group, une affaire d’initiés, Réseau Voltaire, 9 février 2004, LE BARS Thomas, Ces chefs d'État qui se recyclent dans le business, Capital, 7 mars 2012 (ce document n’est plus disponible sur Capital.fr, mais on le trouve sur le site Burkinapmepmi.com) et RIMBERT Pierre, Le sens du placement, Le Monde diplomatique, septembre 2015, page 22 ;
— postes juteux à la tête d’une organisation de régulation internationale de type OMC — voir Pascal Lamy — ou FMI — n’est-ce pas monsieur Strauss-Kahn, n’est-il pas vrai madame Lagarde ?
Et j’en passe. Aux grands laquais l’oligarchie reconnaissante.
[19] Qu’est ce que les grandes orientations de politique économique (Gopé) ?, dossier, UPR, s.d. et CHAMAGNE Régis, La paix, c’est la guerre ; l’obéissance rend libre, billet de blog, RC, 24 mai 2017.
Comme l’a fort bien remarqué Quid damned (QUID DAMNED [pseudonyme], Monsieur Mélenchon, j’comprends pas..., Agora vox, 13 juin 2017), Jean-Luc Mélenchon s’est tu durant toute la campagne présidentielle sur l’obligation qui est faite au président de la République française de mettre en œuvre les recommandations contenues dans les Gopé ; lorsque François Asselineau mit à trois reprises les pieds dans le plat au cours du débat télévisé du 4 avril diffusé simultanément sur CNews et BFM TV, l’ancien sénateur de l’Essonne demeura impassiblement coi, s’abstenant de dire tout le mal qu’il pensait des Gopé (Le Grand Débat, CNews & BFM TV, 4 avril 2017, vidéo mise en ligne sur YouTube le jour même, à partir de 39’53’’, de 2h43’43’’ et de 3h41’43’’). Ce n’est que le 24 mai, les sondages donnant La France insoumise grande perdante des législatives (Liste de sondages sur les élections législatives françaises de 2017, Wikipédia, dernière modification le 20 juin 2017 à 18h25), qu’une quinzaine de jours avant le premier tour, foutu pour foutu, l’ami des prolos Dassault et Kerviel se réveilla tout à coup et récita son Asselineau à la perfection, preuve qu’il le connaissait sur le bout des doigts. Preuve supplémentaire, aussi, de son double jeu, typique de l’Autre gauche : tant qu’il escomptait devenir le premier magistrat de la République, puis le premier ministre d’Emmanuel Macron, il observa une discrétion exemplaire quant à l’importance primordiale des Gopé auxquelles il savait qu’il devrait se plier dans l’hypothèse où il accéderait aux affaires. Mais, resté simple euroblogueur logorrhéique et vulgaire europantouflard en apparence hyperactif aux parlements de Strasbourg et de Bruxelles après la présidentielle, briguant désormais un siège à l’Assemblée nationale jugé idoine, quoique moins rémunérateur, pour l’accomplissement de son glorieux destin de chef d’État, il pouvait dès lors réendosser son déguisement de critique implacable de l’UE et lâcher la bonde à son impétuosité d’opposant intraitable…
[20] Élection présidentielle 2017, France entière, Résultats au 2d tour, Rappel des résultats au 1er tour, Ministère de l’Intérieur, 23 avril et 7 mai 2017.
Quant aux députés élus sous l’étiquette La République en marche !, ils n’auront collectivement recueilli au premier tour des législatives 2017 que 13,43 pourcents des inscrits (Élections législatives 2017, France Entière, Résultats au 2d tour, Rappel des résultats au 1er tour, Ministère de l’Intérieur, 11 et 18 juin 2017) ! N’en déplaise à François Asselineau, démonstration a une nouvelle fois été faite de la nécessité de remplacer la Constitution de 1958 par une autre qui soit profondément démocratique, rédigée et votée par le peuple, et prévoyant des quorums pour toutes les élections en deçà desquels celles-ci seront à recommencer. Salutaire évolution de ce qui commencerait enfin à devenir « notre démocratie » au sens plein du terme. Néanmoins, il ne servira à rien de modifier la Constitution française pour y introduire davantage de démocratie et de socialisme tant que la France ne se sera pas extirpée des griffes de l’UE ; la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union abolit en effet toute disposition d’une Constitution nationale entrant en conflit avec les traités européens, en vertu de l’application du sacrosaint principe de la primauté du droit supranational décidée de son propre chef en 1964 par l’ancêtre de cette même institution appelée alors Cour de justice des Communautés européennes, sans l’aval des citoyens des pays membres qui n’ont jamais été invités à se prononcer sur cette problématique. La Ve République du grand Charles est subordonnée à ce principe comme lui serait assujettie la VIe du camarade Jean-Luc, du N’a-qu’un-œil de Montretout ou du héraut du made in France en marinière si elle existait (La primauté du droit européen, EUR-Lex, dernière modification le 1er octobre 2010).
Le président Macron et son équipe gouvernementale n’avaient cependant pas de quoi s’affoler : quand bien même la députation portant les couleurs de La République en marche ! eût manqué la majorité à l’Assemblée nationale (il n’en est rien puisque, la majorité absolue est fixée à deux cent quatre-vingt-neuf sièges et qu’elle en a obtenu trois cent huit à elle seule, comme prévu par les instituts de sondage et les médias dominants avec un zeste d’innocente exagération, sans aucune, mais alors vraiment aucune intention d’orienter le vote du second tour en faveur d’une future majorité macronesque la plus opulente possible : ANONYME, La République en marche obtiendrait plus de 400 sièges à l'Assemblée, Le Figaro.fr, 11 juin 2017, etc.), les représentants du peuple rangés sous d’autres étendards se seraient empressés de remédier à ce petit problème de pure arithmétique en validant les contreréformes néolibérales émanant de la Commission européenne et transcrites en droit français par les cabinets ministériels concernés : il n’existe fondamentalement aucune raison valable en dehors des contingences politiciennes pour qu’un élu des Républicains, du PS ou du FN fasse mine d’être défavorable, au moins sur les plans économique et social, aux futures propositions de loi bruxelloises traduites de l’anglais par le gouvernement Philippe, car elles ressembleront comme deux gouttes d’eau à celles qu’ils eussent conçues eux-mêmes. Seule une faible minorité d’élus réfractaires s’offusquera ouvertement des nouveaux paquets de mesures impopulaires qui s’abattront bientôt sur la tête des Français, histoire d’entretenir la fiction de la démocratie parlementaire, à condition toutefois que l’opposition de façade de cette minorité, faite de gesticulations bruyantes et d’inoffensifs votes de refus, ne franchisse les limites du convenable, c’est-à-dire qu’elle ne soit jamais suivie d’effet, qu’elle ne tire pas à conséquence (les « frondeurs » du PS et les députés du Front de gauche ont excellé dans cet art sous la présidence de François Hollande).
Il faut bien se rendre à l’évidence : le bilan des premier et second tours des législatives nous a montré, si besoin était, qu’à court terme (pour les cinq années qui viennent) un taux élevé d’abstention — en l’occurrence, deux records historiques enregistrés coup sur coup dans les annales électorales de la République — ne résout en aucune manière l’imposture de la dictocratie, bien qu’elle lui ôte tout crédit ; notre illégitime président conduira sa politique avec une majorité parlementaire de pacotille comme s’il avait été plébiscité. L’abstention n’est considérée comme dommageable pour la démocratie que par les braves gens qui croient encore en les vertus de cette dernière sous sa forme élective, pas par les apprentis dictateurs qui ne la redoutent aucunement pourvu qu’ils puissent pleinement s’acquitter de la tâche que leurs commanditaires leur ont assignée.
La forte abstention règle encore moins le problème de la paupérisation et du chômage puisqu’elle n’a pas condamné l’accès au trône à celui qui de tous les candidats-carpettes était probablement le plus servile à l’égard de l’oligarchie (s’il est possible d’établir une hiérarchie en ce domaine) et dont l’une des obsessions, imposée du reste par les Gopé, était la casse ultime du droit du travail (boulot entamé par les libéraux et les sociaux-traîtres antérieurement aux commandes). L’abstention massive qui fut si pénalisante pour François Asselineau fut un blanc-seing donné à ce freluquet aux dents longues qui règne dorénavant sur la République française et dont les autres intentions pernicieuses sont d’écraser le prolétariat, de pulvériser les libertés individuelles et collectives, d’entraîner davantage notre pays dans des guerres d’agression illégales et/ou néocoloniales, et d’achever la transformation politique de la France en un régime autoritaire et policier ne se cachant même plus de l’être. Imaginer que le désaveu des abstentionnistes freinera d’une quelconque façon le gouvernement Philippe dans son entreprise de destruction du pays et de laminage de la contestation populaire, ce serait faire montre d’une naïveté sans pareille, d’une incompréhension complète de ce que sont nos gouvernants à l’échelon national : des fossoyeurs vénaux, cyniques, sans état d’âme.
À propos des qualités véritablement exceptionnelles de plusieurs nouveaux députés marcheurs, lire : ASSELINEAU François, Avec une majorité absolue de députés LREM, Macron a désormais tout pouvoir. Les Français vont bientôt en mesurer les conséquences, UPR, 19 juin 2017. Pauvre France et pauvres de nous !
[21] La_France_insoumise, Wikipédia, dernière modification en date du 24 juin 2017 à 23h43.
[22] Je rejoins La France insoumise, La France insoumise.
[23] JBL1960blog, Non c’est non !
[24] BUSTA LALLY Jo, Que veut dire indigéniser par Steven Newcomb, JBL1960blog, 15 avril 2017.
[25] La définition de la démocratie directe est fort simple à énoncer : c’est un régime politique dans lequel le pouvoir est réellement détenu par le peuple, sans intermédiaires et quelle qu’en soit la forme. Les élus, peu nombreux lorsqu’il y en a, n’y sont que des exécutants étroitement surveillés et contrôlés, éventuellement tirés au sort et à tout moment révocables. L’éventuelle Constitution est écrite et instituée par le peuple. Le principe de la démocratie directe ou démocratie pure est tout entier contenu dans la célèbre formule d’Abraham Lincoln, seizième président des États-Unis d’Amérique (de 1861 à 1865) : « un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », fort mal illustrée au reste par l’exemple de la démocratie états-unienne qui est tout l’inverse. (La démocratie participative n’est qu’une démocratie représentative dans laquelle le peuple est un peu plus impliqué dans les prises de décision.) Pour creuser la question : ROUGEYRON Pierre-Yves, La démocratie représentative est-elle une imposture ?, entretien avec Étienne Chouard, La France debout, n°2, novembre-décembre 2012, repris sur Blog du plan C le 31 décembre de la même année, Étienne Chouard au colloque Henri Guillemin 2013, vidéo mise en ligne sur YouTube le 9 janvier 2014, CHOUARD Étienne, Pas de démocratie digne de ce nom sans tirage au sort pour que nos représentants restent nos serviteurs, dossier, Le Plan C, dernière mise à jour le 1er janvier 2017 et LAURUT Christian, La démocratie peut-elle être à géométrie variable ?, vidéo, Agora vox, 7 mars 2017.
Pratiquée de manière consensuelle par les Nations premières (lire par exemple ceci : ANONYME, L'organisation sociale des Amérindiens, Les Autochtones.wikispaces.com, s.d.) défendues avec ferveur par JBL1960 (BUSTA LALLY Jo, Au peuple Américain, JBL1960blog, 16 septembre 2016), la démocratie directe est un élément essentiel, de mon point de vue, de la dictature du prolétariat et donc, au bout du compte, de la suppression des classes sociales. C’est un garde-fou sans lequel toutes les dérives de l’État ouvrier son possibles : capitalisme d'État, bureaucratisation, impérialisme de type Union soviétique, autoritarisme, culte de la personnalité, goulags, naissance d’une nouvelle aristocratie (voir la classe dirigeante communiste de la Chine actuelle, la dynastie communiste nord-coréenne, la nomenklatura de la défunte URSS et les dignitaires des ex-pays de l’Est). Si elle voit le jour au niveau national, en France ou ailleurs, dans un avenir plus ou moins lointain, ce ne sera certainement pas de notre vivant — mais nous ne luttons pas seulement pour nous-mêmes, n’est-ce pas ?
[26] BUSTA LALLY Jo, La vie c’est comme une boîte de chocolats…, JBL1960blog, 17 avril 2017.
[27] Texte intégral de la Constitution du 4 octobre 1958 en vigueur à jour de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, Titre II – Le président de la République, Article 7, Conseil constitutionnel.
[28] Le vote supposé utile que j’évoque ne doit pas être confondu avec le vote utile auquel se réfèrent les médias pour le premier tour d’une élection nationale, qui est son contraire exact. Dans cette dernière acception, voter, en prévision de l’affrontement ultime avec le candidat du camp théoriquement opposé, pour l’un des pantins surmédiatisés de l’oligarchie en pensant qu’il appartient malgré tout, un tant soit peu, à la chapelle à laquelle on appartient soi-même et qu’il aura plus de chances de parvenir au second tour que le petit candidat méconnu pour lequel on incline naturellement, c’est renoncer à sa dignité de citoyen en faisant ce que les puissants attendent des électeurs qu’ils fassent : légitimer à cause de supputations erronées un ennemi à peine voilé du prolétariat plutôt que l’ennemi juré des oligarques (en l’occurrence, lors de la récente présidentielle française, l’unique opposant crédible à la vassalisation et à la décrépitude nationales, François Asselineau). ASSELINEAU François, Entretien d’actualité n°43 : Élection d’Emmanuel Macron – Législatives – Questions internationales, vidéo, UPR, 12 mai 2017, entretien datant de l’avant-veille, de 38’37’’ à 41’28’’.
Quant au vote motivé par le front républicain, cela revient à accorder son suffrage au second tour à un pantin idem dont les maîtres sont aussi immondes que la bête à qui il est censé barrer le chemin.
[29] Allusion à un aphorisme né sous la plume du père spirituel des Encyclopédistes, définition parfaite de la démocratie bourgeoise, que recèle l’Essai sur les mœurs publié pour la première fois dans son intégralité en 1756 (dernière phrase après les deux points dans l’extrait suivant) : « Quand nous parlons de la sagesse qui a présidé quatre mille ans à la constitution de la Chine, nous ne prétendons pas parler de la populace ; elle est en tout pays uniquement occupée du travail des mains : l’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne », extrait des Œuvres de Voltaire, Lefèvre & Werdet et Lequien fils, Paris, 1829, tome XVII, Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, et sur les principaux faits de l’histoire, de Charlemagne à Louis XIII, tome III, chapitre CLV État de l’Asie au temps des découvertes des Portugais, page 477 (passage cité, dixit Henri Guillemin, par l’historien René Pomeau dans l’un de ses ouvrages — j’ignore lequel : peut-être Politique de Voltaire, livre paru en 1963 chez Armand Colin ? — et partiellement repris, de manière assez approximative, par l’auteur de Napoléon, légende et vérité dans sa conférence consacrée au châtelain de Ferney, en situant incorrectement la source dans le chapitre La Chine de l’Essai sur les mœurs (les deux premiers chapitres du tome I de l’Essai sont effectivement consacrés à la Chine, mais la citation susmentionnée ne s’y trouve pas), EDITHPIAF (pseudonyme), Voltaire – Henri Guillemin, vidéo d’une conférence donnée à une date non indiquée, mise en ligne sur YouTube le 3 novembre 2012, de 25’53’’ à 27’03’’).
Robespierre, rousseauiste, brossa une lumineuse description de la philosophie sociale de Voltaire devant les membres de la Convention, le 18 floréal, an II (7 mai 1794) en ces termes, toujours selon l’irremplaçable et regretté historien chrétien de gauche, Henri Guillemin : « C’est une espèce de philosophie pratique réduisant l’égoïsme en système, qui considère la société comme une guerre de ruse, le succès comme la règle du juste et de l’injuste, le monde comme le patrimoine des fripons adroits », Ibidem, de 44’17’’ à 45’15’’.
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