@JBL1960
Merci pour vos copieux et précieux commentaires, toujours aussi vifs, truculents, pleins d’enthousiasme et fourmillant de références intéressantes. Je ne vous promets pas de tout lire dans l’instant !
Effectivement, en ce qui concerne la longueur des textes, les vôtres battent peut-être les miens, c’est dire !
Comme je vous l’ai déjà écrit dans ma réponse tardive à vos commentaires sur Crise de foi et indirectement dans ce nouvel article, je comprends parfaitement les motivations qui vous poussent à ne jamais plus voter. Dans l’absolu, je suis d’accord avec vous. Pragmatiquement, je ne le suis plus.
Dans les conditions qui sont les nôtres actuellement, vous souhaitez l’éradication des Etats-nations ? C’est exactement ce que veulent les oligarques et ils s’y acheminent, peu à peu. Gardez-vous, si vous êtes de gauche, de leur faciliter la tâche, de devenir sans le vouloir leur auxiliaire comme tant d’autres militants qui gaspillent leur énergie dans des partis-leurres socialisants. L’Etat n’est pas la solution, il est le problème, ajoutez-vous : tout dépend de l’échelle de temps qui vous sert de référence. Dans les années qui viennent, vos voeux risquent d’être exaucés au-delà de toutes vos espérances : d’une France réduite en miettes (eurorégions), vous vous retrouverez dans un Etat fédéral gigantesque, à peu près dans la même situation que les tribus indiennes nord-américaines vis-à-vis des Etats fédéraux yankee ou canadien. Pensez-vous réellement gagner au change ?
Et quand vous écrivez qu’Asselineau se proposait de renforcer les pouvoirs de l’Etat par la nationalisation, que préférez-vous ? La poursuite des privatisations ? Détruire l’Etat au profit des multinationales ? Mais c’est exactement le projet européen.
Il est trop tôt pour se passer des Etats-nations, et leur disparition prochaine ne fera que retarder de plusieurs décennies ou siècles l’avènement d’une société sans classes. Vous comptez remplacer les Etats-nations par la société des sociétés ? Mais quand ? D’ici là, vous aurez les Etats-Unis d’Europe dans un premier temps, puis, si les Etats-Unis d’Amérique parviennent à leurs fins - ce qui paraît mal engagé en raison de l’alliance Russie-Chine-Iran qui contrecarre leurs ambitions - une gouvernance mondiale, c’est-à-dire une dictature universelle. Nous en pâtirions tous, à commencer par les Natifs que nous défendons vous et moi, avec nos très faibles moyens.
Dans l’un de vos commentaires vous affirmez que l’instauration de la société des sociétés devra bénéficier d’une « fenêtre d’opportunité à 2 éléments simultanés », dont un système capitaliste proche de sa fin. Croyez-vous que le capitalisme soit moribond et qu’il suffise d’attendre encore quelque temps qu’il s’effondre de lui-même ? Ce n’est pas ce que j’observe. Je vois des entreprises du Cac 40, de Wall Street ou des places boursières de Londres et de Francfort qui se portent à merveille. Je vois le droit du travail et les acquis sociaux partout battus en brèche. Les guerres néocoloniales se multiplier pour le plus grand profit des multinationales. Une conflagration mondiale s’amonceler sur nos têtes. Je vois un capitalisme triomphant, plus fort que jamais (et je me demande si ceux qui prédisent sa fin imminente ne sont pas de fieffés coquins travaillant hypocritement contre le peuple, à sa perte) et qui ne s’affaiblira pas si la Russie et la Chine prennent le relai des USA au niveau mondial, une oligarchie en supplantant alors une autre (l’asiatique et l’occidentale étant de toute façon connectées).
L’autre condition que vous citez parmi les prémisses de l’émancipation du peuple est une conscience politique forte chez ce dernier. Le problème, en France et ailleurs, est qu’avec les réformes successives de l’Education nationale qui ont au fil des années affaibli l’esprit critique de nos jeunes compatriotes et accru chez eux le taux d’illettrisme (et, partant, le goût de la lecture), avec le formidable contrôle que les médias de l’oligarchie exercent sur les esprits et l’absence de parti prolétarien oeuvrant efficacement dans le domaine de l’éducation populaire par le biais d’Internet (comme le fait si bien l’UPR), cette conscience politique n’est pas près d’atteindre un niveau suffisant pour créer les conditions du « tsunami de la révolution sociale » qui doit tout emporter sur son passage selon vos propres termes.
Ne pas voter lorsqu’il n’y a aucun candidat potentiellement valable est impératif pour ne pas cautionner le système ploutocratique en votant pour ses représentants ou pour ses épouvantails de droite comme de gauche. Voter sans illusion lorsqu’il existe un candidat proposant de façon cartésienne de nous extirper de l’enfer pour regagner le purgatoire (et non certes le paradis), je suis preneur. Et si ce candidat un jour élu ne tient pas promesse, qu’a-t-on perdu ? Rien, pas même ses illusions puisqu’on n’en avait aucune. A-t-on cautionné le système ? - peut-être, mais, dans l’immédiat, le système s’en moque.
Il y a un aspect du problème que j’ai abordé dans ma réponse tardive et dans mon nouvel article et sur lequel vous n’avez pas fait de commentaire. J’aurais pourtant aimé connaître vos arguments : n’avez-vous jamais eu recours à la sécurité sociale, profité de congés payés, bénéficié de l’assurance chômage ou vécu dans un logement social ? Considérez-vous tous ces acquis sociaux comme inutiles à vos concitoyens ? Fallait-il ne pas voter en faveur du Front populaire ou, au début de la IVe République, en faveur du PCF, de la SFIO et du MRP qui mirent en place ces avancées sociales et laisser les travailleurs dans les mêmes conditions de vie qu’au XIXe siècle en ne votant pas ? Que fallait-il faire à la fin des années 1940 pour subvenir aux besoins de populations durement touchées par les conséquences de la guerre ? Organiser l’auto-suffisance ? Mais il ne s’agissait pas de sauver un simple hameau à la campagne, il s’agissait d’améliorer dans l’urgence le sort d’une nation entière composée de millions de nécessiteux, hommes, femmes et enfants...
Bref, je ne vais par recommencer mon article. Comme je l’ai exposé succinctement dans ce dernier, selon ma compréhension des choses, vous vous situez dans le temps long et je ne m’interdis pas quelques incursions dans l’instantané.
Pardon si je vous ai donné le sentiment de vouloir vous pousser dans vos retranchements (j’imagine cependant que ce n’est pas la première fois qu’on vous pose ce genre de questions), mais vos réponses m’intéressent.
Je vous souhaite une bonne fin de soirée ou une bonne nuit.
04/08 19:05 - O Coquinos
@jaja Merci pour votre réponse. Je sais par expérience qu’il est inutile de chercher à (...)
04/08 18:21 - jaja
@O Coquinos Eh bien quel roman !... Je vous ai lu et note que pour vous répondre il me (...)
04/08 17:32 - O Coquinos
@jaja 4/4 L’auteur qui se définit « anti-impérialiste » devrait déjà considérer les (...)
04/08 17:32 - O Coquinos
@jaja 3/4 Aujourd’hui règne le marasme idéologique où l’on voit certains se (...)
04/08 17:32 - O Coquinos
@jaja 2/4 Cet argument : Inutile de sortir de l’UE, car au niveau national on resterait (...)
04/08 17:31 - O Coquinos
@jaja 1/4 Bonjour. Désolé de vous répondre si tardivement. Selon vous, j’ai porté aux (...)
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