@Vraidrapo 1/2
Et merci à vous d’avoir consacré un peu de votre temps à concevoir un commentaire intéressant.
Pour ce qui a trait à ma « persévérance », si vous faites allusion au point d’honneur que je mets à répondre à chacune des critiques positives ou négatives (il y en a plusieurs auxquelles je n’ai pas eu encore le temps de réagir), cela me semble naturel, surtout lorsqu’un média comme Agora vox autorise les échanges entre auteurs et lecteurs/lectrices, permettant ainsi la contradiction et l’éclaircissement ou l’approfondissement de certains points.
Si je vous ai bien compris, vous vous demandez « à quoi bon » passer autant de temps à défendre après les élections, en plein mois de juillet, un candidat qui a réuni moins d’un pourcent des voix sur son nom au premier tour de la présidentielle ? Tout simplement parce que l’aventure ne fait que commencer pour Asselineau (ou ses successeurs au sein de l’UPR) et qu’à mon sens nous n’avons pas d’autre choix rationnel pour tenter de sortir notre peuple de la panade que de soutenir sans illusion cet homme de conviction, de droite, c’est vrai, avec tous ses défauts et toutes ses erreurs de jugement anciennes et récentes (voir la seconde partie de mon article à paraître dans le courant de ce mois).
C’était la première fois qu’Asselineau se présentait à l’élection présidentielle, sans avoir bénéficié auparavant, au contraire de tous ses concurrents, d’une exposition médiatique nationale (à l’exception de la quinzaine de jours consacrés par la loi à l’égalité du temps de parole), c’est le moins qu’on puisse dire. Or, c’est la médiatisation qui décide du résultat de ce scrutin. Quand un candidat est sous le feu des projecteurs, régulièrement pendant de longs mois, voire depuis de longues années, comme c’est le cas des Le Pen, Macron, Hamon, Mélenchon, etc., vous pouvez être certain, sauf à croire en l’imbécilité des oligarques qui détiennent l’écrasante majorité des médias que vous avez affaire à un servant du système capitaliste. Sans quoi vous n’en entendriez jamais parler. L’assurance de bons scores à l’audimat n’est pas la seule raison de leurs fréquents passages dans les plus grands médias : il arrive encore, par exemple, qu’on invite un Besancenot à s’exprimer sur un plateau de télévision ou que la presse nationale parle de lui alors qu’il ne représente plus personne : il n’occupe plus aucune fonction au NPA, n’a jamais été un élu de la République et appartient à un parti qui n’arrive même plus à rassembler 2000 adhérents dans un pays de plus de 67 millions d’habitants ! Voyez son rap visionnable dans tous les médias bourgeois, lesquels adorent Besancenot : LCI, Huffpost, 20 minutes, France Info, BFM TV, Europe 1, etc. (Asselineau devrait se mettre au rap, avec sa dégaine il ferait un tabac). On continue à l’inviter parce qu’au-delà de son baratin habituel, de ses indignations et récriminations de commande, il ne constitue nullement un danger pour l’oligarchie atlantiste, bien au contraire puisque son parti a justifié les interventions occidentales en Libye et en Syrie, et, au lieu de s’en prendre au gouvernement d’oligarques et de néonazis qui sème la mort en Ukraine, s’en est pris aux Russes et aux séparatistes ! Le NPA est une véritable succursale française du département d’Etat états-unien ! Besancenot critique vertement l’UE, comme les autres, mais dira toujours en conclusion de ses diatribes qu’il faut la réformer, c’est-à-dire y demeurer sagement en attendant la Saint-Glinglin.
Un Asselineau régulièrement accueilli à France Inter, ONPC, TF1, etc. crèverait le plafond ; s’il n’est pas invité, c’est dans le but de retarder à l’extrême le moment où il ne sera plus possible, pour la crédibilité même du système médiatique, que de lui ouvrir (avec parcimonie) la porte des médias de diffusion nationale, en raison du poids que l’UPR aura acquis de par le nombre de ses militants. C’est d’ailleurs par ce seul biais - le très grand nombre d’adhérents réels - que l’UPR gagnera en notoriété et finira par remporter ses premières victoires électorales.
L’UPR est en train de réaliser ce que tous les faux partis de gauche ou tous les partis de gauche au minimum non marxistes (PRG, PS, EELV, PCF PG/FI, NPA...) n’ont pas été capables de faire faute de crédibilité populaire : donner aux jeunes et aux moins jeunes l’envie de s’investir en politique, au sens noble du terme, ce qui devrait toujours être l’objet numéro un d’un parti digne de ce nom. L’UPR, elle, a réussi ce tour de force et cela devrait faire réfléchir les militants de gauche qui se lamentent sur la désaffection du peuple à l’endroit de la politique : lorsqu’on ne prend pas les gens pour des idiots, qu’on ne les accable pas de slogans vides de sens ou fallacieux, mais qu’on essaie de leur expliquer patiemment comment fonctionnent les institutions et pourquoi la situation des Français s’est constamment dégradée depuis plus de trente ans, eh bien ! le peuple entend et suit. Il adhère d’abord courageusement au parti qui lui a ouvert les yeux, bien que celui-ci soit décrié par les médias, avant que de voter plus tard pour ses représentants. Cela correspond à la première phase de l’existence de l’UPR, son enfance qui touche actuellement à sa fin, pendant laquelle elle a engrangé en grand nombre les adhésions jusqu’à devenir l’un des premiers partis de France. En effet, l’UPR compte à présent 28 500 adhérents à jour de cotisation, trois fois et demie plus que le PG et seulement 14 000 de moins que le PS. C’est grâce à l’importance croissante de ses effectifs que l’UPR a été en mesure d’accomplir un autre tour de force : présenter des candidats issus à 99,9 % de la société civile, inconnus de l’électorat, dans toutes les circonscriptions (moins une ou deux) lors des dernières législatives, largement plus qu’En marche ! Les partisans d’Asselineau ne doivent donc pas faiblir et ses sympathisants non plus, car nous n’en sommes qu’au tout début du combat à livrer contre la dictature européenne, aussi incertain et en apparence aussi impossible à gagner que celui de la Résistance au tout début des années 1940...
Il serait bien entendu plus aisé de renommer l’UPR, de l’appeler La France ceci ou La France cela, d’autoriser les adhésions gratuites en quelques clics à partir d’un ordinateur personnel, de promettre comme tout le monde de « changer l’Europe » afin d’accéder à coup sûr aux grands médias, etc. L’on verrait les troupes de l’UPR passer en six mois à un ou deux millions de fantassins. Seulement voilà : la vocation de l’UPR n’est pas de se lancer dans le showbiz, mais de remplir la mission politique qu’elle s’est fixée : faire sortir la France du guêpier dans lequel l’ont fourrée ses élites. Cela exige un travail de bénédictin, une constance à toute épreuve. Asselineau, durant les dix premières années du parti qu’il a créé en 2007 s’est donné les moyens d’accomplir cette tâche. On entre à présent dans la deuxième phase de la vie de cette formation, son adolescence, qui va la voir conquérir ses premiers sièges d’élus dans les années qui viennent. Phase décisive. Le succès futur de l’UPR au niveau national dépendra largement du comportement qu’adopteront alors ses tout premiers élus et de la nature de leurs actions.
Vous citez Kissinger en laissant entendre que la volonté du peuple d’échapper au marasme économique dans lequel il se débat est neutralisée par la garantie de bien-être qui leur est promise par la gouvernance supranationale (vous employez aussi, un peu plus loin, le mot de consumérisme). Mais cette garantie existe-t-elle encore aujourd’hui dans une UE où tout se dégrade pour le prolétariat, la paysannerie, le petit artisanat et de nombreux autoentrepreneurs ainsi que pour ce qu’il est convenu d’appeler les classes moyennes, où une majorité de la population souffre des politiques néolibérales mises en place par les gouvernements nationaux sous le contrôle de la Commission ? Pensez-vous vraiment que les Grecs craindront encore l’inconnu lors des prochaines élections législatives, le connu étant si... horrifique ? Nous verrons si les médias parviendront une fois encore là-bas à imposer leur nouveau candidat faussement anti-système en terrorisant la population durant des mois en amont de l’élection, lui promettant l’enfer en cas d’élection d’un éventuel Asselinakis comme ils l’ont fait lors du référendum du 5 juillet 2015 en faveur du oui. Croyez-vous qu’à la vitesse à laquelle se répand la pauvreté en France, les médias réussiront éternellement à inciter l’électorat à voter pour des leurres ? C’est possible ; espérons que non. Le taux d’abstention, sans compter le nombre d’électeurs mécontents qui se sont fourvoyés en donnant leur suffrage à la FI ou sont demeurés fidèles au FN, croyant voter indirectement contre l’UE, montre qu’il existe une forte proportion de Français et de Françaises qui ne croient plus aux bienfaits de l’Union. L’électorat futur de l’UPR existe bel et bien ; il est là, sous nos yeux et finira par se révéler.
Tout à fait d’accord avec vous, bien sûr, sur ce que vous avez écrit concernant la longueur de mon article (que dire de ma réponse à votre commentaire !) et faisant mention du « pavé de Maastricht »... Sauf que je pense que ceux qui ont voté en faveur du traité de Maastricht sans l’avoir lu en 1992 (j’en étais et le regrette amèrement, ma seule excuse étant alors la jeunesse) appartiennent peut-être à la même catégorie que celles et ceux qui aujourd’hui commentent en mauvaise part ma contribution après l’avoir lue en diagonale.
RAS en ce qui concerne ce que vous dites d’Asselineau. Je n’aurais su mieux l’exprimer.
04/08 19:05 - O Coquinos
@jaja Merci pour votre réponse. Je sais par expérience qu’il est inutile de chercher à (...)
04/08 18:21 - jaja
@O Coquinos Eh bien quel roman !... Je vous ai lu et note que pour vous répondre il me (...)
04/08 17:32 - O Coquinos
@jaja 4/4 L’auteur qui se définit « anti-impérialiste » devrait déjà considérer les (...)
04/08 17:32 - O Coquinos
@jaja 3/4 Aujourd’hui règne le marasme idéologique où l’on voit certains se (...)
04/08 17:32 - O Coquinos
@jaja 2/4 Cet argument : Inutile de sortir de l’UE, car au niveau national on resterait (...)
04/08 17:31 - O Coquinos
@jaja 1/4 Bonjour. Désolé de vous répondre si tardivement. Selon vous, j’ai porté aux (...)
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