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Commentaire de O Coquinos

sur Sur François Asselineau, l'UPR, l'abstention et les trumpolâtres (1/2)


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O Coquinos O Coquinos 14 juillet 2017 00:59

@legrind

Bonsoir.

Il s’agit non seulement de sujets clivants à l’UPR, mais de sujets qui ne devraient même pas faire débat dans un parti qui prône un retour aux valeurs et à la philosophie du CNR : la satisfaction manifestée par François Asselineau lors de l’élection d’un président d’extrême droite aux USA, en dépit de toutes les précautions oratoires dont il l’entoura le 9 novembre 2016, fera toujours tache dans son palmarès. Les chasses à l’homme (et à la femme, à l’enfant), la traque des immigrés clandestins (et non des « clandos » comme vous les désignez) et leur enfermement dans des camps, puis leur déportation, rappellent la sombre période traversée par la France à l’époque du CNR où fleurissaient la délation et le crime d’Etat politique, raciste ou xénophobe.

C’est d’autant plus révoltant que la politique étrangère des Etats-Unis d’Amérique est en grande partie responsable de l’émigration qui affecte l’Amérique latine en entravant de toutes ses forces la réalisation des réformes sociales et économiques des gouvernements progressistes qui limitent, lorsqu’elles sont menées à bien, les mouvements de population du sud vers le nord ; de même, cette politique d’ingérence US est en grande partie responsable - avec la complicité de nombreux Etats européens et du golfe Persique - des guerres iniques qui ont ravagé ou ravagent l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie et le Yémen et qui sont à l’origine d’une bonne partie de la vague d’immigration sans précédent qui touche l’Union européenne.

Et c’est d’autant plus abject que la population blanche des USA d’origine essentiellement allemande, irlandaise et britannique, qui a étendu sa domination sur les terres indiennes par la spoliation systématique et en recourant à des génocides répétés, sans compter l’asservissement des populations noires africaines importées, est elle-même d’origine immigrée. Elle eût été clandestine si elle s’était opérée à notre époque dans des territoires demeurés soumis à l’autorité espagnole, mexicaine et française et c’est Trump, petit-fils d’immigrés allemands et écossais, que vous traiteriez de « clando ».

L’exploitation politique que Donald Trump a faite de l’affaire Kathryn Steinle est typique des méthodes de l’extrême droite. En Grèce, les néonazis d’Aube dorée ont depuis plusieurs années dénoncé dans des médias friands de ce genre d’histoires les crimes commis par des immigrés (légaux ou illégaux), en oubliant de préciser qu’ils n’étaient pas plus fréquents que ceux commis entre Grecs, en s’abstenant bien sûr de mentionner leurs propres attentats contre des immigrés en les rouant de coups de barres de fer (en général à cinq contre un, l’immigré étant désarmé) à l’issue d’infectes ratonnades et en taisant la raison première de l’affluence de tant de miséreux en Grèce : de nombreux propriétaires d’exploitations agricoles, notamment, préféraient employer au rabais des Pakistanais, des Albanais et des Bulgares au détriment de leurs compatriotes trop « chers ». En s’en prenant aux immigrés, Aube dorée détournait des propriétaires le juste ressentiment des travailleurs grecs sous-payés ou mis au chômage dans leur propre pays en l’orientant contre de pauvres types dans l’incapacité de se défendre et ayant parcouru des centaines, voire des milliers de kilomètres pour accepter en Europe de faire n’importe quel boulot à n’importe quel tarif afin de faire subsister leurs familles restées au pays (dans le cas des Pakistanais et des Géorgiennes, par exemple). The Donald devrait parler plus souvent des crimes racistes perpétrés par sa police contre des Noirs et ceux des patrouilleurs qui arpentent la frontière avec le Mexique en quête de gibier humain.

Si les USA ne protégeaient pas le trafic des stupéfiants à grande échelle et ne favorisaient pas le maintien de la grande pauvreté en Amérique centrale et du Sud ainsi que dans les Caraïbes, et si les propriétaires terriens et les industriels, commerçants, familles aisées, etc., de ce pays n’exploitaient pas pour se faire un maximum de blé (ou réduire leurs dépenses) la main-d’oeuvre très bon marché leur venant des pays hispanophones, le prolétariat états-unien ne souffrirait pas autant de la concurrence que leur font les immigrés illégaux.

Quant aux inepties de Trump en matière de civilisation occidentale, il ne fait que reprendre les théories fumeuses de Samuel Huntington. Comme ses prédécesseurs.


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