@Momo. D’une façon assez déroutante, les malgaches ne sont pas du tout conscients de la fragilité intrinsèque de leurs sols ferrallitiques. Mais le désastre est le même au Brésil, avec la rapacité et l’ignorance des latifundiaires.
Qu’on se reporte aux analyses locales faites par l’ORSTOM ou la FAO, la CEC (capacité d’échange de cations) est dérisoire dans la kaolinite, la gibbsite, la goethite ou l’hématite qui composent ces latérites. La forêt se maintenait sur des profils ultra-lessivés uniquement parce que le lacis de radicelles captait avidement chaque anion qui passait, chaque cation, et la silice monomère, et se dépêchait de les recycler en plantes et arbres. Vous la brûlez, et plus rien ne s’oppose au lessivage mortel : plus une seule radicelle vivante.
En Picardie, nous ignorons tout de ce problème, reposant sur 150 à 180 cm de limon loessique.
A Mada, chaque inconscience par brûlis s’ajoute aux précédentes. Il faudrait réensemencer en minéraux avec du basalte broyé après chaque brûlis ; une tâche hors de l’échelle humaine.