Dans la mémoire collective, je pense qu’on peut dire en résumé :
Droite = en économie, prône le libéralisme et capitalisme(prônant l’économie basée sur le libre échange et la propriété des moyens de production à des actionnaires privés qui risquent leur capital et en échange en obtiennent rémunération). Sur le plan des valeurs, la droite est plutôt conservatrice, traditionnelle, moraliste,sécuritaire.
Gauche = en économie, prône l’interventionnisme de l’Etat, l’appropriation par l’Etat des moyens de production. Donne priorité à la solidarité et la redistribution des richesses plutôt que sur la croissance des entreprises et les profits des actionnaires. Sur le plan des valeurs, plus « libéral » (par exemple sur l’homosexualité, l’avortement, la dépénalisation des drogues douces...).
Avec la pratique, l’expérience malheureuse du communisme et les dérives du capitalisme, la droit et la gauche ont composé avec les valeurs du camp opposé (à droite intervention encore forte de l’Etat, loi sur le Pacs,...et à gauche avec le gouvernement PS poursuite de privatisations, stock-options...) et il vaut mieux parler maintenant de priorités accordées aux valeurs de droite ou de gauche. Notons que les valeurs de la République « Liberté,Egalité,Fraternité » sont revendiquées par les 2 clans, mais la liberté s’applique à droite plus à l’économie et à gauche sur les moeurs...L’égalité et la fraternité sont plus des valeurs de gauche initialement.
Dans les partis actuels, ces différences subsistent encore entre l’UMP et le PS. On voit bien que le PS prône plus la priorité à la redistribution de la richesse, de la priorité aux salaires et aux retraites, alors que l’UMP prône plus la priorité à la croissance des entreprises, les profits des actionnaires, la défiscalisation de ceux qui investissent et prennent des risques, l’avantage à ceux qui ont du patrimoine (suppression des droits de succession...), en pensant que cette croissance bénéficiera indirectement aux salariés et à l’emploi.
Le problème est que bien qu’il y ait une composition de palette des valeurs plus équilibrées de part et d’autre, on a voulu faire croire à un clivage encore prononcé, qui correspond plus à une lutte de clans, d’hommes positionnés en ennemis, qui rejettent en bloc tout ce que fait ou propose l’autre clan ! Laissant croire aux français qu’ils ont un choix (alors que c’est plus un choix d’équipe dirigeante, qui derrière est plus ou moins manipulée par les pouvoirs de l’argent, des grosses entreprises, dont le pouvoir dépasse la France d’ailleurs...).
La nouveauté qui perturbe le jeu, c’est Bayrou ! Le contenu de son programme centriste révolutionnaire est une composition plus équilibrée et plus cohérente que celui des deux grands partis, alliant croissance des entreprises et solidarité, garantie d’une protection sociale sans assistanat, mais aussi l’assainissement des finances et des institutions (Ségolène Royal a repris tardivement ce dernier thème, mais moins complètement que Bayrou avec sa 6ème République), et Bayrou lui, n’est pas acoquiné avec les puissances de l’argent et les medias.