Vos arguments ne sont pas convaincants.
1- Vous avez l’air d’ignorer que la dénonciation reste un usage très prisé en France. Un simple inspecteur d’académie, comme celui du Gard, avouait, en novembre 2000, recevoir une cinquantaine de lettres de dénonciation par semaine !!! Éric de Mongolfier, procureur à Nice, écrit dans son livre « Le dévoir de déplaire », paru en 2006, (page 300) : « Les lettres anonymes fleurissaient sur mon bureau ».
2- Vous paraissez ne pas savoir que ces dossiers officieux qui résultent de cet article 6 - car ces lettres sont conservées et non détruites - nourrissent le réseau d’informations que se transmettent sans cesse les divers chefs hiérarchiques, sans que les personnes mises en cause puissent savoir quoi que ce soit, et a fortiori se défendre. Toute leur carrière peut en être discrètement affectée à leur insu puisque des préventions peuvent ainsi être nourries sur la base de ragots.
3- L’article 6 bis de la loi de 1978 permettait le débat contradictoire. Pourquoi a-t-il été abrogé ?
4- Il n’entre pas dans l’intention de mon article, je l’ai précisé, de contester le droit de dénoncer ; c’est même en certains cas un devoir. Il s’agit seulement de protéger le droit de toute personne mise en cause de se défendre. Et la première condition - « L’affaire Dreyfus » l’a illustré jusqu’à la caricature - c’est d’avoir connaissance des faits dont on est accusé et des personnes qui accusent ! Ceci est un principe démocratique intangible.
5- Mais, je vous l’accorde, on peut préférer le mode de vie tyrannique : nombre d’exemples historiques en montrent les charmes, à condition d’être du côté du manche. Paul VILLACH