@Ar zen 1/2
Bonsoir.
Merci pour la correction dont vous avez fait preuve en me répondant de la sorte.
Vous savez néanmoins qu’un programme électoral ne vaut que par l’application qui en est faite. Pièce importante dans le corpus de textes officiels qui définissent un parti, il ne suffit cependant pas à caractériser la ligne politique réelle de ce dernier, surtout lorsqu’on a affaire à une jeune formation dont les représentants n’ont jamais exercé de mandats électifs (du moins pas sous ses propres couleurs). On ignore comment le programme de l’UPR sera mis en oeuvre après qu’elle aura remporté ses premières victoires électorales.
À l’heure actuelle, ce sont les déclarations de FA et le contenu des articles publiés sur UPR.fr qui priment pour définir quelle est la tendance réelle de l’UPR, car ce sont les seuls indices fiables dont on dispose, l’appareil théorique (statuts, charte fondatrice, programmes) n’étant que... théorique (je suis toutefois convaincu de la sincérité et de l’honnêteté de ses concepteurs).
Pour moi qui observe l’évolution de l’UPR de l’extérieur, de très près, à la loupe, plusieurs prises de position de FA en fin d’année passée et au début de l’année en cours m’ont paru nuisibles à la crédibilité de son parti et à sa candidature à la présidence de la République, en tant que parti et candidature de l’unité citoyenne. Les ayant déjà évoquées auprès de vous, je n’y reviens pas. On ne peut dire bien sûr quel fut leur impact sur le vote aux premiers tours de la présidentielle et des législatives, mais étant donnée la faiblesse des scores réalisés par l’UPR (faiblesse logiquement proportionnée à sa maigre exposition médiatique) — dont les crétins firent gorge chaude —, le moins qu’on puisse faire est tout de même de s’en inquiéter. Je ne vous citerai qu’un seul exemple, personnel, celui de ma femme. Centriste, puis tsiprassienne rapidement déçue, elle commençait en fin d’année dernière à prêter attention à l’argumentaire de l’UPR et à s’y montrer sensible : dès l’instant où elle apprit par mon intermédiaire (je pris pourtant soin d’arrondir les angles) qu’Asselineau avait déclaré se réjouir de l’élection de Trump, elle tourna aussitôt le dos à l’UPR sans chercher à savoir ni le pourquoi ni le comment. Son cas ne fut pas du tout isolé si j’en juge par diverses réactions dans mon entourage.
Après l’élection de Trump, la réjouissance que manifesta FA pendant cinq longs mois en prétextant que les affaires intérieures des USA ne le regardaient pas (voir la dernière partie de mon article, à paraître) ne pouvait laisser indifférents les nombreux Français de gauche comme de droite qui comprirent très vite qui était Trump, non pas seulement à cause du battage médiatique qui le traînait plus bas que terre, mais, en toute objectivité, d’après ses premières décisions prises par décret (comme Macron et Philippe s’apprêtent chez nous à procéder par ordonnances pour imposer la nouvelle loi travail) ou d’après son discours d’investiture à la Maison Blanche qui fut un monument de démagogie. Sa politique étrangère belliqueuse, ses mesures antisociales ou servant les intérêts de Wall Street et sa chasse aux immigrés clandestins n’ont que peu de rapport avec de Gaulle et encore moins avec le socialisme : comme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises ailleurs, Trump symbolise à soi seul l’antithèse du CNR ! On savait cela déjà longtemps avant son élection (voir, par exemple, les articles du WSWS à son sujet). Les marxistes n’ont aucunement été surpris que la politique conduite par The Donald prolongeât celle de ses prédécesseurs.
La démonstration faite par l’UPR et son chef de la nécessité de sortir de l’UE au moyen de longues explications détaillées est justifiée, parce qu’il leur faut faire face à une puissante propagande européiste vieille de plus de soixante ans et à des idées reçues et des mensonges soigneusement entretenus qui se sont profondément enracinés dans la cervelle de nos compatriotes. En revanche, compter sur la capacité d’analyse de ceux-ci et sur leur vigilance de chaque instant pour établir une subtile différence entre, d’une part, un soutien franc et entier envers un oligarque états-unien controversé, à la personnalité située aux antipodes de celle de de Gaulle, et, d’autre part, un soutien sous conditions, plus mesuré, envers le même personnage, c’était trop demander à des gens pris dans les tracas de la vie quotidienne, écoutant d’une oreille plus ou moins distraite le déluge assommant des discours de campagne, et qui ne passaient pas leur temps à étudier la casuistique de l’UPR. Pour ceux de nos compatriotes qui entendirent monsieur Asselineau se réjouir de l’élection d’un milliardaire ex-animateur d’émissions de téléréalité, exploitant de casino, maître ès déclarations révoltantes, sexiste arrogant imbu de sa personne, le patron de l’UPR fut immédiatement et définitivement catalogué sans nuance comme trumpiste, en dépit de sa tentative désespérée, à partir du 7 avril sur LCI, de se dissocier drastiquement de l’image carbonisée du nouveau président des États-Unis d’Amérique. Trop tard, le mal était fait. Dans le meilleur des cas, cette prise de position initiale favorable à Trump fut une énorme bourde tactique. Dans le pire des cas, Asselineau était sincère et ce fut un incroyable manque de perspicacité de sa part.
La démocratie représentative est le contraire de la démocratie. De plus, la nôtre se situe à l’intérieur d’un vaste ensemble supranational de nature encore plus oligarchique et autoritaire. Nos concitoyens, dont le plus grand nombre souffre des rigueurs de l’UE, doivent donc saisir la moindre chance qui se présente à eux d’améliorer leur sort en s’évadant du cachot, quitte à demeurer dans un régime républicain dont la Constitution gaullienne, meilleure que d’autres plus anciennes, laisse grandement à désirer du point de vue des marxistes. Cette chance, très incertaine, s’appelle l’UPR (nous sommes d’accord sur ce dernier point).
Dans mon entendement, n’en doutez pas, la réussite de l’UPR est donc impérative, et par conséquent il ne faut sous aucun prétexte laisser pénétrer dans l’opinion publique le moindre soupçon de complaisance de son chef pour la droite la plus dure qui soit en Occident, la droite états-unienne (qu’elle soit républicaine ou démocrate). Les détracteurs d’Asselineau, parmi lesquels se trouvent les sycophantes rétribués par l’oligarchie, ont déjà beau jeu de le calomnier de façon infamante (pour eux) en l’accusant de nationalisme, de complotisme et d’appartenance à l’extrême droite : alors, s’il leur tend lui-même le bâton pour se faire battre... !
Il n’est pas question pour moi de refuser à l’UPR la légitimité de sa relation privilégiée à Charles de Gaulle, laquelle imprègne l’ensemble de sa communication (je dirai même que l’UPR est tenue d’évoquer les pensées, propos et décisions de ce personnage historique lorsqu’ils sont en rapport avec les thématiques du parti parce qu’il joua un rôle primordial en faveur de l’indépendance nationale, rôle que personne ne lui conteste). Il me semble absolument nécessaire, par contre, que l’Union populaire se réfère davantage aux anti-européistes de gauche, sans incliner non plus, du coup, à senestre, même si elle doit à cette fin, pour plus d’efficacité, leur accorder une importance supérieure à celle qu’ils méritent en comparaison de l’action accomplie par le grand homme. Et si le nombre de ces derniers est insuffisant pour atteindre à l’équilibre, on peut alors recourir en complément à l’évocation des anti-impérialistes latino-américains.
Votre affirmation : « CDG est, en France, pratiquement inattaquable. En revanche, s’il [FA] devait citer [...] Chavez ou Castro, il aurait des retours de bâton considérables » me paraît fort discutable.
L’assertion « de Gaulle est pratiquement inattaquable en France » est un postulat. Son prestige, réel, décuplé par effet de contraste depuis que sont portés au pouvoir en France les valets les plus serviles de l’oligarchie atlantiste (Sarkozy, Hollande et Macron), semble en tout cas n’avoir aucune influence sur les résultats des votes : tout ce que l’on peut affirmer à l’issue des récents scrutins, compte tenu de la couverture médiatique très insatisfaisante de l’UPR, est que l’aura du général n’a guère servi FA (ni NDA, lequel est pourtant mieux loti que lui dans les médias, y passant même pour gaulliste). Cela malgré le fait que la plupart de nos compatriotes tient en haute estime l’homme du 18 juin. De là à voter pour un candidat y faisant constamment référence comme le fait FA, il y a de la marge...
Par ailleurs, je crois que quand on prend le risque inconsidéré, à la tête d’un parti de rassemblement, de vanter un Donald Trump aussi détesté par une grande partie de la population française, on peut bien en faire autant avec un Chavez et un Castro sans redouter de plus grands dommages (peut-être vouliez-vous parler de « retours de bâton » à l’intérieur de l’UPR, en provenance de ses adhérents ?). Si Thorez, Mendès-France, Duclos, Gremetz, Chavez, Castro et leurs semblables avaient été mentionnés par FA au cours de sa campagne, cela aurait atténué le sentiment de partialité pro-Trump et donc pro-droite dure qu’inspira FA à ses auditoires jusqu’à ce qu’il condamnât enfin la politique étrangère agressive et meurtrière de la nouvelle administration états-unienne. Au lieu d’être néfaste, cet éclectisme lui eût été d’un grand secours. Mais Asselineau et ses partisans semblaient craindre de choquer à droite sans se soucier d’offusquer à gauche. Et là, on en revient au thème principal de mon article.
20/09 14:43 - O Coquinos
@O Coquinos Telle et non pas tel est mon impression... évidemment !
03/09 14:47 - O Coquinos
@cleroterion Bonjour. Tout d’abord merci pour votre message et pour la sincérité avec (...)
02/09 10:11 - O Coquinos
@JBL1960 J’ai posté ma réponse en cliquant d’abord sur la seconde partie, puis sur (...)
02/09 10:08 - O Coquinos
@JBL1960 1/2 Bonjour JBL. La présence de Louise Michel dans mon énumération n’avait (...)
02/09 10:07 - O Coquinos
@JBL1960 2/2 Pour ma part, je préfère répondre aux déshérités que leur sort — et celui (...)
30/08 00:02 - O Coquinos
@Ar zen 2/2 À mon avis, si l’UPR veut réellement rassembler des deux côtés et progresser (...)
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