Sur François Asselineau, l’UPR, l’abstention et les trumpolâtres (2a/2)
Ce texte est la deuxième partie d’un article dont les premières pages sont parues sur Agora vox le 7 juillet dernier. J’y explique les raisons qui m’ont incité à voter en faveur de François Asselineau aux premiers tours des élections présidentielle et législatives françaises de 2017 et celles qui m’ont déterminé à ne pas prendre parti aux seconds. Cette nouvelle livraison étant finalement devenue en cours de rédaction beaucoup plus développée que le premier volet, je l’ai à son tour scindée en deux (2a/2 et 2b/2 à paraître). Celles et ceux que le temps presse pourront la lire en diagonale ou par étapes, faisant éventuellement l’économie des notes de fin. Asselineauphobes et Asselineaulâtres s’abstenir.
Comme le dit François Asselineau depuis dix années, il faut hiérarchiser les problèmes auxquels nous sommes collectivement confrontés : avec lui comme candidat à l’élection présidentielle française de 2017, dont nul ne peut assurer qu'il eût tenu ses promesses de campagne en cas de succès (les retournements de Donald Trump, François Hollande, Alexis Tsipras, Barack Obama, José Rodríguez Zapatero, Gerhard Schröder, Tony Blair, Bill Clinton, François Mitterrand, etc., attestent de ce que la liste des hommes d’État parjures est presque aussi longue que celle des gouvernements démocratiquement constitués sous toutes les latitudes), nous avions au moins une maigre chance de voir engager en France le processus de sortie de l'UE, et c’eût été déjà un bon point d’acquis en cas d’aboutissement, certes très insuffisant sous l’angle de vue socialiste, mais nécessaire et mieux que rien.
Pour les internationalistes et patriotes dont je suis, l'alternative au premier tour de la présidentielle était la suivante : ou l'on votait en faveur d'Asselineau et l'on se ménageait ainsi une étroite perspective d'échapper au désastre européiste deux ans et des poussières après par l’activation de l’article 50 du traité sur l’UE[30], ou l'on s'abstenait de voter et l'on continuait de foncer droit dans le mur d’enceinte de ce cimetière des peuples, des nations et de l’émancipation du prolétariat qu’est l’UE, sans aucune possibilité de le briser (les principaux bénéficiaires de l’abstention sont justement dans ce cas ceux contre qui les abstentionnistes tentent de s’opposer). À la rentrée prochaine, nombreux sont nos concitoyens mécontents qui prendront leur élan dans les rues des grandes villes pour aller s’y fracasser une fois de plus en criant leur réprobation et leur fureur. J’irai avec eux, sans rien en attendre, par pure solidarité.
Au pire, on risquait de se faire avoir en portant monsieur Asselineau au pouvoir et de se retrouver Gros-Jean comme devant, mais cette fois, dans le cadre précis de cette élection, ce n'était qu'une probabilité qui devenait une certitude en s'abstenant. Pragmatiquement, je lui ai donc donné mon suffrage et me suis abstenu au second tour puisqu’il en était écarté.
En cas d’accession à la magistrature suprême du dirigeant de l'UPR, j’aurais été le premier à lui retirer ma très relative confiance en tant que citoyen de base et à lui tomber sur le râble, avec mes petits bras musclés, dès qu’il serait sorti des clous.
S’il était parvenu à la présidence de la République, nous aurions au moins su à quelle lignée il appartient vraiment : celle des Giordano Bruno, Louis de Saint-Just, Charles Delescluze, Louise Michel, Jules Vallès, Jean Jaurès, sœur Hélène, Jean Moulin, Robert Lynen, Henri Krasucki (jeune), Hugo Chávez et autres résistants allant jusqu’à mettre en jeu leur propre existence au service de leurs convictions ou celle des Adolphe Thiers, Achille Bazaine, Philippe Pétain, Robert Schuman, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Laurent Fabius, Manuel Valls et leurs compères, adoptant la position horizontale renversée sur le dos dès que le vainqueur teutonique ou le suzerain zunien (états-unien, si j’ai bien compris JBL1960) l’exigent ? Le bilan d’une présidence Asselineau n’aurait su être pire, de toute façon, que celui d’une présidence Macron ou Le Pen.
J'ajoute qu'Asselineau n'est « le nouveau sauveur de l'humanité », selon la formulation de mon interlocutrice, que chez ses partisans et sympathisants les plus enthousiastes, lesquels ont pu se montrer effectivement envahissants (mais est-ce mal de la part de militants qui croient en ce qu'ils font ? JBL1960 ne s’enflamme-t-elle pas elle-même sur son blog et dans ses commentaires et n'ai-je pas été un rien trop grinçant dans mon premier article au risque de fatiguer le lecteur à force de vouloir dénoncer l'arnaque Trump véhiculée par les trumpistes ?).
Les UPRiens étaient exaltés parce que François Asselineau leur avait ouvert les yeux sur les ressorts de la mécanique supranationale et régionaliste de broiement des États-nations là où ses rivaux firent tout leur possible pour que leurs concitoyens n'y entendissent goutte.
Ils en étaient tout émerveillés et débordants de reconnaissance, et je les comprends : les documents pédagogiques inlassablement et gracieusement mis à la disposition du public par l’UPR sous la forme de conférences enregistrées, d’entretiens d’actualité et d’articles de fond postés à foison sur Internet m’ont également dessillé les yeux sur les origines et la nature sinistres du projet européiste (pas sur sa nocivité à l’endroit du prolétariat, j’avais compris tout seul, merci) —, ainsi que sur le fonctionnement précis des institutions dites européennes, si complètement celés par les faux opposants à l’Union.
De plus, les militants de l’UPR, souvent en proie aux exaltations de la jeunesse, éprouvaient le sentiment grisant d'œuvrer pour le bien général, d’accomplir une mission salvatrice, d’être entrés en résistance comme leurs aïeux au début des années 1940 (les risques d’y perdre la vie ou les ongles en moins), ce qui les portait parfois à passer la mesure. La douche écossaise qu’ils subirent au soir du 23 avril calma leur ardeur (noyau dur excepté), provisoirement j’espère.
Quoi qu'on pense de l'UPR et de son chef, on doit au minimum concéder que François Asselineau n’est visiblement pas un professionnel de la politique, qu’il fut ostracisé par les médias de l’oligarchie pendant dix ans (silence dans lequel il a à nouveau sombré dès la fin du premier tour de la présidentielle, en dépit de l’ouverture officielle de la campagne des législatives le 22 mai et alors que son parti avait accompli l’exploit de présenter des candidats à ces deux scrutins sans aucun appui extérieur et, pour l’élection des députés, dans quasiment toutes les circonscriptions, ce que La République en marche ! fut bien incapable de faire), que l’UPR est authentiquement populaire et ne bénéficie d’aucun financement par les banques, que l’effort didactique fourni par son président-fondateur et par quelques autres de ses responsables pour instruire la population française de ce qu’il se décide contre elle dans son dos est réellement prodigieux.
En sus, François Asselineau est en train de semer un à un parmi le peuple les germes futurs de sa réappropriation de la chose politique, au sens noble du terme, là où les caciques du Front de gauche et de la gauche dite extrême se cassèrent les dents — façon de parler, leurs quenottes étant depuis longtemps limées jusqu’à la racine —, d’autant que l’intention de ceux-ci ne fut jamais l’affranchissement du peuple, mais son entraînement contrerévolutionnaire dans des impasses se terminant invariablement en déroute ou en queue de poisson[31].
Enfin, parmi les candidats présents au premier tour de l’élection présidentielle, seul Asselineau (et ses collaborateurs) consacra énormément d’énergie, de temps et d’argent (de sa poche) à expliquer à ses compatriotes la nécessité absolue et l’urgence, rigoureusement démontrées, de sortir de l’UE, cela sans doute au détriment de sa vie personnelle et familiale (absences perpétuelles), de sa santé (surmenage) et de sa sécurité physique (périlleuse dénonciation des mensonges de la propagande atlantiste). Rien à voir avec la Marine nationale, le Petit Nicolas (D.-A.) ou le Jean-Luc écosocialiste d’occasion et jauressiste d'opérette qui gèrent au mieux leur plan de carrière comme ils l’ont toujours fait.
Je ne me gênerai pas dans la suite de cet article pour énoncer quelques-uns des travers du patron de l’UPR, étant bien conscient cependant qu’on pourrait infliger aux dix autres ex-candidats à la présidentielle des blâmes mille fois plus sévères que les reproches formulables à son encontre. Les imperfections de l’UPR et de son chef sont contrebalancées par leurs qualités. C'est parce que François Asselineau, Vincent Brousseau, Charles-Henri Gallois et l’UPR en général détonnent dans notre paysage politique qu’ils méritent qu’on s’intéresse à eux de près et qu’on les tance sans concession quand il y a lieu de le faire. Qui bien ayme bien chastie, disait-on autrefois. Et c’est parce que je crois que ces travers risquent de contrarier le succès de l’UPR dans son objectif final de libération nationale que je vais me permettre de les énumérer sans prendre de gants, dans l’espoir d’être entendu par les UPRiens eux-mêmes.
Les résultats du premier tour de la présidentielle tombèrent comme le couperet de la guillotine[32]. À la place du frexit, exit Asselineau, vive Macron[33] ! C’était bien regrettable et fort grave étant donné la solennité de l'heure (voir ma réponse en date du 19 avril à un commentaire d'Alinea). L’élection programmée d’Emmanuel Macron le 7 mai suivant nous préparait cinq années de débâcle supplémentaires. Contrairement à ce qu’avait déclaré imprudemment François Asselineau le 9 novembre 2016 à propos du réveil des peuples qui n’écoutaient plus le chœur des médias dominants[34], ce furent bel et bien deux des quatre candidats hypermédiatisés (en positif ou en négatif, peu importe) qui l’emportèrent, comme il le reconnut d’ailleurs lui-même dans un entretien en direct trois jours après la première manche du scrutin[35], se contredisant allègrement sans s’en vanter.
Les conséquences de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République sont incalculables : jointe à celle de son premier ministre ouvertement de droite[36], son action néolibérale en matière économique et sociale[37], néoconservatrice en ce qui touche aux droits démocratiques et à l’allégeance intégrale de Paris vis-à-vis de Washington, en particulier dans le domaine de la politique étrangère, en parfaite continuité avec l’œuvre dévastateur et de sabordage méthodique de notre pays accompli par les présidents et les gouvernements antérieurs, sera pire sur les plans intérieur et extérieur que celle du trio Hollande-Ayrault-Valls, qui a vraisemblablement été elle-même pire que celle du binôme Sarkozy-Fillon, qui fut pire que celle de Jacques Chirac et de son quatuor de premiers ministres interchangeables… Toujours pire, telle pourrait être la devise commune des pays membres de l’UE[38].
Pour que l’oligarchie ait choisi de promouvoir à l’extrême comme elle l’avait fait en 2006-2007 au bénéfice du vibrionnant Nicolas Sarkozy, puis en 2011-2012 au profit du flasque François Hollande, un blanc-bec aussi entièrement dévoué à la cause des ultrariches et de la Maison Blanche que monsieur Macron[39], il est à craindre qu’il y ait eu un besoin impérieux de sa part de placer à la tête de notre pays un turlupin apatride, un fantoche obéissant au doigt et à l’œil à Bruxelles, Francfort-sur-le-Main et Washington, dans l’éventualité 1) de conflits majeurs nécessitant, en piétinant la volonté de paix du peuple français, l’engagement de la France contre les puissances régionales et superpuissances asiatiques (Corée du Nord, Iran, Chine) et eurasiatique (Russie), éventuellement sur le théâtre de pays tiers (Syrie, Ukraine, etc.), 2) de tours de vis supplémentaires qui étrangleront jusqu’à l’asphyxie le prolétariat français, donnés en application des Gopé, augmentant de plusieurs crans le taux de misère en France et risquant de provoquer dans la rue de violents remous qui devront être durement réprimés par un caporal-chef sans états d’âme et 3) de l’aboutissement du processus de fédéralisation de l’Europe non russe dont le personnel politique souhaite depuis l’avènement du président Trump en accélérer la marche (aux dires de nombreux dirigeants à Bruxelles et dans les États membres, l’administration Trump constituerait une menace pour l’UE et celle-ci devrait par conséquent se hâter de passer au stade supérieur de l’union afin de mieux s’en prémunir[40] !).
Une autre grande interrogation est de se demander comment le peuple français, qui s’est rendu massivement aux urnes lors du premier tour de la présidentielle (taux de participation de près de soixante-dix-huit pour cent[41]), a-t-il pu voter pour près du quart en faveur d’un personnage adoubé par un Hollande et un Valls honnis, qui fut ministre de l’Économie dans un gouvernement Valls II détesté, dont la campagne présidentielle fut couverte dans ses moindres détails, de manière éhontée, par la totalité des médias de l’oligarchie qui lui étaient tous acquis, et dont le mouvement insipidement baptisé En marche ! (transformé depuis en parti et trompeusement renommé avec pompe La République en marche ![42]) préfigurait le Parti démocrate français, à l’américaine[43], digne pendant des Républicains (l’ex-UMP renommée ainsi en 2015 par la volonté de l’états-uno-soumis Nicolas Ier, le tsarillon à talonnettes) ?
Comment un Asselineau dirigeant une formation politique devenue l’une des plus importantes de l’Hexagone en nombre d’adhérents (dont le taux de croissance montait en flèche et dont les militants bénévoles étaient réels et très actifs), comment un Asselineau qui faisait salle comble (ou presque) à chacune de ses nombreuses réunions publiques sans recourir à l’inverse de ses adversaires à la location d’autocars ou aux services de sociétés d’affichage et de boîtage en vue de rameuter les fidèles et de racoler les badauds, qui avait sillonné le pays sans arrêt depuis dix ans, cartonnait sur Internet et suscitait sur son passage une grande ferveur réunit-il sur son nom vingt-six fois moins de suffrages qu’un Macron ?... qu’un Macron ! Serions-nous devenus des veaux, nous autres Français ? De Gaulle aurait-il eu raison à notre sujet (la réponse fait peur) ? La bêtise et l’ignorance humaines seraient-elles les deux mamelles de la démocratie moderne, tout au moins en France (la réponse ne fait plus guère de doute) ?
Versant dans le complotisme le plus noir, il y aurait de quoi s’interroger : par crainte du frexit, notre appareil d’État aurait-il organisé une gigantesque escroquerie en falsifiant les résultats du vote[44] ? Les gens sérieux diront qu’il faut raison garder et comprendre que l’engouement bruyamment manifesté par une petite partie très remuante de la population dans les métingues d’un candidat n’est pas représentatif de la disposition de l’opinion générale à son égard. Monsieur Asselineau l’apprit à ses dépens.
En somme, conformément à la conclusion de mon précédent article (Crise de foi chez les trumpolâtres) et à mon grand regret, Asselineau fit « le plein des voix néogaullistes, de l’extrême droite patriotique et d’une fraction de l’électorat […] de gauche » (« extrême droite patriotique » signifiant non nationaliste, non lepéno-aignantiste[45]). Contrairement à lui, je ne me targuerai pas d’avoir vu juste, car cela ne me réjouit aucunement. En mon for intérieur, j’évaluais la popularité du chef de l’UPR bien au-dessus des 332 588 voix recueillies[46]. L’UPR doit cependant voir l’aspect positif des choses : 332 588 suffrages, c’est soixante-quinze pour cent de mieux qu’aux dernières régionales et plus de quatre fois le score obtenu lors de la dernière européenne. Il est vrai qu’à ce train-là, la France risque d’avoir disparu en tant qu’État-nation avant que l’UPR ne se soit hissée au niveau électoral requis pour être en mesure de faire pencher la balance en faveur du frexit…
Ce cuisant revers qui estourbit François Asselineau durant un bref laps de temps a rendu d’autant plus cruciale pour l’UPR l’obligation de ne pas baisser les bras, car cette formation politique représente pour la France la seule option existante de sortie de la nasse par la voie légale (quant à la voie illégale, c’est le peuple qui choisira le cas échéant de l’emprunter en décidant du moment, certainement pas une gauche révolutionnaire dont il ne reste dans notre pays que des débris épars et encore moins une pseudogauche radicale dont les élus et les cadres, professionnels fort satisfaits de leur sort personnel, n’ont aucun intérêt à ce que l’ordre établi soit bouleversé). Dans son discours du 23 avril au soir[47], le président de l’UPR exhorta ses troupes à ne pas se livrer au défaitisme et il fit fort bien.
Les adhérents de l’UPR, infiniment déçus, ne comprirent pas tous cet impératif de ténacité puisque, pour la première fois depuis sa création, le compteur en temps réel des effectifs du parti (consultable sur UPR.fr) afficha les jours suivants un recul momentané[48] qui ne fut cependant guère préjudiciable à l’UPR, la débarrassant probablement au contraire d’une écume de partisans versatiles qui y reviendront aussitôt qu’elle aura engrangé ses premiers succès électoraux.
Pour un parti très peu médiatisé dont l’objectif principal est de faire sortir la France de l’UE, la conquête du pouvoir par le biais des élections est une entreprise titanesque, de longue haleine, ardue et paraissant quasi impossible à mener à bien, demandant une persévérance à toute épreuve de la part de ses militants[49]. On n’entre pas en résistance par inadvertance — y compris dans cette forme particulière de rébellion qui entend vaincre par les urnes —, en se disant un beau matin, désœuvré : « tiens, pourquoi ne pas tâter de la résistance aujourd’hui ? », escomptant au surplus toucher rapidement au but ; on doit y entrer, à l’instar des premiers insurgés français et étrangers sur le sol de France à l’aube des années 1940, en se tenant prêt pour une lutte sans fin, quelles qu’en soient les chances de succès, avec la conviction qu’il n’y a pas d’autre choix acceptable pour l’être humain qui refuse la condition d’ilote, parce que cela vient d’une profonde nécessité intérieure, irrépressible, plus forte que soi.
C’est dans l’adversité qu’on mesure le degré de solidité, de cohésion, de constance et donc de fiabilité d’une organisation politique, pas dans la victoire immédiate et facile comme celle du mouvement de monsieur Macron : En marche ! triompha, certes, mais il ne s’agissait que d’une construction médiatique de plus (comme Nous Citoyens ou Nouvelle Donne, vous vous souvenez ? lesquelles existent encore, mais sont exsangues et ne furent pas même en situation de présenter des candidats à la présidentielle, ne parvenant péniblement aux législatives qu’à faire concourir quelques dizaines de leurs représentants) dont on peut espérer qu’elle fasse pschitt sous sa forme partisane sitôt que l’histrion cornaqué par les banquiers qui fut à sa tête aura montré tout ce dont il est capable au sommet de l’État et que la politique de ses prédécesseurs (dictée par la Commission européenne) qu’il est chargé de poursuivre en la durcissant réapparaîtra aux Français en pleine lumière (sa chute vertigineuse de popularité au cours des mois de juin, juillet et août[50], qui est peut-être pire en réalité que ce que les instituts de sondages ont bien voulu nous divulguer, est le signe de cette tardive prise de conscience).
L’UPR doit faire face à une difficulté majeure : le frexit ne peut être le fruit que d’un labeur long, pénible et ingrat, alors que le temps presse, qu’une course décisive contre la montre est engagée pour stopper la dissolution de notre pays dans le bain acide d’une UE en voie de fédéralisation. Ce n’est donc pas le moment de quitter le navire, mais bien plutôt d’être sur le pont !
À mon humble avis, les conseilleurs n’étant pas les payeurs (qui suis-je pour lui dire comment s’amender ? — un simple Tartempion qui, bien que ne partageant ni son idolâtrie à l’égard du général de Gaulle ni sa sensibilité de droite, apprécie sa démarche unitaire quoiqu’il y ait dérogé plus d’une fois, ses efforts incessants pour sensibiliser ses compatriotes à la gravité de la situation, son attachement au programme du CNR et la sincérité de son patriotisme, et croit avoir décelé plusieurs défauts dans sa cuirasse), il est à présent urgent que François Asselineau se débarrasse de toute forme de populisme (il fit preuve de démagogie lorsqu’il osa affirmer, en maintes occasions, que sa victoire à l’élection présidentielle équivaudrait comme celle de Donald Trump à la reprise du pouvoir par le peuple[51] !) et, puisqu’il disait s’adresser à l’intelligence des Français, il est souhaitable qu’il se montre désormais moins satisfait de sa personne, moins élogieux envers lui-même, moins fanfaron dans sa connaissance parfaite des traités[52], mette moins fréquemment en avant la supériorité de ses compétences, de ses analyses et de son expérience par rapport à celles de ses adversaires (comme si ses lecteurs, auditeurs et téléspectateurs des deux sexes n’étaient pas assez perspicaces pour lui rendre eux-mêmes cette justice) ou son « intégrité », sa « rectitude », comme s’il eût craint qu’on en doutât.
Ô Divinités de l’Olympe (style déclamatoire suranné), faites qu’il cite désormais moins souvent ce héros descendu sur la terre que fut pour lui le Carolus Magnus de Colombey (il s’est naïvement imaginé que l’électorat allait plébisciter sa référence constante à son mentor d’outre-tombe), afin de ne plus apparaître comme un gaulliste invétéré fort peu crédible dans sa nouvelle profession de champion de l’unité citoyenne !
Qu’il se montre également plus neutre ou plus éclectique dans le choix des personnalités étrangères portées aux nues dans ses discours et ses écrits (Vladimir Poutine, Theresa May, Donald Trump — ce dernier seulement jusqu’au début de cette année —, et Nigel Farage [voir infra, 2b/2], tous aux antipodes de la gauche, quelles que soient leurs qualités respectives[53]) !
Qu’il rende au moins hommage à Fidel lorsque Castro décède : à ma connaissance, il n’en dit mot en public[54] ! (Ses partisans rectifieront si je me trompe.) Quelle occasion manquée de se rattraper vis-à-vis de la gauche !
Il me semble d’une extrême importance, afin que l’UPR puisse atteindre les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixés, que le proche entourage et les futurs états-majors de campagne de son fondateur parviennent à le convaincre de se déprendre de ses mauvaises habitudes d’homme de droite et d’énarque persuadé de la prééminence de ses analyses, convaincu de son autorité en matière de divination politique, quitte à ce qu’il force son naturel pour s’en défaire. Sa trop grande confiance dans sa capacité à convaincre les masses en sous-estimant leur clairvoyance à son égard le conduisit durant la campagne présidentielle à de mauvais choix tactiques qui exposèrent par trop son appartenance à la droite, envoyant les signaux de son affinité incongrue avec l’une des pires expressions de celle-ci (Trump et Farage), qui ne pouvaient être que rédhibitoires à son électorat potentiel de gauche, lequel lui tourna le dos.
Parmi tous les défauts qu’on peut lui reprocher, il en est un qu’il lui faudra impérativement corriger s’il souhaite accroître son crédit auprès de tous les publics (Tartempion hausse le ton) : son goût pour les prédictions hasardeuses et totalement contreproductives, en ayant le culot de prétendre ne jamais se tromper, telles que le score remarquable qui devait être le sien au premier tour de la présidentielle[55] ou sa conviction d’imminente et profonde modification du paradigme géopolitique au bénéfice de la paix dans le monde grâce à l’élection de Donald Trump, exprimée au cours de la séance de questions-réponses susmentionnée[56], qui fut une belle… gaffe. Pareilles erreurs (ou mauvais calculs) qu’on pardonne aisément à madame Irma écornent sérieusement la stature d’homme d’État d’un aspirant à la présidence de la République.
Cette quasi-certitude de renversement de la situation internationale qui devait éloigner le spectre d’un conflit planétaire entre puissances nucléaires ne reposait que sur les promesses électorales d’un milliardaire fantasque, lesquelles, selon la formule consacrée, n’engageaient que ceux qui les écoutaient ; elle avait été extrapolée à partir de proclamations-chocs auxquelles monsieur Asselineau avait accordé une importance démesurée, en dépit de restrictions émises pour la forme, comme s’il s’était agi de serments solennels, de paroles d’évangile.
L’occasion avait été trop belle pour lui de profiter de l’aubaine — la victoire à la présidentielle états-unienne d’un candidat atypique, comme lui, censé représenter le peuple, comme lui, et comme lui sacqué par l’oligarchie — pour galvaniser ses troupes en vue de la présidentielle française de 2017, augmenter au passage les effectifs de son jeune parti, déjà considérables[57], et élargir son assiette électorale en revêtant la tenue de combat du candidat de la Nation prêt à livrer une lutte sans merci contre la tarasque atlantiste jusqu’à l’apothéose finale, à l’imitation du businessman outre-atlantique tel qu’il était apparu aux naïfs.
Pour cela, encore avait-il d’abord fallu faire apparaître le vainqueur de madame Clinton comme un homme sinon estimable pour l’esprit et pour le cœur, du moins acceptable pour la raison, en minimisant ses pires traits de caractère, en estompant les aspects les plus repoussants de son discours et en mettant au contraire en relief ses rares réflexions exemptes de bêtise, de bassesse ou de vantardise pouvant passer pour l’expression d’une conception originale et plus juste de la bonne marche du monde, puis reconnaître une certaine similitude entre les intentions géopolitiques présumées de monsieur Trump et la vision gaullienne que François Asselineau défendait depuis des lustres dans ce domaine.
C’est ce qu’il avait fait lors de cet entretien du 9 novembre 2016 dans lequel il avait dressé un parallèle entre la situation de son parti frappé d’ostracisme à l’échelon national par la presse et l’audiovisuel français et celle du candidat républicain « agoni d’insultes et d’injures par l’ensemble des médias » états-uniens, entre son propre cheminement à contre-courant dans le paysage politique de son pays et le succès « envers et contre tous » de monsieur Trump[58] (François Asselineau semble n’avoir en son tréfonds, aujourd’hui du moins, rien de commun avec cet énergumène hargneux, ami des suprémacistes blancs[59], on ne peut plus sioniste[60] et détestant les Nations unies[61], à l’honnêteté douteuse qui plus est[62], partisan de la torture par l’eau[63], qui préside depuis sept mois aux destinées des États-Unis d’Amérique et de leurs vassaux. L’erreur qui consista à apporter à ce dernier un soutien même relatif en fut d’autant plus regrettable).
À suivre.
Achevé le 23 août 2017 et soumis le lendemain à la modération d’Agora vox.
Sigles : Attac : Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne – Cac 40 : Cotation assistée en continu (indice boursier établi sur le cours des quarante plus importantes entreprises négociées au premier marché de la Bourse de Paris) – CADTM : Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde (renommé Comité pour l'abolition des dettes illégitimes) – CFDT : Confédération française démocratique du travail – CGT : Confédération générale du travail – CNR : Conseil national de la Résistance – CNRS : Centre national de la recherche scientifique – EELV : Europe Écologie Les Verts – FN : Front national – Gopé : grandes orientations des politiques économiques – ONU : Organisation des Nations unies – Otan : Organisation du traité de l’Atlantique Nord – PRCF : Pôle de renaissance communiste en France – PS : Parti socialiste – RPR : Rassemblement pour la République – STO : Service du travail obligatoire – UDR : Union des démocrates pour la République – UE : Union européenne – UMP : Union pour un mouvement populaire – UPR : Union populaire républicaine – USA : United States of America (États-Unis d’Amérique ; US : états-unien) – WSWS : World Socialist Web Site (Site socialiste mondial).
Frexit : de l’anglais french exit, sortie de la France de l’UE.
MoDem : mouvement démocrate.
[30] Nous nous serions retrouvés à terme dans un cadre national et international (non plus supranational) à taille plus humaine, plus propice aux affrontements politiques et aux luttes de classe acharnés, comme ceux du temps jadis, offrant un terrain plus favorable à la promotion du socialisme et à la fondation d'un véritable parti prolétarien initié et développé par les prolétaires eux-mêmes (comme ce fut à peu près le cas du parti communiste français au tout début des années 1920, avant sa stalinisation) se donnant pour objectif de détruire le cadre républicain défini par l'oligarchie et ses servants afin de le remplacer par un cadre républicain défini par les classes laborieuses au mieux de leurs intérêts, et exigeant l’avènement de la démocratie directe, laquelle est d’ores et déjà et à jamais bannie de l'UE.
[31] Voies sans issue du type Nuit debout (ou mobilisation contre la réforme des retraites telle qu’elle fut conduite par les grandes centrales syndicales), où l’on se monte mutuellement le bourrichon à l’imitation des Indignés espagnols pour refaire le monde à longueur de journée, suivant les préceptes de non-révolte de feu Stéphane Hessel, où l’on s’extasie à l’écoute ou à la lecture des productions d’Attac, de Là-bas si j’y suis (qui continue sur Internet), de Fakir, du CADTM, etc. (qui produisent d’excellentes analyses au demeurant), et en s’étourdissant de la virtuosité verbale et de la vélocité intellectuelle d’un Frédéric Lordon s’égosillant dans le micro de sa voix chevrotante, place de la République, en se prenant pour La Pasionaria, afin de vendre aux foules adolescentes et romantiques du rêve et des slogans à tire-larigot, enfonçant avec panache selon son habitude les portes grandes ouvertes — le capitalisme, c’est pas beau et la Bourse, c’est pas bien ! (exemple : LORDON Frédéric, Il faut fermer la Bourse, entretien du 8 mars 2010 avec Emmanuel Lévy de Marianne2, La pompe à phynance, Les blogs du « Diplo », 12 mars 2010) —, et qui ne paraît être rémunéré par le CNRS que pour dévier la colère populaire dans des canaux de dérivation afin de mieux la neutraliser : les nuitdeboutistes aboyaient (en musique, à l’heure où les travailleurs sommeillent), les lois antisociales Macron et El Khomri, d’origine bruxelloise, passaient sans encombre.
[32] Il est à noter que, pour une fois, les instituts de sondage ne se sont pas trompés (Liste de sondages, op. cit. note 15 de la première partie du présent article publiée le 7 juillet 2017) : comme quoi, lorsque les résultats véritables de leurs enquêtes coïncident avec les intérêts de leurs propriétaires, ils sont capables de ne pas bidouiller leurs prévisions. Cela ne signifie nullement, néanmoins, qu’ils n’aient pas menti au début et qu’à force de marteler qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen figureraient au second tour, l’opinion ne se soit réglée sur leur leitmotiv lancinant.
[33] Voir dans la première moitié de l’article suivant les commentaires dithyrambiques de journalistes en extase lors de l’intronisation du sieur Macron : LANTIER Alexandre , Macron investi président de la République, WSWS, 15 mai 2017.
[34] ASSELINEAU François, Analyse de l’élection de Donald Trump, président des USA, vidéo, UPR, 10 novembre 2016 (entretien datant de la veille), de 27’31’’ à 28’03’’.
[35] François Asselineau en direct avec les Français le 26/04/2017, vidéo, UPR, 26 avril 2017, mise en ligne sur YouTube le même jour, de 13’51’’ à 21’37’’. Idem in ASSELINEAU François, op. cit. note 28 de la première partie du présent article, de 6’24’’ à 7’09’’.
[36] ANONYME, Edouard Philippe, impliqué dans le pillage de l’uranium du Niger par Areva et dans un conflit d’intérêt, Le Grand Soir, 17 mai 2017.
[37] GUIGUE Bruno, Avec les compliments du Cac 40, de l’Otan et de la Françafrique, Agora vox, 1er juin 2017, PETRAS James, Président Macron : En Marche arrière de plusieurs décennies pour le pouvoir de la classe ouvrière, Les Grosses Orchades, les amples thalamèges, 5 juin 2017, original en anglais paru six jours plus tôt in Information Clearing House, ANONYME, Alerte ! Les 9 ordonnances Macron contre les travailleurs : CDI, indemnités de licenciement, chômage, délégués syndicaux… il veut détruire ce qui reste du Code du Travail !, Initiative communiste, 6 juin 2017, IRA Kumaran, Macron annonce la réduction de l'aide au logement dès octobre, WSWS, 24 juillet 2017 et Id., Des dizaines de milliers de Français privés d’aide au logement, WSWS, 7 août 2017.
[38] La dernière élection présidentielle française fut une échéance fatidique parce que ce sont peut-être le sort du multipartisme déjà bien cadenassé et en grande partie faussé, et celui de l’État de droit mis en péril par la multiplication des lois et tribunaux d’exception, voire l’existence même de la France, qui se sont joués au terme de ce scrutin.
Les contreréformes sans cesse imposées par la Commission européenne à un gouvernement français invariablement consentant (ainsi qu’aux gouvernements des autres États membres, tout aussi complices à l’exception de celui du Royaume-Uni depuis que David Cameron a quitté le 10 Downing Street) se sont accélérées et continueront d’aller bon train dans les années qui viennent.
Elles démonteront et restreindront toujours davantage les garde-fous démocratiques et les libertés individuelles et collectives subsistants, démoliront sans discontinuer ce qui tient encore debout dans les services et les entreprises publics délabrés, favoriseront la nécrose industrielle et la vente à l’encan du patrimoine national, porteront le taux de chômage réel à un niveau stratosphérique, amplifieront de manière exponentielle la dégradation des conditions de vie des travailleurs, acculeront toujours davantage de cultivateurs modestes et d’employés harcelés au suicide, accroitront sans limite la dette publique tout en prétendant la réduire, inféoderont plus encore qu’aujourd’hui les décisions de Matignon aux Gopé concoctées par le Conseil de l’UE sur recommandation de la Commission, affaibliront constamment la puissance de l’État au bénéfice des eurorégions et de Bruxelles, etc. Que restera-t-il de la France à la fin du mandat présidentiel de l’ultra-européiste Macron ?
L’un des effets recherchés par ce panachage de politiques funestes d’origine européenne qui a été honteusement pratiqué par nos chefs d’État et de gouvernements passés et le sera encore demain sous une forme aggravée est de faire naître à la longue chez ceux des Français qui en subissent les conséquences de plein fouet — c’est-à-dire une majorité de Français — un sentiment de dégoût et de rejet envers leur propre pays et ses institutions étatiques, de briser leur orgueil patriotique, de leur faire perdre jusqu’à la conscience de former un peuple uni qui — comme d’autres — a compté (et le pourrait encore) parmi les plus admirés pour sa langue, sa culture, ses arts, son génie inventif et son histoire extraordinairement riche, dense et ancienne, avec l’arrière-pensée de leur faire renoncer plus aisément, le moment venu, dans un à quoi bon ? fataliste, à leur identité nationale au profit de leur appartenance régionale plus ou moins fabriquée et de leur citoyenneté européenne montée de toutes pièces (l’une et l’autre sous l’égide états-unienne), concomitamment associées à l’expansion du communautarisme organisée par la classe politique collaborationniste et décuplée par les médias aux ordres.
Un autre de ces effets pernicieux, corollaire du premier, est de faire accepter à terme aux Français, sans protestation, la transformation de leur État-nation en une coquille aussi méticuleusement évidée pour ainsi dire que celle qu’est devenu l’État hellénique à cause de cette arme de destruction massive indirectement détenue et actionnée par les oligarques, utilisée comme bélier non seulement contre les acquis sociaux, le droit du travail et la classe ouvrière, mais contre la structure étatique elle-même : la dette publique irremboursable, croissant sans arrêt, véritable tonneau des Danaïdes qui, conjuguée aux politiques néolibérales mises en œuvre, épuise à la longue les ressources publiques et entraîne le démantèlement progressif de l’État (les anarchistes ne devraient pas s’en réjouir, car c’est un super-État oligarchique qui lui succédera) ; dirigée à la trique depuis Bruxelles, Francfort-sur-le-Main et Washington, dotée d’un gouvernement de laquais ne disposant d’aucune marge de manœuvre, la Grèce risque de voir bientôt son nom illustre ne plus désigner qu’une aire géographique, une destination touristique, une terre vénérable chargée d’histoire antique, dans le Sud des Balkans.
Comme l’avait souligné à juste titre François Asselineau, « 2017, c’est peut-être une des toutes dernières chances […] que les Français aient la possibilité de se saisir de cet outil que Charles de Gaulle leur a transmis post-mortem : la réforme de l’élection au suffrage universel ; il a permis aux Français de saisir l’occasion de la campagne présidentielle pour éventuellement imposer un candidat qui n’ait pas été présélectionné par les partis politiques » (Entretien en direct de François Asselineau sur Facebook - Mercredi 16 novembre 2016, vidéo, UPR, mise en ligne sur YouTube le 1er décembre 2016, de 1h19’34’’ à 1h20’02’’) et « les gens comprennent également que la situation est très grave, […] en 2017, c’est peut-être la dernière chance pour sauver la France de la destruction, et c’est la raison pour laquelle les gens se précipitent dans notre mouvement » (François Asselineau invité de l’émission Toute la République sur Beur FM le 20 novembre 2016, enregistrement sonore, UPR, 21 novembre 2016, de 10’34’’ à 10’46’’).
Sur l’importance décisive des Gopé, écouter attentivement ce qu’en a dit un Asselineau particulièrement pédagogue et convaincant : ASSELINEAU François, Entretien d’actualité n°27 : Gopé – Blocage de la France – Airbus – Macron – Attali, vidéo, UPR, 7 juin 2016 (entretien datant du 2 juin 2016), de 0’20’’ à 8’22’’ et Entretien en direct de François Asselineau sur Facebook - Mercredi 25 janvier 2017, vidéo, UPR, mise en ligne sur YouTube le 25 janvier 2017, de 1h19’47’’ à 1h26’02’’. Voir aussi la note de fin n°19 de la première partie du présent article.
Sur l’abandon de la souveraineté nationale, consulter : Commission européenne : Non, il n'y a plus de politique intérieure nationale, vidéo, UPR, mise en ligne sur YouTube le 21 septembre 2014, de 0’29’’ à 0’42’’, document dans lequel on voit madame Reding, alors vice-présidente de la Commission européenne et commissaire à la justice — de 2010 à 2014 —, invitée à Paris par l’Assemblée nationale le 15 octobre 2012, déclarer tout net devant des députés médusés qu’« il faut lentement, mais sûrement comprendre qu’il n’y a plus de politique intérieure nationale. Il n’y a plus que des politiques européennes qui sont partagées dans une souveraineté commune », autrement dit : il est temps, avant d’aller au dodo, que les bambins qui m’écoutent bouche bée se mettent dans la caboche que leur joujou appelé souveraineté nationale est cassé pour toujours : a pus, souveraineté nationale ! (Transcription complète de ses interventions orales : Assemblée nationale, XIVe législature, Session ordinaire de 2012-2013, Compte rendu intégral, Séance du lundi 15 octobre 2012).
Ce n’était pas une révélation pour notre valeureux pèlerin de l’UPR qui, en 2012, se tuait déjà depuis cinq ans à expliquer à ses concitoyens, parcourant la France en tous sens, de ville en ville et de village en village, que ce beau résultat était la conséquence directe de la stricte application des traités européens que la Commission est chargée de faire respecter.
[39] Macron et les ultrariches : ANONYME, Liste des soutiens d’Emmanuel Macron, le candidat du Parti de la presse et de l’argent (PPA), Ruptures, 5 mai 2017 et DUPILLE Chantal, Nouveau Gouvernement Macron, ce que la presse ne dira pas, L’Actualité, sélection d’eva R-sistons, 17 Mai 2017.
Macron et Washington : MADSEN Wayne, Macron : un cheval de Troie américain au Palais de l’Élysée, Le Saker francophone, 24 mai 2017, original en anglais paru une semaine plus tôt in Strategic Culture (plusieurs petites erreurs dans cet intéressant article : ce n’est pas bien sûr pour empêcher Marine Le Pen de parvenir à prendre le pouvoir qu’Emmanuel Macron a été promu par l’oligarchie, c’est Marine Le Pen qui a été promue dans les médias de masse pour permettre la victoire finale de ce dernier grâce à la saine répulsion qu’elle inspire aux bonnes âmes ; Emmanuel Macron est arrivé en première position au second tour, et non en deuxième ; la CGT n’est pas « le plus grand syndicat français », mais le deuxième derrière la CFDT, du moins en nombre d’adhérents).
De même que son premier ministre, que le père politique de celui-ci, Alain Juppé, et que François Hollande, Emmanuel Macron fut un Young Leader de la French-American Foundation, organisation sise dans l’Hexagone comme son nom ne le laisse pas supposer, sélectionnant et promouvant les jeunes loups acquis aux intérêts des États-Unis et susceptibles d’occuper en France les plus hautes fonctions politiques, médiatiques ou économiques. TAKTAK (pseudonyme), Heureuse coïncidence : Macron, Édouard Philippe, Hollande, Juppé sont quatre Young Leaders, Agora vox, 20 mai 2017.
Lire aussi ce passionnant article : PIGA (pseudonyme), Macron ciblé par la CIA ? Cette question sera-t-elle au centre de la prochaine révélation de Julian Assange ?, Networkpointzero.wordpress.com, 8 mars 2017, et cet entretien accordé par le géopoliticien Luc Michel à PressTV, éclairant : MICHEL Luc, Les non-dits de la politique militaire de Macron, PressTV, 30 juillet 2017.
Sa visite aux soldats de la force française Barkhane au Mali, le 19 mai (GUIBERT Nathalie, L’antiterrorisme au cœur de la première visite à l’étranger de Macron, Le Monde.fr, 19 mai 2017), son arrogance feinte vis-à-vis de Donald Trump (GROS-VERHEYDE Nicolas, Quand Macron snobe Donald Trump et réjouit Angela Merkel, Bruxelles2, 26 mai 2017) et le projet de loi de moralisation de la vie politique (ANONYME, Ce que contient le projet de loi de moralisation de la vie publique présenté par François Bayrou, France Info, 1er juin 2017) ne furent qu’artifices médiatiques destinés à renforcer sa stature rabougrie de chef d’État en lui donnant une apparence d’envergure et en conférant à sa propre personne des vertus morales et d’intégrité complètement gratuites. Ceci dans le but d’inciter les Français à élire le plus grand nombre possible de députés issus de La République en marche ! lors d’élections législatives imminentes. (Son attitude inconvenante et non simulée cette fois à l’encontre de son homologue russe poursuivait aussi le même objectif, BECHET-GOLOVKO Karine, Les leçons de la rencontre Macron/Poutine, Russie politics, 30 mai 2017.)
Pour ce qui a trait à sa stature d’homme d’État, sa prestation ridicule du 20 juillet sur la base militaire d’Istres déguisé en pilote de l’armée de l’air était digne de Dobeliou (ASSELINEAU François, Opération carnaval. Déguisé en militaire à Istres, Macron enfreint le Code pénal et révèle une nouvelle fois des aspects inquiétants de sa personnalité, UPR, 24 juillet 2017 ) ou de Xi Jinping (PEOPLE’S DAILY, CHINA, 2 min recap of China's grand military parade in commemoration of the PLA's 90th founding anniversary, vidéo ajoutée sur YouTube le 30 juillet 2017).
Quant à la loi de moralisation, qui sert aussi de paravent aux « attaques sociales » du nouveau gouvernement (DUBOIS Francis, Loi de moralisation : Macron cherche à légitimer ses attaques sociales, WSWS, 15 août 2017), l’obligation d’avoir un casier vierge pour pouvoir se présenter aux élections a eu tôt fait de passer à la trappe (ASSELINEAU François, En Marche arrière ! Sur un signal envoyé par Richard Ferrand, la majorité macroniste à l’Assemblée nationale rejette l’obligation de casier judiciaire vierge pour être éligible, UPR, 25 juillet 2017).
Moralisons, mais moralisons prudemment.
[40] Les philippiques de monsieur Trump et de ses sbires contre l’UE, dont les médias ont beaucoup exagéré l’importance (exemple : ANONYME, Donald Trump n'épargne rien à l'Europe dans deux nouvelles interviews, Huffpost, 16 janvier 2017 et ROZSA Matthew, Deux ambassadeurs de choc nommés par Trump attaquent bille en tête UE et ONU, Résistance républicaine [site islamophobe], 3 février 2017, original en anglais paru le 27 janvier 2017 dans Salon), ou contre l’Allemagne (MARSDEN Chris, La présidence de Trump et le conflit à venir entre l'Europe et l'Amérique, WSWS, 20 janvier 2017, original en anglais paru la veille sur le même site, AFP, Trump attaque Berlin sur ses dépenses militaires, juste après la rencontre avec Merkel, Al Manar.com.lb, 18 mars 2017 et STERN Johannes, Le retour du conflit germano-américain, WSWS, 23 mars 2017, original en anglais paru la veille sur le même site) ont eu probablement pour but de hâter par réaction la fédéralisation d’une UE soi-disant lâchée par le grand frère américain et qui, livrée à elle-même au milieu des ogres qui l’entourent et la lorgnent avec grande convoitise, n’aurait plus d’autre choix, pour le bien de sa population cela va de soi, que d’accélérer la refonte des États-nations qui la composent en une seule entité politique, une Europe « nouvelle et plus forte » selon les termes du ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel (SANNAT Charles, Chef de la diplomatie allemande : l’ordre mondial d’après-guerre touche à sa fin, Insolentiae, 17 février 2017), conçue sur le modèle fédéral allemand ou états-unien (BEAULIEU Claude, La voie du CNR et du retour en Résistance : une démarche fondée sur la réalité concrète de notre temps, Colloque de l’Arc républicain de Progrès à Paris le 10 octobre 2009, Comité Valmy, 1er août 2017) et dotée d’une armée commune qui protégerait efficacement la « démocratie libérale » occidentale.
Laquelle, si l’on se fie à un rapport publié dans le cadre de la 53e Conférence de Munich sur la sécurité, qui s’est tenue du 17 au 19 février 2017 (WIGHT John, Rapport de sécurité de Munich : l’apocalypse est proche, RT en français, 17 février 2017), est menacée de toute part ; d’après Wolfgang Ischinger, président de ce colloque, le renforcement militaire de l’UE passant par le réarmement intensif de l’Allemagne et par le développement de la coopération entre les pays membres devrait permettre de sauver le « système de valeurs occidental » (SCHWARZ Peter, Le président de la Conférence de Munich sur la sécurité prône le réarmement de l’Europe, WSWS, 17 février 2017, original en allemand paru la veille sur le même site et RIPPERT Ulrich, La Conférence de Munich sur la sécurité indique une nouvelle course à l’armement, WSWS, 24 février 2017, original en anglais paru deux jours avant sur le même support).
Les présidents des parlements de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Luxembourg signèrent en début d’année une lettre appelant à une « union fédérale » publiée par La Stampa le 26 février dernier (et non le 27 comme indiqué dans la référence suivante : GORKA Alex, Cela commence. Les pays fondateurs de l’Union européenne vont former une union fédérale, Le Saker francophone, 10 mars 2017, original en anglais paru une semaine plus tôt in Strategic Culture Foundation).
Il serait même question de déposséder la France de sa force de dissuasion nucléaire, qui coûta au peuple français d’énormes efforts financiers et de colossales dépenses de temps et de matière grise aux savants et ingénieurs de notre pays — prix de l’indépendance et de la paix —, pour en faire don à l’UE ou, par le biais de l’UE, à l’Allemagne (DINUCCI Manlio, Le grand jeu nucléaire en Europe, Mondialisation.ca, 14 mars 2017, original en italien paru le même jour in Il Manifesto et BROUSSEAU Vincent, Ce qui se cache derrière le projet des Euro-Nukes, dossier stratégique, UPR, 15 juillet 2017 — article en tout point remarquable) et d’ouvrir au plus tard fin 2018, à Bruxelles, une ébauche de centre européen de commandement des armées (ANONYME, L’UE envisage la création d’un centre de commandement conjoint pour les missions militaires, RT en français, 4 mars 2017, RENAULT Olivier, Création d’un quartier général des armées en Europe, Novorossia Today, 10 mars 2017, LAGNEAU Laurent, Londres retarde le lancement d’un embryon de quartier général européen, Zone militaire, Opex360.com, 15 mai 2017 et STERN Johannes, L’UE crée un centre de commandement militaire commun et un fonds de défense européen, WSWS, 10 juin 2017).
Dans le même ordre d’idées, l’éreintement incessant de la Russie par l’Occident sert aussi à précipiter la fédéralisation de l’Union en soudant ses peuples disparates contre un ennemi commun imaginaire, ANONYME, La fédéralisation européenne forcée est le véritable enjeu des crises majeures actuelles. Approche historique et solutions politiques, Idées de la tripartition sociale, 4 avril 2015, VAN AUKEN Bill, La cyberattaque mondiale, la NSA et la propagande de guerre de Washington contre la Russie, WSWS, 16 mai 2017, original en anglais publié la veille sur ce même site, COHEN Stephen F., Augmentation des incitations à la guerre contre la Russie, Le Saker francophone, 16 mai 2017, original en anglais paru le 26 avril 2017 in The Nation, etc.
En attendant, l’UE est tellement affectée par le désamour des États-Unis à son endroit qu’elle continue d’accueillir sur ses territoires, comme jamais auparavant depuis la fin de la guerre froide, effectifs et matériels militaires US en vue d’un possible affrontement contre l’ours russe, DINUCCI Manlio, Voici comment les USA rassurent l’Europe, Mondialisation.ca, 15 août 2017, original en italien paru le même jour in Il Manifesto.
Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire au moyen de la manipulation de masse (on nous vendit de la même manière tout au long de la seconde moitié du XXe siècle et jusqu’à nos jours la construction européenne comme un contrepoids à l’hégémonie financière et économique des USA), l’union fédérale de l’Europe non russe, c’est l’assurance pour les États-Unis d’y asseoir encore plus fermement et durablement leur écrasante domination.
[41] Élection présidentielle 2017, op. cit. note 20 de la première partie du présent article.
[42] Son secrétaire général, le ministre-éclair de la Cohésion des territoires et actuel président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a su apparemment arrondir son patrimoine et celui de sa femme sans trop se fatiguer : HODEMON Jean-Luc, En Marche vers quoi ? Affaire Ferrand : chronique d’un citoyen en colère !, Agora vox, 26 mai 2017, Ib. (Acte II), Agora vox, 29 mai 2017, LE PANDA (pseudonyme), Affaire Ferrand : une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Brest, Agora vox, 1er juin 2017 et ANONYME, Affaire Ferrand : sa compagne embauchée aux Mutuelles de Bretagne dans les années 2000, Le Parisien.fr, 27 juin 2017.
Heureusement, selon l’entourage d’Emmanuel Macron, tout serait légal dans l’affaire Ferrand. Refrain connu : responsable, mais pas coupable, illégitime, mais légal, cupide, mais protégé par la loi. Comme dirait Étienne Chouard, tant que ce seront (les valets de) nos maîtres qui rédigeront les lois…
Lire aussi à propos de la farce des ministres MoDem démissionnaires : CABANEL Olivier, La main dans le SAC, Agora vox, 31 mai 2017 et ANONYME, L’ex-ministre Sylvie Goulard touchait 10 000 euros par mois d’un think tank américain pro-UE, RT en français, 25 juin 2017.
Au sujet de l’humour méprisant très « sans-dents » de notre nouveau président : GUIGUE Bruno, Quand Macron ricane des naufragés de la Françafrique, Agora vox, 4 juin 2017.
Finalement, La République en marche ! est comme l’un de ces beaux fruits enduits de paraffine exposés sur les étals des hypermarchés après avoir séjourné dans les frigos : c’est appétissant à première vue (sauf pour les connaisseurs), mais quand on le pèle, on se rend compte que non seulement ça n’a ni jus ni saveur ni parfum, mais qu’en plus ça pourrit rapidement de l’intérieur, la moitié étant déjà bonne à jeter.
[43] Vera Mikhaïlichenko a très bien analysé sur Agora vox la filiation existant entre le parti fabriqué sur mesure pour Emmanuel Macron et l’aile la plus néolibérale du PS, dite par pudibonderie « social-démocrate », celle des Hollande et des Valls : MIKHAÏLICHENKO Vera, En marche !, ou comment Macron réalise (en secret) la mue du PS décidée par Hollande, Agora vox, 1er mai 2017.
Cette mutation du PS ou plutôt la perte tardive de son masque est la réplique de celle, plus ancienne, de l’UDR-RPR-UMP pseudogaulliste, concourant toutes deux à reproduire le modèle politicien des États-Unis, avec un temps de retard du côté des sociaux-libéraux (autre appellation des libéraux antisociaux) dû à la nécessité de procéder avec davantage de doigté, certains électeurs progressistes étant assez innocents pour persister à croire qu’il subsiste des socialistes au PS (les anciens frondeurs) et que cette organisation est réformable de l’intérieur comme le seraient l’UE et le Parti de gauche : ils n’auraient pas accepté aussi facilement que leurs homologues favorables à l’ex-UMP un changement de nom motivé par l’importation servile du bipartisme yankee pourtant déjà réalisée dans les faits (instauration des primaires au PS comme plus tard chez Les Républicains, financement de ces partis par les banques, collusion avec les milliardaires, mise en œuvre de politiques néolibérales lorsque leurs représentants accèdent au pouvoir, hypermédiatisation, subordination envers Washington et l’Otan, etc.).
Il semble donc que l’oligarchie ait fait le choix d’une transformation du PS plus progressive, à pas feutrés, transitant par La République en marche ! et conservant au moins provisoirement la structure d’origine (sa vieille peau destinée à s’étioler sous sa dénomination historique), et prête à se rabattre un peu plus à gauche sur La France insoumise, quelle que soit l’appellation future de cet autre mutant de pacotille (dérivé du Parti de gauche) — la gauche radicale, quoi ! qui exclut le mot socialisme de ses professions de foi —, en cas d’insuccès aux élections présidentielle ou législatives à venir du Parti démocrate français actuellement en gestation…
[44] Trois pétitions électroniques réclamant l’annulation des résultats du premier tour en raison d’irrégularités diverses furent lancées en ligne. Notons que Libération.fr, qui fut si prompt à accuser François Asselineau de complotisme (ALBERTINI Dominique, Asselineau, le complotiste aux 524 signatures, Libération.fr, 10 mars 2017), s’abstint d’imputer la même tare aux auteurs de ces pétitions (GRAFF Valentin, Trois pétitions appellent à un autre second tour, Libération.fr, 26 avril 2017).
La troisième pétition signalée par Libération.fr a été initiée par des Insoumis (autodésignés ?), sans susciter à ce que je sache le moindre désaveu de la part de La France insoumise : les motifs de cette collecte de signatures qui finira comme les autres dans les poubelles de ses destinataires, si elle leur parvient jamais, sont en tout cas typiques de l’esbroufe ordinaire de la gauche radicale ; comme à l’accoutumée, il s’agit de demander la lune au mépris des lois en vigueur (du type : on va frapper du poing sur la table et désobéir aux traités), d’entretenir l’illusion de l’opposition mélenchonienne à l’ordre bourgeois, de se donner des airs d’insoumission qui ne coûtent rien comme les actuelles simagrées des députés ϕ qui brassent de l’air à l’Assemblée nationale en y faisant de grands moulinets avec leurs petits poings menaçants.
En fixant le nombre de signatures à cinq millions — cinq fois plus que pour les initiatives citoyennes européennes ! —, sans aucune justification légale, on s’assurait en outre de la totale innocuité de l’opération : on n’aurait même pas à prendre la peine d’expédier la pétition à qui de droit sachant très bien que ce seuil ne serait jamais atteint ; mais on se donnait le plaisir intense de mystifier plus de cent mille gogos — 148 846 à l’heure à laquelle j’écris — persuadés d’avoir accompli un acte citoyen sans avoir eu à sortir de chez eux. Et cela, ça n’a visiblement pas de prix.
Pourquoi tant de mesquinerie cependant, puisque ce type de contestation est gratuit ? J’ai lancé, môa, hier soir après avoir enfilé mon pyjama et avant de me brosser les dents, une pétition citoyenne exigeant l’instauration du socialisme dans les vingt-quatre heures, avec un seuil de dix millions de seings ! Qui dit mieux ?! Et, dans mon élan, j’en ai profité pour exiger que le salaire minimum soit porté sans délai à cinq mille euros mensuels à raison d’une seule journée de boulot par mois… Vite, signez ma pétition, puis n’oubliez pas lors des prochaines élections de voter pour moi, l’insoumis des insoumis.
[45] ASSELINEAU François, Par leur alliance scellée le 28 avril, M. Dupont-Aignan confirme son ancrage à l’extrême droite et Mme Le Pen confirme son refus du frexit, communiqué de presse, UPR, 29 avril 2017.
[46] Élection présidentielle 2017, op. cit. note 20 de la première partie du présent article.
[47] Discours de François Asselineau à l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle, vidéo, UPR, 25 avril 2017.
[48] 25 887 adhérents le 24 avril 2017 à minuit, 26 761 le 27 à 15h10, 26 443 le 29 à 13h50, 26 420 le 30 à 12h15… Mais 27 025 le 2 mai à 14h50, 27 785 le 19 mai à 5h05 et 28 147 le 1er juin à 9h50 (28 652 le 21 août à 14h30, ce qui indique un tassement très net du nombre des nouvelles adhésions, chose habituelle pendant les vacances d’été).
[49] Durant la Seconde Guerre mondiale, les premiers résistants et résistantes au début de l’occupation allemande de la France étaient eux aussi archiminoritaires au sein de la population, et ce n’est que pas à pas, surtout après la mise en place du STO début 1942 et après que le IIIe Reich nazi commença à partir de la bataille de Moscou (fin 1941-début 1942) à donner des signes évidents de vulnérabilité causés par la lutte homérique que lui livrait l’Union soviétique et, dans une bien moindre mesure, par la contre-offensive sous commandement britannique menée en octobre 1942 contre l’Afrikakorps en Libye et les débarquements organisés en novembre 1942 sur les côtes de l’Algérie et du Maroc, puis en juillet 1943 sur celles de la Sicile par les Anglo-Saxons, que leurs rangs se garnirent (voir par exemple les conversions tardives ou prétendues à la résistance des Mitterrand et des Bousquet sentant le vent de l’histoire tourner en défaveur du régime de Vichy pour lequel ils avaient travaillé jusque-là) et qu’ils purent enfin se sentir assez forts pour délivrer eux-mêmes une partie du territoire national.
Il est à noter que les militants communistes étaient déjà pourchassés et emprisonnés par les autorités françaises dès avant la rupture en juin 1941 du traité de non-agression entre l'Allemagne et l'Union soviétique. MAURY Pierre, La Résistance communiste en France. Le Mémorial aux martyrs communistes, Le temps des cerises éditeurs, 2006, 600 pages, La Résistance communiste avant juin 1941, Progrès humain, 22 juin 2013 et LANDINI Léon, Lettre ouverte pour Ardisson, Société de production de l’émission (Salut les terriens) du 2 mars dernier où était invité Onfray, Faire vivre le PCF !, 14 décembre 2013 (lettre datée du 25 mars 2013).
[50] ASSELINEAU François, Macron déjà plus impopulaire que Hollande au bout de trois mois ! La vertigineuse descente aux enfers du Jupiter de pacotille se confirme…, UPR, 3 août 2017, Id., Face aux mauvais sondages, la discorde s’installe dans la maison Macron. Macron rend responsables ses députés, ses ministres et le premier ministre de l’effondrement vertigineux de sa popularité,… mais pas lui !, UPR, 12 août 2017 et À propos des records d’impopularité de Macron : Aymeric Monville (PRCF) interviewé par RT, Initiative communiste, 18 août 2017. (Contrairement aux dires de ce représentant du PRCF, ce n’est pas le manque de professionnalisme qu’il faut reprocher aux députés de La République en marche, puisque le professionnalisme des représentants du peuple est l’une des tares de notre système démocratique, mais le fait pour nombre d’entre eux de s’être présentés devant le suffrage universel par opportunisme sans autre conviction que celle d’en tirer un profit personnel, bénéficiant du soutien inconditionnel des médias de l’oligarchie envers Macron au nom de et contre la démocratie. Cette sorte de lapsus révélateur de monsieur Monville nous indique que son communisme est fort peu populaire : il préfère sans doute des députés carriéristes rompus aux ficelles médiatiques tels qu’un Mélenchon ou un Ruffin qui savent à merveille se faire mousser devant les caméras en jouant aux défenseurs enragés des opprimés.)
[51] Entres autres références : Entretien en direct de François Asselineau sur Facebook - Mercredi 16 novembre 2016, op. cit. note 38, à partir de 1h04’33’’ : « tout ceci montre que les peuples sont en train de reprendre le pouvoir. »
[52] Interrogé à ce sujet par une internaute ainsi que sur l’opportunité de ses annonces optimistes quant au score qu’il avait pensé faire, il tenta de se justifier en arguant du fait qu’on l’avait « brocardé » sur sa connaissance approfondie des traités et qu’il avait réagi en citant d’autant plus les articles des textes constitutifs, éludant la question sous-jacente qui lui était posée : quel avait été l’impact négatif de sa suffisance sur l’électorat ? François Asselineau en direct avec les Français le 26/04/2017, op. cit. note 35, de 41’27’’ à 46’46’’.
Le chef de l’UPR s’était d’ailleurs fait ramasser de façon lamentable par Jean-Jacques Bourdin le 11 avril sur BFM TV, restant sec comme une vulgaire Nadine Morano au cours d’un contrôle de ses connaissances en matière d’articles de textes constitutifs que le journaliste lui avait imposé à l’improviste, mais de bonne guerre. BEN BAKER (pseudonyme ?), Entretien d’embauche de François Asselineau, par Jean-Jacques Bourdin, vidéo, BFM TV & RMC, 11 avril 2017, mise en ligne le même jour sur YouTube, de 35’45’’ à 39’06’’.
[53] Pour rééquilibrer quelque peu la balance, l’UPR a cru malin le 15 mai dernier de citer en exemple sur son site web un homme de gauche en la personne de Yanis Varoufakis, un ultra-européiste, ancien professeur d’économie à l’Université d’Austin au Texas, ami des Macron et des Cohn-Bendit, le type le plus accompli du faux rebelle ! C. Bernard, L’ancien ministre grec Yannis Varoufakis : Mon conseil à Theresa May pour le Brexit : éviter de négocier à tout prix, UPR, 15 mai 2017.
[54] Ne rien dire après sa disparition survenue le 25 novembre 2016 de l’un des plus grands opposants de tous les temps à l’impérialisme états-unien, passa sûrement aux yeux des citoyens de gauche pour un aveu de partialité idéologique de la part du chef de l’UPR qui, en revanche, ne lésinait guère sur la pommade lorsqu’il était question de personnalités de droite anti-européistes !
Pour le coup, Donald Trump fut plus réactif que lui. Dans son oraison funèbre aussitôt improvisée en l’honneur du grand révolutionnaire cubain (sinon grand démocrate), il qualifia Fidel Castro Ruz de « dictateur brutal » qui avait laissé un héritage « de pelotons d’exécution, de vol, de souffrance inimaginable, de pauvreté et de déni des droits de l’homme fondamentaux », GÓMEZ PEREDA Julio Alejandro, Lettre ouverte de réponse à Donald Trump pour ses déclarations sur Fidel, Le Grand Soir, 27 novembre 2016. Hommage qu’on pourra lui retourner à sa propre mort tant il lui siéra (il suffira de remplacer « pelotons d’exécution » par « bombardements intensifs de civils innocents »).
Évidemment, motus ! sur le blocus illégal (condamné à de multiples reprises par l'Assemblée générale des Nations unies), économique, commercial et financier décrété en 1962 — il y a cinquante-cinq ans ! — par le gouvernement des États-Unis, sous la présidence de John F. Kennedy, contre la République de Cuba en réaction à la nationalisation des avoirs états-uniens qui avaient fleuri sous la dictature militaire antérieure, blocus qui freina considérablement le développement de l’île, maintint sa population dans un état de précarité avancé et demeura en vigueur jusqu’à nos jours.
Le silence assourdissant du responsable de l’UPR en cette circonstance signifiait-il qu’il partageait cette vision d’extrême droite du castrisme, caricaturale et injuste ? S’est-il refusé à faire le panégyrique d’un grand nom du socialisme contemporain par crainte de déplaire à son substrat électoral qu’il identifiait de plus en plus comme fermement ancré à droite ? Ou fut-ce… faute de temps ?!
[55] Parmi cent autres exemples : François Asselineau s'attend à surprendre le soir du premier tour, extrait d’un entretien accordé le 17 avril 2017 à BFM TV, mis en ligne sur YouTube le même jour, ou : Le candidat François Asselineau de l'Union populaire républicaine, enregistrement vidéo d’un entretien conduit par Frédéric Rivière, RFI, 18 avril 2017, de 9’03’’ à 9’30’’.
Le score qui devait surprendre surprit effectivement, mais pas au sens où l’entendait le dirigeant de l’UPR.
La prochaine fois, afin de ne pas en plus se ridiculiser, monsieur Asselineau sera bien avisé de ne faire aucune mention des paris tenus par les bookmakers anglais ou helvètes en tant qu’indices dont on puisse se prévaloir ! Imagine-t-on une seconde Mongénéral en avoir fait autant ?
[56] ASSELINEAU François, op. cit. note 34.
[57] Presque seul au départ, François Asselineau a réussi sans aide financière autre que celle des cotisants et des donateurs de son parti (sorti du néant en 2007), et sur sa cassette personnelle (il est inspecteur général des finances), à hisser l’UPR au niveau des grands partis politiques français au moins de par :
a) le nombre d’adhérents, 14 000 à jour de cotisation à la mi-décembre 2016 et plus de 28 600 à présent. À titre de comparaison, le Parti de gauche, en chute libre, compterait encore à peu près 8000 encartés (THÉVENIAUD Pauline et GERSCHEL Frédéric, Militantisme : les partis sont à l'agonie, Le Parisien.fr, 23 avril 2016), Europe Écologie Les Verts, de 4000 à 5000 (Selon la sénatrice de Paris Leïla Aïchi, EELV n’a plus qu’entre 4000 et 5000 adhérents, vidéo, UPR, 25 mars 2015), Debout la France, moins de 3000 (ASSELINEAU François, Entretien d’actualité n°20 bis : les comptes des partis politiques démasquent leurs mensonges, vidéo, UPR, 19 janvier 2016 [entretien datant du 13 janvier 2016], de 3’30’’ à 4’30’’) et le Nouveau Parti anticapitaliste, cadavérique, moins de 2000 (Nouveau Parti anticapitaliste, Wikipédia, dernière modification le 16 juillet 2017 à 8h26),
b) l’influence prodigieuse exercée sur les internautes par l’inlassable production de documents d’éducation populaire attrayants et d’excellente facture, écrits ou audiovisuels, ruinant efficacement les balivernes européistes,
c) l’effet obstétrique observé sur la conscience politique d’un public de plus en plus large que produisent les longues et passionnantes conférences données aux quatre coins de la France par un Asselineau réellement ubiquiste (des lacunes et des raccourcis abusifs, intentionnels ou non, y témoignent cependant d’une vision parfois schématique, souvent académique, voire tendancieuse, de l’histoire),
d) l’exploitation habile des réseaux sociaux.
Ceci n’a été possible que grâce à la jeunesse et au dynamisme des militants de l’UPR et, cela va sans dire, à l’intelligence, à la culture encyclopédique, au charisme et à l’opiniâtreté — n’en jetez plus ! — de son infatigable nautonier. Résultat : l’UPR ne cesse de croître et de faire entendre plus fort sa voix en dépit du bannissement dont elle pâtit dans les principaux médias (ce qui atteste en creux le bon aloi de cette formation cryptogaulliste) à l’inverse du FN, enfant chéri des oligarchies occidentale et russe, de Debout la France, du Parti de gauche et de tous les partis eurosceptiques dont la fonction véritable est de maintenir coûte que coûte notre pays dans l’UE et dans la zone euro, tapant sur elles à bras raccourcis pour se donner des airs de contestataires farouches tout en leurrant les masses aux instants cruciaux — les campagnes électorales — par la sempiternelle promesse d’une autre Europe aux calendes grecques (ASSELINEAU François, Recette pour neutraliser la colère des Français : la promesse de l’autre Europe depuis un tiers de siècle, UPR, 9 octobre 2012, Une autre Europe est-elle possible ?, vidéo UPR, 6 mai 2014 et ANONYME, Faut-il vraiment l’unanimité des États membres pour changer les traités européens ?, UPR, 22 décembre 2014 ; à propos de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, dénomination trompeuse destinée à faire croire le contraire de ce qu’elle est véritablement : Décryptage du programme de Jean-Luc Mélenchon sur la question européenne, vidéo, UPR, 7 mars 2017), tactique bien rodée qui sert à entretenir la fiction d’une UE réformable qu’il faut à tout prix maintenir en vie.
L’excellente santé qui était déjà celle de l’UPR avant l’élection du président des États-Unis (et avant le référendum sur le brexit) montre que la stratégie suivie jusque-là par le leader de l’UPR suffisait à assurer la prospérité de ce parti. Cela rend d’autant plus injustifiable son soutien à Donald Trump, option qui fit sans doute se pâmer d’aise de nombreux sympathisants de droite, mais ne put qu’offusquer les gens de gauche et, parmi eux, braquer les marxistes.
[58] ASSELINEAU François, op. cit. note 34, de 12’57’’ à 14’07’’.
[59] LEBOURG Gaëlle, Comment Donald Trump aide le KKK et les suprémacistes blancs à devenir plus influents, Les Inrocks, 27 décembre 2015, ELEY Tom, op. cit. note 4 de la première partie du présent article et LANTIER Alexandre, Les dirigeants européens dénoncent les déclarations de Trump sur Charlottesville, WSWS, 19 août 2017, original en anglais paru la veille sur le même site.
[60] Donald Trump s’adresse à l’Aipac, le lobby pro-israélien des États-Unis, discours prononcé le 21 mars 2016 à Washington, D.C., vidéo postée sur YouTube le 12 novembre 2016 (sous-titrage en français), TREMBLAY Rodrigue, Le gouvernement impérial étasunien de Donald Trump : une menace pour la démocratie américaine et un facteur de chaos pour le monde ?, Mondialisation.ca, 14 février 2017, et LABÉVIÈRE Richard, Trump enterre les accords d’Oslo…, Proche&Moyen-Orient.ch, 20 février 2017.
[61] Donald Trump s’adresse à l’Aipac, ibidem, de 10’33’’ à 15’35’’.
François Asselineau avait souvent exprimé son souci du respect à la lettre du droit international : la mansuétude qu’il manifesta à l’égard d’un individu qui méprisait à ce point l’ONU en lui déniant le droit d’imposer un plan de paix à Israël était par conséquent pour le moins étrange et contradictoire…
[62] Quelques jours après son élection, monsieur Trump dut allonger vingt-cinq millions de dollars pour se dépêtrer d’une affaire d’escroquerie qui aurait fait tache lors de son entrée en possession du bureau ovale : ANONYME, Donald Trump paye 25 millions de dollars pour échapper aux procès sur son université, RT en français, 19 novembre 2016.
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