@JBL1960 1/2
Bonjour JBL.
La présence de Louise Michel dans mon énumération n’avait rien de renversant : je l’ai mentionnée comme l’un des exemples parfaits de ces personnalités ayant toute leur vie activement lutté contre l’obscurantisme et/ou résisté à l’oppression, en l’occurrence celle de l’ordre bourgeois. Si mettre à l’honneur une anarchiste vous dérange, je vous promets de ne plus recommencer... et vous serez bien attrapée !
Vous le savez, j’aime bien vos commentaires et celui-ci n’échappe pas à la règle quoiqu’il appelle de ma part plusieurs remarques.
Encore une fois, je ne considère pas FA comme le « sauveur de l’humanité ». Je pensais avoir été clair à ce sujet dans mon article et mes réponses aux commentaires. Apparemment, je ne vous ai pas convaincue.
Soutenir FA ne veut pas dire partager sa sensibilité politique personnelle, laquelle est connue depuis longtemps et se trouve à l’opposé de celles des électeurs de gauche sur quantité de points importants. Cela ne veut pas davantage dire qu’on puisse envisager grâce à lui une sortie de l’UE rapide. Non, à l’évidence ! Cela ne signifie pas non plus que lorsque nous sortirons enfin de l’UE — si nous en sortons un jour —, nous entrerons du même pas dans le jardin d’Éden ; non, nous nous retrouverons à peu près soumis au système oligarchique et capitaliste national qui prévalait avant 1993, lequel, bien qu’étant situé assez loin à l’écart du paradis, est tout de même plus propice aux multiples formes de résistance sociale et citoyenne, voire aux révolutions, qui garantissent le prolétariat contre la descente aux enfers lorsqu’elles sont conduites avec efficacité ou menées à bien. Encore faut-il qu’elles puissent l’être, et cela n’est manifestement pas le cas au sein des mégastructures capitalistes fédérales (USA, Fédération de Russie, UE demain). Cependant, en votant pour l’un des dix candidats européistes ou en ne votant pas du tout lors de la récente présidentielle, on n’était sûr que d’une seule chose : on resterait pris dans la nasse cinq années supplémentaires.
Face à la dictature européenne — l’UE n’est jamais que l’aboutissement en apparence adouci du rêve paneuropéen des théoriciens nazis —, il y a Asselineau et l’UPR, esseulés (quoique de moins en moins), qui ne sauveront pas le monde, c’est entendu. Ils représentent peut-être, néanmoins, sans aucune certitude, ce grain de sable que j’évoquais à la fin de la première partie publiée de mon article, ce petit caillou qui parfois grippe la machine entière. Tenter le coup en votant pour les candidats de l’UPR à la présidentielle et aux législatives, ce n’était ni faire preuve de naïveté, ni se faire des illusions, ni vouloir souscrire au système oligarchique et à ses élections biaisées. C’était en définitive la seule option dont nous disposions, dans le cadre des élections, pour nous rebeller concrètement contre la classe dirigeante européiste au lieu de le faire virtuellement en nous abstenant dès les premiers tours. Ne pas tenter ce coup-là (voter pour l’UPR), lorsqu’exceptionnellement une personnalité et une formation politique anti-UE atypiques et crédibles autant que possible, avec tous leurs défauts, avaient surgi dans le plat pays de la politique française, c’était se soumettre de fait (sur ce plan, je suis en partie d’accord avec Fifi Brind_acier dans son commentaire du 23 août à 6h21) ! J’ai préféré quant à moi jouer le pot de terre asselinien contre le pot de fer oligarchique, quitte à me salir légèrement les mains en me prêtant exceptionnellement au quasi-simulacre électoral, plutôt que de demeurer immaculé en laissant sans bouger le petit doigt Emmanuel Macron ou tout autre marionnette s’emparer du pouvoir (pas si immaculé que ça, donc). C’est en tout cas mon analyse qui est fort critiquable, j’en ai conscience.
Vous avez écrit :
Car pour moi, comme pour R71, Zénon, et quelques autres en France, et certains Natifs du monde, l’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie coloniale se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour instaurer l’harmonie de la société des sociétés sur terre...
Comme j’en ai déjà fait la remarque dans mon article (première partie), qui à gauche pourrait être en désaccord avec vous là-dessus ? En quoi, cependant, l’avènement de la société idéale est-il incompatible avec le soutien ponctuel et pragmatique à un candidat désireux de nous extirper du cauchemar européiste ? L’un et l’autre sont à mon avis complémentaires. Au prétexte que FA n’aurait pas reconnu la souveraineté des peuples autochtones (je me demande bien en quelle occasion il aurait pu ou dû le faire puisque cela n’avait pas de rapport immédiat avec la nature de son combat), vous le rangez dans le même panier de crabes que ses adversaires... C’est peut-être un rien exagéré, non ? On en revient toujours à la hiérarchisation des problèmes et au temps « court » ou long » auquel je faisais allusion dans ma contribution (fin de la première partie publiée). La sortie de l’UE peut prendre quelques années ou plusieurs décennies, l’instauration de l’harmonie universelle, elle, demandera bien plus de temps : l’une n’exclut pourtant pas l’autre et réciproquement. Accorder son suffrage aux UPRiens qui se présentent aux élections n’interdit pas, au prix d’une incohérence apparente, de continuer à dénoncer dans le même temps la démocrature, l’arnaque électorale, le caractère peu démocratique de la Constitution de 1958 et les injustices flagrantes qui sont faites aux Amérindiens et à la plupart des peuples premiers, les buts poursuivis n’étant pas identiques.
Je m’intéresse comme vous au sort des autochtones des Amériques et d’ailleurs, certainement avec moins de passion et en y consacrant moins de temps que vous (à l’impossible, nul n’est tenu !), mais ne ramène pas tout à cette question particulière (je schématise), car le devenir des autochtones de l’Europe — nous autres — m’importe tout autant, pour une raison bête, égoïste : j’en suis et mes proches aussi. Je ne vois pas de raison de focaliser sur la question des ethnies victimes de la colonisation passée et présente au lieu de la traiter, de manière compréhensive, avec celle de tous les autres peuples subissant la loi du plus fort, et notamment avec la question de l’exploitation des prolétaires dans les puissances anciennement coloniales et/ou néocoloniales, dont le sort n’est souvent pas beaucoup plus à envier que celui des Natifs du Nouveau Monde !
Et avant que la société des sociétés ne se répande à la surface du globe (ou, pour moi, avant que la révolution socialiste n’y triomphe)... il y a entretemps à régler le problème des gens qui crèvent de faim et de froid dans nos villes, le problème des paysans qui se suicident, le problème des réfugiés traités comme des chiens, le problème des chômeurs et de leurs familles dont le nombre ne cesse de croître, etc., malheurs qui ne vous laissent sûrement pas indifférente. Que proposez-vous, vous, comme solution concrète à ces problèmes précis ? Que dites-vous aux crève-la-faim, aux indigents, aux désespérés ?... qu’ils s’adressent aux Restos du cœur ?
Il me semble qu’à votre manière vous leur promettez d’accéder dans un fort lointain avenir au royaume des cieux (la société des sociétés), après que le jugement dernier aura été rendu à la Saint-Glinglin. Ce qui leur laisse au moins le temps d’y réfléchir. La réponse figure peut-être déjà dans votre blog et m’aura échappée…
20/09 14:43 - O Coquinos
@O Coquinos Telle et non pas tel est mon impression... évidemment !
03/09 14:47 - O Coquinos
@cleroterion Bonjour. Tout d’abord merci pour votre message et pour la sincérité avec (...)
02/09 10:11 - O Coquinos
@JBL1960 J’ai posté ma réponse en cliquant d’abord sur la seconde partie, puis sur (...)
02/09 10:08 - O Coquinos
@JBL1960 1/2 Bonjour JBL. La présence de Louise Michel dans mon énumération n’avait (...)
02/09 10:07 - O Coquinos
@JBL1960 2/2 Pour ma part, je préfère répondre aux déshérités que leur sort — et celui (...)
30/08 00:02 - O Coquinos
@Ar zen 2/2 À mon avis, si l’UPR veut réellement rassembler des deux côtés et progresser (...)
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