Je ne suis pas certain que l’auteur ait compris quelque chose à la construction européenne. En effet, en écrivant ceci :
« Si l’on veut vraiment mettre fin à ce scandale, il faut interdire purement et simplement l’application de la directive en France et dénoncer les traités actuels qui sanctifient la concurrence libre et donc déloyale. Mais un ancien banquier de chez Rothschild peut-il ne serait-ce qu’y penser ? Poser la question, c’est y répondre... »
L’auteur oublie que l’article 55 de la constitution stipule : « Article 55 : Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie. »
Quant à la dénonciation des traités elle ne peut se faire qu’en sortant de l’UE ou en modifiant les traités à l’unanimité, ce qui ne peut plus arriver.
L’auteur n’a pas compris ce qu’est la construction européenne. Non il ne l’a pas compris. L’UE est une organisation intégrée au service d’un véritable « projet » parfaitement « autonome », annoncé et lisible. Ce « projet » européen n’est pas défini, modifié, adapté par les Etats au fil de leurs réunions, non ! Il est figé dans le marbre du traité lui-même. Les orientations programmatiques de l’Union européenne, du fait qu’elles sont intégrées aux traités sont « gelées », bien moins révisables qu’une norme constitutionnelle de niveau national. Les traités européens ont ainsi opté pour une « intégration négative », c’est à dire l’intégration économique par la suppression de toutes les barrières et distinctions nationales, par opposition à l’intégration « positive », c’est à dire le développement de politiques de limitation, de palliation et de correction des distorsions du marché. L’intégration « négative » est institutionnalisée dans le droit primaire de manière directe à travers, notamment, la protection des 4 libertés de circulation fondamentale (biens, personnes, services et capitaux).
L’ancien banquier de chez Rothschild est donc en mission commandée pour faire avancer le projet européen. Il est là pour ça ! Poser la question n’est donc pas y répondre ! Il faut davantage réfléchir à ce qu’est le « projet européen » et à ce qu’il portait en lui depuis ses origines !
A ceux qui veulent aller plus loin dans l’analyse de la directive des travailleurs détachés.