@ JL,
La technicité des paradoxes fermés n’a probablement pas lieu d’être ici, je partage votre avis sur ce point. Mais il faut toutefois savoir que même si cette « technicité » est ignorée par la grande majorité d’entre nous, elle s’impose cependant à nous tous, sans exception, dans toutes les décisions politiques qui orientent notre avenir (je parle de celui de notre civilisation).
Il n’y a aucune confusion chez Racamier ou chez moi entre le paradoxe fermée et l’ambivalence. L’ambivalence chez cet auteur étant un autre concept important puisqu’il la juge nécessaire à la santé mentale. La multipolarité, j’en parle en d’autres termes dans cet article en citant Edgar Morin qui lui évoque la transdisciplinarité. Les sciences humaines utilisent le termes de psychologie intégrative. D’autres parlent de pluridisciplinarité. Tous ces mots ne font que désigner un seul et unique problème : celui de la rencontre avec l’autre.
S’agissant de la négation du moi émotif par notre société, je ne peux répondre à la place de Mélusine, mais cette négation est présente tout autour de vous tous les jours sous la forme du paradoxe fermé que j’ai essayé de vous démontrez précédemment. Après, je conçois fort bien que ce genre de problème soit inintéressant compte tenu de sa complexité. Il n’en demeure pas moins le levier par lequel tous nos dirigeants de la planète font en sorte que les populations se battent entre elles plutôt que de chercher des solutions viables à leurs problèmes.
Sur la pensée complexe, Edgar Morin a développé le concept sur la base des théories systémiques et l’a utilisé pour la première fois dans le livre que je cite ici. Racamier a dépassé cette analyse pour découvrir les paradoxes fermés que n’avait pas découvert les théoriciens de la pensée complexe. Mais peut être est-il lui-même trop complexe pour être compris et pour permettre la vulgarisation de ses travaux. C’est une question que je me pose souvent.
Pour savoir que notre société dénie le moi émotif, il faut reprendre l’histoire de l’étude des émotions et lire Antonio Damisio qui explique très bien cela : c’est Freud qui a amorcé le processus au début du siècle dernier, mais ce n’est qu’à la fin de la seconde moitié du XXe siècle que les neurosciences ont progressé dans ce domaine avec la précision toujours plus grande des scanners et de l’invention de l’IRM en 1973, mais surtout, plus tardive de celle de l’IRMf. C’est dire si nous sommes encore à la préhistoire de nos découvertes sur le sujet. Autrement dit, notre société le dénie encore.