• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Et hop !

sur Ces rues si mal nommées


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Et hop ! Et hop ! 6 septembre 2017 00:07

@Cateaufoncel : 


La raison est que les lois fondamentales du royaume, tout comme le droit canon, interdisaient l’esclavage sur tous les territoires français, et elles donnaient le statut d’homme libre à tous les peuples indigènes des territoires conquis ou acquis par la Couronne de France. Donc, le roi, les parlements étaient formellement opposé à l’esclavage, à leur capture et à leur commerce. Contrairement aux pays comme la Hollande et l’Angleterre qui ont toléré puis encouragé ce commerce d’esclaves, dont il importe de savoir qu’il était presque exclusivement tenu par des armateurs protestants et des juifs.

Le projet officiel de Richelieu et de Colbert était de compléter le peuplement autochtones avec des Français de métropoles, comme cela a été fait au Canada. Dans les territoires français d’Amérique, les Indiens caraïbes ont toujours eu le statut d’hommes libres, les esclaves étaient uniquement des étrangers capturés et importés clandestinement. Il y a eu dans les colonies anglaises des esclaves blancs, notamment irlandais.

Il se trouve que les Juifs trafiquants d’esclaves ont été expulsés du Brésil, et certains sont venus installer leur commerce dans les îles françaises d’Amérique (Antilles) où ils ont importé une population de quelques milliers d’esclaves qui n’avaient aucun statut et aucun droit puisque le droit français ne prévoyait rien et qu’ils étaient des étrangers sans patrie.

C’est pour pallier au vide juridique dans lequel s retrouvait cette population étrangère clandestine, que le fils de Colbert qui était secrétaire d’État à la marine a établi ce statut appelé officieusement Code noir, dont l’article 1 expulse les Juifs des Îles d’Amérique, et leur trafic avec eux. Ce statut est très positif, il reconnaît aux esclaves la naturalité française, les droits civils fondamentaux (baptême, mariage, sépulture), leur permet de se plaindre en justice de mauvais traitements, de recevoir un pécule, de racheter leur liberté, il interdit de séparer les familles, les enfants des mères, ou les maris de leurs femmes en vendant des esclaves, il n’interdit absolument pas les relations entre noirs et blancs, mais exige le mariage pour que les enfants accèdent au droits des enfants légitimes, et prévoit de punir les maîtres qui abusent de leurs esclaves. Les territoires anglais ont toujours refusé qu’un statut légal soit accordé aux esclaves qui étaient entièrement livrés à l’arbitraire de leurs maîtres. Les droits de correction des maîtres nous paraissent violents, ils font partie des usages de l’époque dans le statut des soldats ou de certains domestiques. Le Code civil a fusionné tous les statuts particuliers, notamment toutes les coutumes provinciales.

C’est seulement à partir de la Régence (époque où Law est devenu propriétaire de la Compagnie des Indes occidentales) qu’on a fait signer à Louis XV, âgé de 14 ans, les premières mettrais patentes autorisant des armateurs de Nantes à se livrer à ce trafic. Il est faut de dire qu’il a été autorisé ou encouragé sous Louis XIII et Louis XIV, des historiens ont produit des autorisations de pratiquer la traite, en faisant croire qu’il s’agissait implicitement de traite d’esclave, alors que ce mot était utilisé pour tous les négoces.

Louis-Georges Trin étant martiniquais, donc issu d’un territoire française où les mariages inter-raciaux n’étaient pas interdits comme dans les colonies anglaises ou hollandaises, il descend autant des planteurs blancs que des travailleurs noirs : les négriers sont très probablement ses ancêtres, mais pas du tout ceux de la quasi totalité des Français blancs aux-quels il adresse ses reproches : ceux-ci descendent des paysans des différentes provinces de métropole, Champagne, Auvergne, Berry, Picardie, Lorraine, Bourgogne, où il n’y a jamais eu ni esclaves ni esclavagistes. M. Trin devrait payer réparation pour le racisme de ses ancêtres.






Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès