• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Elliot

sur Les enfants de pauvres condamnés à l'échec scolaire


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Elliot Elliot 22 septembre 2017 13:19

J’ai fait les études primaires dans une école de village où l’instituteur, frais émoulu de l’École Normale, avait la charge simultanée de 4 classes correspondant aux 4 derniers niveaux de l’instruction primaire conduisant au fameux examen cantonal.

Ajoutons que les bourgeois qui n’étaient pas rares si l’on en juge par le nombre de maisons de maître ou de petits castels qui émaillaient la commune envoyaient leur progéniture en pension chez les pères.

Le multiculturalisme en effrayait donc déjà certains ( rien de nouveau sous le soleil ) et on ne mélangeait les torchons et les serviettes.

Dans la population à qui le maître devait inculquer les bases du français et des mathématiques plus des embryons de géographie , d’histoire et de sciences naturelles, il y avait des cancres, des indifférents ou ceux qui voulaient à tout prix bien figurer à l’issue du cycle.

On faisait régulièrement des dictées et on apprenait de manière consciencieuse la grammaire plus tous les outils syntaxiques qui nous ouvraient les perspectives de la rédaction correcte, sésame indispensable pour ceux qui ambitionnaient d’aller plus loin que leurs parents, la plupart journaliers et peut-être pour certains illettrés.

Pour autant que je m’en souvienne, mon instit tirait fierté de « ses » résultats aux examens cantonaux .

A l’époque, ceux qui étaient incapables de suivre un cursus au-delà de l’élémentaire voire incapable d’assimiler l’élémentaire lui-même ou à qui les parents interdisaient la poursuite des études végétaient à l’école jusqu’à 14 ans puis ils s’en allaient travailler en usine ou à la ferme.
Cela ne posait aucun problème, c’était le plein emploi, les bras manquaient partout.

J’en ai connu dont la vocation fut contrariée par leur famille qui s’instruisirent après le travail dans des écoles du soir et qui ont eu un parcours de vie plus que valable.

Aujourd’hui, paraît-il, une majorité (?) d’élèves sont incapables de comprendre un texte au sortir du primaire et ne parlons pas de l’orthographe, elle se réduit au langage SMS, ou du calcul quoique je les soupçonne d’avoir en cette dernière matière des talents cachés.

Les élèves ne sont pas en cause ni leur origine ni le fait que l’on ne parle pas français à la maison ( c’était le cas aussi à mon époque où dans beaucoup de chaumières on parlait patois ), il faut donc chercher ailleurs les responsabilités, peut-être dans un manque de disponibilité des instits devenus des fonctionnaires, des lacunes dans leur formation, une certaine irresponsabilité dans le chef de ceux qui confectionnent les programmes ( et prônent par exemple des études de langue étrangère pour des élèves qui ne maîtrisent même pas les principes élémentaires de leur propre langue ).

Maintenant toutes ces petites têtes blondes et brunes sont des virtuoses dans le maniement de leurs tablettes ou i-Pad, ils s’inscrivent donc bien dans la logique consumériste du système mieux que des vieux barbons qui font l’effort de parler et d’écrire un français correct.
Peut-être est-ce là l’avenir ?


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès