Les enfants de pauvres condamnés à l’échec scolaire
Les enfants de pauvres condamnés à l'échec scolaire. Le chemin de la réussite sociale leur est pratiquement interdit. On parle de la réussite de la rentrée des classes chaque année, c'est à peu près la seule chose que les ministres de l'enseignement sont capables de réussir, mais l'important c'est l'après, que se passe-t-il après, tout au long du cursus scolaire puis universitaire.. Peut-on parler de réussite ?
Ils ont beaucoup écrit, beaucoup promis, mais pas fait grand chose, ou alors mal fait, car les résultats ne sont pas là et la situation empire d'année en année.
Ne reprenons pas le chiffres PISA , ils sont accablants
Constat
Près d’un tiers des étudiants sont enfants de cadres supérieurs alors que seulement un sur dix a des parents ouvriers. Les jeunes de milieux populaires sont très rarement présents dans les filières sélectives, en master ou en doctorat.
« À l’université, la part des enfants des catégories modestes diminue au fur et à mesure du cursus. 14,6 % des étudiants de licence sont enfants d’employés, 12,7 % enfants d’ouvriers. En master, ces données tombent respectivement à 9,7 % et 7,8 % et en doctorat à 7 % et 5,2 %. À l’inverse, la proportion de jeunes dont les parents sont cadres, déjà la plus élevée en licence (27,9 %), augmente tout au long du cursus, de 33,5 % en master à 34,3 % en doctorat. Au fond, l’enseignement supérieur universitaire est tout autant sélectif socialement que les grandes écoles, mais le tri s’effectue plus tard dans le cursus. »
Les filières élitistes qui portent bien leur nom, très bien équipées demeurent réservées aux plus favorisés et ne font rien pour s’ouvrir.
Ainsi, dans un récent rapport intitulé « Ouvrir les grandes écoles à la diversité », l'Institut Montaigne relève que, « depuis le début des années 1980, les inégalités d'accès aux écoles en charge de la formation des élites de la Nation se creusent de nouveau : aujourd'hui, un jeune issu d'un « milieu supérieur » a quasiment vingt fois plus de chances de les fréquenter que s'il était issu d'un « milieu populaire ».
Chiffres publiés par 'l'Humanité'
Sur la présence ouvrière dans les cursus scolaires
« Cette proportion baisse sensiblement dans les classes préparatoires aux grandes écoles (6,3 %), les écoles d’ingénieurs universitaires (6,6 %), les écoles d’ingénieurs non universitaires (5,1 %) et dans les écoles de commerce (à peine 2,2 %). Dans ces trois dernières catégories, la part d’étudiants issus de milieux populaires a diminué depuis 2006. »
https://www.humanite.fr/societe/dur-d%E2%80%99etre-etudiant-et-enfant-d%E2%80%99ouvrier-485668
Les études du Sénat viennent aussi corroborer ces chiffres
Ainsi, dans un récent rapport intitulé
« les inégalités d'accès aux écoles en charge de la formation des élites de la Nation se creusent de nouveau
https://www.senat.fr/rap/r06-441/r06-44113.html
Les causes.
On les connaît, on les a identifiées, elles sont nombreuses et diverses.
Laxisme total dans tous les domaines.
De sanctuaires consacrés à l'étude et à la transmission du savoir on a voulu en faire des lieux ouverts, et on les a ouverts à la violence extérieure, à la contestation, à la pagaille généralisée.
Les effets collatéraux sont multiples
La discipline,
disparue, envolée depuis les années 1970
« fais ce que voudras » célèbre proposition de Rabelais pour « l'abbaye de Thélème », mais qui ne s'adressait pas aux élèves a été mise en pratique.
Le respect de l'enseignant.
Disparu on le traite de con aussi facilement qu'on lui dit bonjour, attitude violente des élèves mais aussi des parents.
Pas les bons professeurs au bon endroit,
les moins expérimentés sont envoyés dans les établissements les plus difficiles les enseignements de base fondamentaux mis au placard, on arrrive à flirter dangereusement avec le multiculturalisme, sur les sujets importants sur lesquels on fait l'impasse. On modifie les programmes fonction des revendications communautaires.
La violence scolaire
Dans ce domaine, c'est l'explosion,
un article tout récent du Parisien en fait l'inventaire.
Une catastrophe, 442 incidents journaliers dans les écoles de la république.
Les professeurs ont du mal à faire remonter les informations concernant la violence, c'est un peu l'omerta, ne pas gêner la progression ou la mutation des chefs d'établissement qui pourraient voir leur établissement mal noté, et les parents s'en détourner. La loi du silence ou du moins celle du moins de vagues possible est la règle.
Les quartiers défavorisés
Alors là c'est le tragédie, l'abandon le plus total des quartiers appelés difficiles ou de non droit et de non scolarisation digne de ce nom. La réussite scolaire y est l'exception .
Alain Bentolila linguiste, auteur d'une vingtaine de livres concernant notamment l'illéttrisme des jeunes adultes et l'apprentissage de la lecture et du langage chez l'enfant, est professeur à l'université Paris Descartes. Il est aussi conseiller scientifique de l'Agence Nationale de la lutte contre l'Illétrisme.
Son constat est atterrant, il y a des jeunes dans certains quartiers qui n’ont à leur disposition que 500 mots alors qu'il en faut au minimum 2.500 pour exprimer une pensée structurée.
Quand on n'a plus les mots pour exprimer sa réprobation ou sa colère il ne reste que la violence.
Alors c'est la fuite vers le privé.
L'école de la république prend l'eau de toutes parts. Tous ceux qui le peuvent, gens de gauche, journalistes, qui vous vantent les vertus de l'école publique, mais surtout pas pour leurs enfants, les professeurs eux même qui veulent mettre leurs rejetons à l'abri des problèmes de l'école publique qu'ils sont censés défendre envoient leurs enfants dans le privé.
Les directives sont verticales Les professeurs qui voudraient réformer, et qui connaisent les problèmes et pourraient apporter des solutions, sont bloqués par un système hiérarchique paralysant.
On voit les résultats de cette école qui creuse les inégalités, dans la non représentation des classes populaires à l'assemblée nationale
L'Assemblée actuelle ne compte quasiment plus de représentants des couches sociales les moins favorisées, cela a des conséquences en terme de politiques publiques.".
Si,l'on remonte un peu le temps
Entre 1946 et 1951, les catégories populaires, ouvriers et employés confondus, représentaient près de 19 % des députés.
Aujourd'hui
Pascal Praud dans son émission journalière faisait le point ces jours ci avec ses invités.
577 députés, et un seul ouvrier élu au Palais-Bourbon : la situation choque.
Sa conclusion :
"Mais si j'étais ouvrier, pas sûr que je me reconnaisse dans cette France qui gagne, plutôt bourgeoise, plutôt cultivée, plutôt CSP+, qui peuple désormais l'Assemblée nationale"
"Quels moyens utiliserais-je alors pour faire entendre ma voix ? Il est possible que je descende dans la rue, histoire qu'on ne m'oublie pas", conclut-il.
Il sera pris au mot par Mélenchon.
L'Observatoire des Inégalités, est inquiet que ces disparités ne soient pas davantage mises en avant
"Dans le débat public, on se concentre sur la présence des femmes à l'Assemblée, mais l'on évoque quasiment jamais l'absence des catégories populaires.
Cela va-t-il s'arranger avec un président des riches qui constate qu'il y a des usines où travaillent des illéttrés et qui vous dit que dans la vie ,il y a ceux qui réussissent, et ceux qui ne sont rien ?
Le groupe LREM surtout des hyper diplômés à l'assemblée nationale affiche ses aspirations.
Si l'on réunit pour ce parti du président l'ensemble des professions en trois grands groupes sociaux, on s'aperçoit que les candidats des classes populaires constituent 8,5% du total alors que les représentants des classes moyennes en constituent 23% et ceux des classes supérieures 68,6%."
Ceux qui réussissent, on sait qui ils sont, d'où ils viennent , et quelles sont les clés de leur succès. On ne doit pas leur reprocher leur réussite.
Le système fait qu'ils sont avantagés et que l'école a failli à son devoir en ne corrigeant pas les inégalités sociales dues à la naissance ou à l'argent, mais en les aggravant. Ces inégalités qui devraient régresser, s'amplifient.
Comment sortir les pauvres de leur prison sociale ?
Le seuil de tolérance est à quel niveau ?
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