• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Jonas

sur Dépitée Obono - Chroniques de l'Assemblée


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Jonas Jonas 30 septembre 2017 12:21
@Elena Mangusta « je pense des fondamentalistes de tous poils qui se rejoignent au moins dans une belle misogynie qui suffit à les écarter d’une société progressiste et moderne et à faire d’eux les ennemis des femmes.  »

Ce n’est pas aussi simple que ça.

Le Christianisme a apporté une avancée majeure, celle de la place de la femme dans la société, en abolissant la polygamie, en la rendant l’égale de l’homme, par l’union sacrée, l’institutionnalisation du mariage entre UN homme et UNE femme, sans avoir nécessairement le consentement des parents, et l’abolition du statut de soumission de la femme du droit romain après la chute de l’empire (Vème siècle) :

Les Chrétiens, en se référant aux Évangiles de la Bible et au droit coutumier pré-existant avant la domination impériale de Rome, ont permis l’interdiction progressive de l’asservissement de l’homme, comme cela était pratiqué au temps des romains et des grecs, cela a motivé le développement de techniques inconnues jusqu’à lors pour mécaniser les tâches les plus ardues : apparition du moulin, inventé et développé uniquement dans l’occident chrétien, qui délivre les hommes et les femmes de traitements ardus.
L’invention du collier d’attelage, qui permet de dupliquer la charge pouvant être tirées par les boeufs et les chevaux, etc...

On néglige trop souvent l’apport des femmes au développement du Christianisme.

La grande majorité des édifices religieux chrétiens, cathédrales, basiliques, églises, glorifient la femme, (Notre-Dame et les Saintes), visitez les chapelles, une quantité innombrables rendent hommages à des religieuses.(Clotilde, Geneviève, Agnès, Lucie, Marthe, Sophie, la Sainte Vierge,etc...)
cathédrale Sainte-Cécile d’Albi :

Le Royaume de France doit quasiment sa naissance à une femme, Clotilde, qui aura une grande influence sur la conversion de Clovis au Christianisme (lire les chroniqueurs de l’époque, Grégoire de Tours entre autres), et en fera son premier souverain, sous la bannière chrétienne.
Le Royaume de Russie doit sa naissance en grande partie à Olga de Kiev, qui développera le christianisme (première chrétienne baptisée du Royaume) par la demande auprès du Pape de missionnaires, pour évangéliser le pays, début de la naissance du Christianisme en Ukraine et en Russie.

Cette émancipation chrétienne offre la possibilité aux femmes de montrer leurs talents dans tous les domaines.

De grandes abbayes seront dirigées par des femmes, comme celle de Fontevraud.

Le plus ancien traité d’éducation pour enfants connu dans le Royaume de France a été rédigé par une femme, Dhuoda, au IX Siècle (841-843), « Manuel pour mon fils », un traité écrit en latin pour éduquer l’enfant, l’aider à se construire spirituellement par le message du Christ, et à acquérir une personnalité propre, ce qui donne déjà un aperçu de la place de la femme à cette époque.
Au moyen-âge, on trouve un grand nombre de femmes copistes (recopie de manuscrits et de missives, on relève beaucoup de colophons féminins), et elles pratiquaient la poésie, la médecine, la philosophie, la littérature, la rhétorique, comme Christine de Pisan.
Elles disposent du droit de vote dans les assemblées, dans les actes notariés du Moyen-âge, les femmes sont propriétaires, signent des contrats sans nécessité d’une autorité masculine, possèdent et maintiennent des commerces et travaillent (médecin, apothicaire, teinturière, maitresse d’école, copiste, miniaturiste,...)
On retrouve même des femmes seigneur de domaine !

Des femmes régneront sur le royaume de France, comme Aliénor d’Aquitaine, Blanche de Castille, Marie de Médicis ou Catherine de Médicis, ou auront une grande influence, comme Jeanne d’Arc, qui dirigera l’armée française contre les anglais et rétablira le roi de France Charles VII sur son trône, ou encore Catherine de Sienne, docteur de l’Église catholique, qui influencera grandement les décisions du Pape.
De même dans toute l’Europe chrétienne, on peut citer Marie-Thèrese d’Autriche archiduchesse catholique, reine de Hongrie, de Bohème et de Croatie, l’impératrice Catherine II de Russie, qui avaient toutes les pleins pouvoirs. 

En rejetant progressivement l’influence du Christianisme (dans les universités laïques en particulier où les femmes n’ont pas le droit d’exercer), en faveur de la Monarchie centralisée qui se fait plus puissante et influencera le pouvoir papal, le statut de la femme régressera progressivement et considérablement, avec la résurgence de la loi salique et du droit romain.

Surtout après la révolution française, le coup de grâce sera porté notamment avec la fermeture des clubs et sociétés de femmes, et par la mise en place du code civil napoléonien (basé sur le droit romain) où elle aura un statut de mineure, tous ses droits antérieurs lui seront retirés, elle sera totalement dépendante et soumise à son mari :
« qu’est ce que la femme », un être de second rang si elle n’est pas mariée, un être mineur et incapable si elle est mariée.
« La femme, même non commune ou séparée de biens, ne peut donner, aliéner, hypothéquer, acquérir, à titre gratuit ou onéreux, sans le concours
du mari dans l’acte ou son consentement par écrit »
code Napoléon 1804 - article 217
« Le mari administre seul les biens de la communauté. Il peut les vendre, aliéner et hypothéquer sans le concours de la femme. »
code Napoléon 1804 - article 1421
Ce statut de la femme ne cessera de s’aggraver par la suite avec l’avènement des doctrines athées issues du marxisme à partir du milieu du XIX Siècle (communisme, maoïsme, léninisme, trotskisme, socialisme, national-socialisme, stalinisme, castrisme, etc...). Ce n’est qu’au XX Siècle qu’elle commencera à recouvrer progressivement ses droits. Elle n’accèdera de nouveau au droit de vote qu’en...1945 !!



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès