Oui.... D’abord je ne peux laisser sans réponse ce commentaire qui fait de moi un « expert » financé par Areva. Cela fera rire les personnes qui me connaissent, parce que j’ai plutôt eu une carrière faite de heurts avec ma hiérarchie.
Je ne vais pas m’étendre là dessus, mais je préciserai un point qui me parait important pour l’histoire.
disons. Très jeune ingénieur j’ai participé à la conception de Super Phénix. Nous faisions des études pour 1000 MWe (le rendement est de 40%) et je trouvais déjà que le saut de puissance par rapport à Phénix, 250 MWe avec à peu près le même rendement, était important. Les soviétiques concevaient BN600, 600 MWe, ce qui me paraissait être un saut suffisant pour tester les problèmes des gros réacteurs rapides de puissance. Les problèmes technologiques, de calculs.... augmentent très rapidement avec la puissance. Un jour il nous a été donné l’ordre, par le grand responsable que je respectais pour sa compétence et qui s’est ensuite battu pour Super Phénix, George Vendryes,de passer le puissance à 1200 MWe à la suite d’une demande de l’EDF. Avec un ami qui travaillait sur la neutronique du cœur et qui me parlait des problèmes qu’il rencontrait, nous nous sommes élevés contre cet injonction et avons défendu, y compris à l’extérieur ce qui aurait pu justifier notre licenciement, la notion d’un prototype de réacteur rapide de 600 ou 800 MWe.
Nous n’avons pas été soutenus par les syndicats qui ne comprenaient pas que la survie de ce secteur était en jeu. Si nous avions obtenu gain de cause le sort de Super Phénix aurait été différent. Il y aurait eu moins de problèmes au début et cela aurait été clairement un prototype.
A la suite de cela je n’ai pas eu une carrière tranquille disons. J’ai d’ailleurs terminé ma carrière dans la lutte, avec une poignée d’amis et collègues, pour la sauvegarde de la recherche en sûreté des réacteurs nucléaires. Sans succès.
Je vais commenter cet article par ailleurs...