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Commentaire de Ar zen

sur ENFIN !! (Part.II)


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Legestr glaz Ar zen 4 octobre 2017 08:47

@Le421

Il existe de nombreux centres de rétention en France. Mais ils sont tous, absolument tous, engorgés. 

Il est impossible d’obtenir la « véritable » identité d’une personne sans papier dans un délai de 1 mois. La loi dispose que nul ne peut rester en centre de rétention plus de 30 jours. Et encore, le juge des libertés, après 15 jours, doit se prononcer pour autoriser un second délai de 15 jours. 

Comment se passe une procédure « d’identification » ? Les empreintes digitales montrent quand, où et pourquoi la personne a déjà été interpellée, en possession de papiers d’identité ou pas. En l’absence de papier la seule solution est de présenter « physiquement » la personne à la représentation consulaire du pays dont elle se prétend citoyenne. La personne est donc convoyée, sous escorte policière, jusqu’à la représentation consulaire du pays à Paris. Si le « sans papier » est retenu dans un centre de rétention, à Nîmes, Lyon ou Toulouse par exemple, le voyage se fait aux frais de la princesse. Au consulat le « clandestin » est interrogé par une personne qui, à l’aide d’un questionnaire, tente de déterminer si la personne est bien native de son pays. Et là on comprend que la mauvaise volonté peut être déterminante. En répondant à côté, en étant de mauvaise foi, il est très facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre. 

Par ailleurs, les relations diplomatiques en cours entre la France et les pays d’origine des clandestins sont primordiales quant au succès de « l’audition » de la personne par la représentation consulaire. En résumé c’est « donnant, donnant ». Si l’attitude de la France vis à vis du pays d’origine n’est pas au beau fixe, alors les chances de reconnaissance du clandestin s’amenuisent. 

Sans compter ceux qui, pour le fun, se disent apatrides. 

Le coût de ces démarches est extrêmement élevé. A chaque étape de la procédure d’éloignement, le « clandestin » bénéficie de droit au concours d’un avocat. Avocat lors de son interpellation, avocat lors de sa comparution pour sa mise en centre de rétention, avocat lors de la prolongation de la rétention. Chaque intervention d’avocat est facturée 100 euros. Les avocats ne peuvent « défendre » plus de 5 clandestins par journée. Certains avocats, installés dans les villes proches des centres de rétention, se sont engouffrés dans ce créneau rémunérateur. 500 euros par jour, on ne crache pas dessus. Il y a des auditions le samedi et le dimanche puisque des délais « sévères » doivent être respectés. Le juge des libertés ne rigole pas avec la procédure. 

Chaque clandestin est interrogé dans sa langue d’origine, s’il consent à parler. Parce qu’il arrive, évidemment, que certains gardent un mutisme absolu pour masquer leur origine. Les frais des experts traducteurs sont à la charge de l’Etat. 

Le coût du volume d’actions, de frais de transports, de policiers ou gendarmes, d’avocats et d’experts qui fait suite à l’interpellation d’un clandestin que l’on cherche à « reconduire » dans son pays d’origine, est d’une totale indécence. C’est ainsi que les personnes qui seront éloignées seront celles qui, dès le départ, présenteront les meilleurs garanties de réussite. En fait, celles qui sont en possession de papiers d’identité. Je sais que c’est difficile à accepter mais c’est la triste réalité. 

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