Le salariat est caractérisé par trois conditions essentielles, la première est la condition de travail au sens où le salarié doit effectuer des taches, taches pour lesquelles il est rémunéré ce qui constitue la seconde condition. Mais alors qu’elle est donc la troisième condition : la subordination.
On pourrait s’étonner que cette troisième condition soit complètement absente de ce discours lénifiant sur le travail et le bonheur. Que nenni, il s’agit d’une stratégie huilée de spécialiste en RH dont le but est de vous vendre une vision expurgée de cette contrainte indépassable qui pèse sur le salariat.
Sur les taches, le travail donc, l’entreprise peut arriver à améliorer les conditions de travail afin de mieux entourer le salarié, prévenir les accidents, veiller à son confort relatif, ... enfin tout ce qui est largement connu de tous les salariés. Il n’en reste pas moins que le travail fatigue ...
Pour ce qui est de la rémunération, le problème devient un peu plus tendu, même si la reconnaissance de la compétence existe, il est connu aussi de tous que l’employeur n’attache pas les chiens avec des saucisses et que donc ce sujet de bonheur est encore plus ... discutable sur ce point.
Voilà maintenant le lien de subordination, aussi pesant quelque soit le niveau hiérarchique, il est assez discutable pour le moins de sa compatibilité avec ce que l’on nomme le bonheur. La subordination est mise en place par de multiples voies, les résultats du commercial, les contraintes budgétaires du chef de chantier, les délais pour le chef de projet, les cadences pour l’ouvrier à la chaîne, ... enfin tous ces outils qui aboutissent immanquablement au stress, à la crainte de la sanction.
Enfin, il faut avoir une imagination assez ... hors sol pour croire un instant que le bonheur peut se conjuguer avec le mot travail salarié. Il faut avoir une certaine expérience de travail salarié pour comprendre comment des cranes d’œufs spécialisés en RH croient faire passer un message aussi peu crédible. Il y a bien quelques salariés qui pleurent devant leur lettre de licenciement en arguant de leur fidélité, de leur investissement personnel, .. enfin tous ces mots creux qu’on leur a inculqués pour dissimuler la contrainte première du salarié : il est le subordonné de son employeur.