@Jean Keim
Il est parfaitement possible d’aborder la lecture des Evangiles, seuls ou en groupe en cherchant ce qui s’adresse au cœur, mais rapidement les limites d’une telle lecture s’imposent.
J’ai été baptisé tôt et j’ai reçu l’enseignement du catéchisme dans mon enfance, mais j’ai fini par refuser toutes ces histoires merveilleuses qui m’étaient racontée et je serai devenu athée s’il n’y avait pas eu la musique de J.S. Bach. Cette musique est basée sur les textes bibliques et s’adresse au cœur. Cela m’a donné envie de relire la Bible autrement pour y trouver ce qui était le plus important. J’ai alors découvert l’amour infini de Dieu envers les hommes, chose qu’on avait oublié de m’enseigner. J’ai aussi découvert qu’aimer, c’est pardonner à tous sans exception. J’ai donc vidé mes placards de leurs cadavres et la rencontre avec le Christ, vivant, est devenu inévitable. A chaque fois, celui-ci me fait entrer dans son amour, un amour que je ne peux que redonner à tous. Aimer ceux qui nous haïssent n’est pas toujours facile, mais le Christ me soutient chaque fois que c’est nécessaire. Sans lui, je ne pourrai pas aimer ainsi. Si le Christ ne peut pas être Dieu alors qu’il se manifeste ainsi, qui peut alors être Dieu ? Pour moi, il ne peut qu’être Dieu et nous ne pouvons réduire son enseignement à une morale.
Vous posez la question d’une religion. Nous apprenons beaucoup du témoignage des anciens. S’il n’y avait pas eu J.S. Bach, aurais-je rencontré le Christ ? S’il n’y avait des Chrétiens autour de vous, liriez-vous les Evangiles ? Vous avez de toutes façons la liberté d’exercer votre esprit critique sur cet enseignement. La foi ne peut exister sans la liberté. L’amour ne peut exister sans la liberté. La prière est beaucoup plus efficace quand nous sommes nombreux à prier ensemble. Je fréquente une paroisse dynamique de banlieue où les jeunes sont très nombreux. Dans mon secteur paroissial, il y a une quarantaine d’adultes qui se préparent aux sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, communion...) ce qui montre un réel mouvement vers l’Eglise. Mes rencontres avec le Christ sont bien plus fréquentes ici que lorsque je retourne chez mes parents, en pleine zone de désertification religieuse.