@Luc-Laurent Salvador
C’est important d’avoir votre point de vue de psychologue sur cette question.
Partir de l’hypothèse a priori que l’enfant n’aimera pas toujours ses parents n’est-ce pas conjecturer ?
Ces mots « tu n’es pas obligée de m’aimer » sont-ils libérateurs ou au contraire réducteurs : n’y a-t-il pas un risque que l’enfant y voie un conseil de comportement à adopter et donc qu’il se mette à dissimuler son amour ?
N’étant pas psy, je rappellerai le principe antique des philosophes Solon et Pythagore (et d’autres encore) : « ne donne pas le conseil le plus agréable mais le plus utile ». Ce qui revient à se poser des questions : à qui profite vraiment le conseil (à soi : pour son confort : « agréable ») ? Ou à l’enfant ? Est-ce là le conseil le plus utile à donner ? Est-ce un âge auquel il peut le comprendre et l’’intégrer ?
J’ai remarqué nous lorsque nous prodiguons des conseils et que nous formulons des critiques, c’est souvent pour corriger la réalité. Nous passons beaucoup de temps à vouloir corriger les choses : corriger les erreurs, les fautes, notre image, etc.
Que cherche-t-on ici à corriger ? Y a t-il lieu de corriger ? Ne peut-on pas donner des conseils plus utiles : formuler d’une façon positive (et non « tu n’es pas...), qui ne retire rien à l’autre (laissons-lui des occasions de ne pas aimer ou de se fâcher), et qui soit en-dehors de tout esprit de corriger les choses qui, de toutes façons à peu près toujours se font sans notre avis ? Du coup, la question se fait aussi philosophique.
Nous parlons trop (surtout les pys). Les Anciens recommandaient aussi de »parler juste« : ne ne rien dire de trop. »Rien de trop" (temple de Delphes)