la révocation de l’Édit de Nantes et les dragonnades ensuite ont porté
un coup sévère à la France. Les gens qui fuyaient la France étaient en
général instruits, cultivés (pensez à Agrippa d’Aubigné),
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@amiaplacidus
Je vois mal comment Agrippa d’Aubigné aurait pu être victime des dragonnades après la révocation de l’Edit de Nantes. D’Aubigné était mort en 1630, c’est-à-dire plus de cinquante ans avant la révocation, laquelle date de 1685. Je suis cependant bien d’accord pour considérer cette décision de Louis-le-Grand, que j’admire beaucoup par ailleurs, comme la plus monumentale sottise de son règne.
Par ailleurs, on peut bien dire que la Genève de Calvin ressemblait assez sinon à Raqqa, du moins à l’Iran des Ayatollahs : la police à la solde des Tartuffe entrait dans les maisons, vérifiait s’il ne s’y trouvait pas des livres interdits, si les robes des femmes étaient suffisamment décentes, le noir étant la seule couleur autorisée. Sinon, cela pouvait se terminer, dans les cas les plus bénins, par quelques semaines de prison et des coups de fouet. Je crois bien que le dernier bouquin que j’aie lu sur cette période est celui de Stefan Zweig : « Conscience contre violence, Castellion contre Calvin ». Si je le retrouvais je pourrais vous en citer des passages, mais je ne sais vraiment plus où j’ai pu le mettre.
Calvin n’étant pas magistrat, ce n’est donc pas lui a condamné Michel Servet au bûcher, mais c’est bien lui qui aura induit le Conseil des deux cents à le faire arrêter et juger. Michel Servet doutait de la divinité du Christ et une pareille thèse qui rappelais l’hérésie d’Arius au début du IVe siècle était absolument insupportable pour Rome, mais aussi bien pour des réformés encore moins tolérants.