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Commentaire de Nicole Cheverney

sur Zoo porn à Pompidou


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Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 novembre 2017 21:20

Lorsque gustave Courbet peint « l’origine du monde », il fait scandale. Nous sommes en 1866. Lorsque César dans les années soixante, créa ses compressions, l’on y vit un trait de génie. Si l’on regarde ces créations, avec un œil d’artiste ou celui d’un amateur, nous ne pouvons y voir que du beau, et l’exécution impeccable d’un savoir-faire et d’une sensibilité à fleur de toile et de matière, rendue sur l’oeuvre picturale et dans la sculpture.

Depuis, l’art se traîne lamentablement dans le répétitif, dans la médiocrité et l’absence de cette lumière intérieure de l’artiste qui rejaillit immanquablement dans son oeuvre.

Quel que soit le sujet. Le sujet pornographique de cette statue devant Beaubourg n’évoque rien. Que peut-on ressentir de cette rectitude métallique, et le manque de recherche dans les formes très conventionnelles de cette « création » vulgaire faite tout exprès non pas seulement pour choquer, mais plus grave pour « habituer » le spectateur – passif – à la transgression.

Regardons de près l’œuvre de Gustave Courbet. Elle est éclatante de beauté, tout est minutieusement soigné, les teintes, les nuances, nous sommes encore tout proche d’un grand classicisme. C’est le corps de la femme magnifié. Et cela doit nous interpeller.

Picasso dans son approche cubiste déclenche une très grande émotion. Derrière, il y a le geste d’un artiste exceptionnel. Sculpteur, céramiste aussi, il donne le plus profond de son génie créatif. Depuis donc des siècles les artistes se sont ingéniés à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Arrivent, après les talentueux personnage que je viens d’évoquer et dont l’histoire de l’Art contemporaine et moderne retiendra les noms, des « concepteurs » qui ne cherchent pas autre chose que des « trouvailles », du buzz, avec les plus médiocres et les plus représentatives productions de notre époque décadente. Mais ils ne s’arrêtent pas qu’au côté non-esthétique voulu, ils sont également – comme le prouve ce « montage » sur Beaubourg, des messagers « politiquement corrects » de la bien-pensance obligée, d’un conformisme sinistre où donner à voir une zoophilie serait quelque chose d’artistique et de banal, lorsque nous nous trouvons face à une représentation des derniers débris de notre civilisation en débandade.

Devant Gustave Courbet, la naissance du monde, les visiteurs de l’exposition avaient dans le regard, tout à la fois émoustillé et scandalisé, ou admiratif ou ébahi de surprise, un regard vivant.

Devant César également, et peut être bien plus.

Sur ce tas de ferraille, notre regard glisse, blasé, las de toutes les turpitudes que des pseudo-artistes, ces idiots utiles de l’Oligarchie, qui nous jettent à la figure leur réalisation, comme des os à des chiens


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