Lorsque
gustave Courbet peint « l’origine du monde », il fait
scandale. Nous sommes en 1866. Lorsque César dans les années
soixante, créa ses compressions, l’on y vit un trait de génie. Si
l’on regarde ces créations, avec un œil d’artiste ou celui d’un
amateur, nous ne pouvons y voir que du beau, et l’exécution
impeccable d’un savoir-faire et d’une sensibilité à fleur de toile
et de matière, rendue sur l’oeuvre picturale et dans la sculpture.
Depuis, l’art se traîne lamentablement dans le répétitif, dans la
médiocrité et l’absence de cette lumière intérieure de l’artiste
qui rejaillit immanquablement dans son oeuvre.
Quel que soit le
sujet. Le sujet pornographique de cette statue devant Beaubourg
n’évoque rien. Que peut-on ressentir de cette rectitude métallique,
et le manque de recherche dans les formes très conventionnelles de
cette « création » vulgaire faite tout exprès non pas
seulement pour choquer, mais plus grave pour « habituer »
le spectateur – passif – à la transgression.
Regardons
de près l’œuvre de Gustave Courbet. Elle est éclatante de
beauté, tout est minutieusement soigné, les teintes, les nuances,
nous sommes encore tout proche d’un grand classicisme. C’est le corps
de la femme magnifié. Et cela doit nous interpeller.
Picasso
dans son approche cubiste déclenche une très grande émotion.
Derrière, il y a le geste d’un artiste exceptionnel. Sculpteur,
céramiste aussi, il donne le plus profond de son génie créatif.
Depuis donc des siècles les artistes se sont ingéniés à donner le
meilleur d’eux-mêmes.
Arrivent,
après les talentueux personnage que je viens d’évoquer et dont
l’histoire de l’Art contemporaine et moderne retiendra les noms, des
« concepteurs » qui ne cherchent pas autre chose que des
« trouvailles », du buzz, avec les plus médiocres et les
plus représentatives productions de notre époque décadente. Mais
ils ne s’arrêtent pas qu’au côté non-esthétique voulu, ils sont
également – comme le prouve ce « montage » sur
Beaubourg, des messagers « politiquement corrects » de la
bien-pensance obligée, d’un conformisme sinistre où donner à voir
une zoophilie serait quelque chose d’artistique et de banal, lorsque
nous nous trouvons face à une représentation des derniers débris
de notre civilisation en débandade.
Devant Gustave
Courbet, la naissance du monde, les visiteurs de l’exposition avaient
dans le regard, tout à la fois émoustillé et scandalisé, ou
admiratif ou ébahi de surprise, un regard vivant.
Devant César
également, et peut être bien plus.
Sur ce tas de
ferraille, notre regard glisse, blasé, las de toutes les turpitudes
que des pseudo-artistes, ces idiots utiles de l’Oligarchie, qui nous
jettent à la figure leur réalisation, comme des os à des chiens