@Sigismond
suite2
Ce qui m’intéressait davantage dans cette affaire, ce n’est
pas tant les attendus d’une décision, collée au droit et sans discernement et
donc arrivant à une solution qu’on pourrait qualifier de bâtarde que les causes
des réactions dont je pense qu’elles ne sont pas à relier avec la piété des
protestataires, mais justement à un sentiment que certains éléments
affermissent d’une inégalité de traitement dans l’application et même le
prononcé de la loi. On peut par exemple comprendre que les prières de rue
puissent paraitre plus choquantes même pour un non croyant qu’une croix
au-dessus de la statue d’un pape. Ou que la justice veillera plus surement à
faire appliquer la décision touchant la commune de Ploërmel que de faire appliquer
la loi sur le port du voile ou de la burqa. Et ça ce sont des réalités, pas des
théories prétendant que si on est dur avec l’un on pourra l’être avec l’autre
qui n’arrête pas de vouloir s’imposer dans l’espace public. Ce ne sont pas les
terroristes islamistes que je crains le plus sur le long terme, car au
contraire ils desservent leur cause que font bien davantage avancer ceux qu’on
dit modérés mais qui gagnent sans cesse du terrain. Regardez le chemin parcouru
(et le territoire perdu) en quelques 30 ans. Et ce n’est pas une opposition
entre cathos et musulmans qui est en cause, pour répondre à un autre
commentaire, mais un conflit de civilisations. Une lecture ou relecture de C.
Levi-Stauss, notamment de « Race et culture » ne serait pas inutile à beaucoup
pour bien percevoir quels dont les enjeux. Et les réactions à la décision du CE
sur cette fameuse croix peut très bien s’inscrire dans ce processus.