@Alexis Toulet
Pour que Israël soit une démocratie, il faudrait que tous les ressortissants israéliens aient les mêmes droits, or l’apartheid est flagrant en Israël, faut être aveugle pour ne pas le voir.
Il y a des similitudes entre l’Arabie saoudite et l’Iran, certainement, pour autant, d’un côté vous avez une monarchie absolue, que de l’autre suivant ce qu’en dit l’intellectuel libanais Georges Corm, homme politique, consultant économique et financier international
et juriste libanais, ancien ministre des finances de la république
libanaise ICI
Télérama : En Europe, on entend souvent dire que l’Islam est un
frein à l’évolution des sociétés arabes à cause de l’absence de
séparation entre le spirituel et le temporel.
Georges Corm : C’est incohérent. Dans le monde musulman, le pouvoir a toujours été de nature civile et il n’a jamais existé l’équivalent d’une institution religieuse de la puissance de l’Eglise romaine. Les oulémas (docteurs de la foi) n’ont jamais gouverné nulle part. Même en Arabie saoudite, pays qui est le plus proche d’un état théocratique, la famille des Séoud incarne un pouvoir civil.
Télérama : Et l’Iran ?
Georges Corm : En Iran non plus on ne peut pas parler stricto sensu,
de théocratie ; vous avez quand même un équilibre des pouvoirs entre le
Guide Suprême et le Conseil des gardiens de la foi d’un côté, et le
président de la République et son gouvernement de l’autre. De plus , la
théorie de Khomeyni sur la nécessaire « tutelle » des religieux est une
innovation totale, très contestée par certains des grands penseurs
religieux chiites. Non, le problème, en Islam, ce n’est pas la
séparation du spirituel et du temporel. On projette sur les sociétés musulmanes une problématique propre à l’histoire de l’Europe.