Il n’y a pas besoin
d’apprendre le grec ancien pour maîtriser l’orthographe difficile
des mots comportant un assemblage de racines grecques : il suffit de
connaître ces racines qui sont en nombre limité.
Il est faux que la
connaissance du latin améliore la maîtrise du français moderne, sa
grammaire est trop différente et induirait plutôt une perturbation.
Et le français moderne, une des langues du monde la plus riche en
vocabulaire utilisé réellement, sinon la plus riche,
contient bien plus de mots que le latin, non seulement en termes
techniques qu’en vocabulaire abstrait.
C’est par la lecture
de milliers de textes de qualité en français que l’on acquière le
vocabulaire et « l’instinct » de cette langue.
Quitte à apprendre
une langue qui n’est parlée dans aucun pays mais par deux millions
de personnes dans le monde entier (hélas elles ont un comportement
de membres d’une secte fermée, initiatique), une langue dont la
syntaxe est la même que la nôtre et qui ne comporte aucune de ces
fâcheuses exceptions ni groupe de verbes irréguliers qui
compliquent tant l’apprentissage de notre langue par des étrangers,
autant choisir l’espéranto.
Quoi qu’on dise,
quoi qu’on fasse, un apprenant est d’autant plus efficace qu’il est
sincèrement motivé par son apprentissage. Or l’étude de textes
datant de l’Antiquité ne peut motiver le plus docile des élèves
d’aujourd’hui.
La persistance du
latin dans le programme des études secondaires était due au fait que l’Église parlait
latin. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et son enseignement n’a plus
lieu d’être.